Vincent Boishardy, du foot loisir en 2022 à un match de coupe de France face à 1.500 spectateurs en 2024
Incertain avant la rencontre, ayant soigné toute la semaine, une déchirure survenue sur le dernier match de championnat, Vincent Boishardy a écouté son corps face à Pontrieux (1-0), en R2, poule C, le dimanche avant le match de la coupe de France. Concédant n'avoir jamais vécu une telle ambiance de cette sorte, à 40 ans, Vincent Boishardy, posté en numéro 9, directement dans la zone d'action du capitaine concarnois, Guillaume Jannez et Arthur Tchaptchet, a vécu une heure de jeu gravée dans sa mémoire. Pur Plaintelais, il a savouré chaque moment de ce samedi, devant tous ses amis, sa famille, ses enfants, Zélie et Basile. 1.500 spectateurs sont venus à l'Espace Océane, assister à ce match de gala face à Concarneau. Il y'a eu beaucoup de bonheur partagé, ce samedi, à Plaintel. Malgré la défaite des locaux (0-4), les Jaune et Bleu ont disputé un vrai match de coupe. Vincent Boishardy a remué sur le front de l'attaque, tentant de dézonner et d'aspirer la défense dans ses déplacements, pour libérer les espaces aux autres. Il a attendu 40 ans pour vivre ce moment, mais ce match contre l'US Concarneau sera placé très haut dans la boîte à souvenir de Plaintel Sports, avec un record d'affluence dans un stade sorti de terre, sept ans auparavant.
Légende: A 40 ans, Vincent Boishardy a vécu un dernier samedi spécial, le fêtant avec 1500 spectateurs, avec ses partenaires de Plaintel Sports (R2) au 5ème tour de la coupe de France, face à l'US Concarneau (National).
" On savait que ça allait être une belle fête. Dans notre esprit, quand nous sommes allés à l'échauffement et dans la causerie d'avant-match, on allait pour faire quelque chose contre Concarneau. Après, quand vous affrontez une équipe quatre crans au-dessus, entre ce qu'on veut faire et ce qu'on peut faire sur le terrain, il y'a un fossé. On a joué avec nos armes à nous, qui ne sont pas les mêmes que Concarneau. On peut même mettre le premier but dans ce match, si on le met, ça peut amener une forme différente de match. Après, Concarneau, ils font une barre, un poteau en première mi-temps, on peut prendre plus lourd à la pause"
Ayant décroché avec le sacro-saint match du dimanche après-midi, pendant quatre ans sur du football loisir, Vincent Boishardy a fait un choix peu commun, à ses 39 ans, revenir dans le football senior, et transmettre aux jeunes, ce que lui a connu étant même le dernier trait d'union de Plaintel Sports avec son époque DH et sa victoire en coupe de Bretagne face à la TA Rennes, au début des années 2010.
" C'était un match hyper-sympa, une ambiance de fou dans le stade. Je suis originaire de Plaintel, je n'avais jamais joué devant autant de personnes. Notre complexe, il est récent, quand nous jouons en DH, il y'a eu de bons derbys, devant beaucoup de monde, mais jamais autant que ce samedi face à Concarneau. J'ai arrêté le football à 33 ans, j'avais arrêté de jouer en senior parce qu'il y'avait le travail, la vie de famille. Je me suis mis au foot loisir, pendant 4 ans. Je suis revenu, l'an dernier, en senior. Ca te manquait? Oui, la compétition me manquait. Maintenant, mes enfants sont aussi plus grands, je retrouve aussi plus de temps pour moi"
Courant comme s'il en avait 20 ans sur le terrain sur une heure de jeu face à Concarneau, il a tout donné comme son équipe pour être à la hauteur de l'évènement. La différence s'est faite ressentir sur le terrain, mais les Plaintelais ont été vraiment dans le parfait esprit de ce match, qui a été une fête complète du début à la fin.
" J'arrive à 40 ans, j'avais une mi-temps dans les jambes. A ce niveau-là, c'est trop compliqué d'être dans un rythme elévé sur 90 minutes. Oui, on savoure. A l'échauffement, il y'a beaucoup de plaisir, à l'entrée des joueurs sur le terrain, évidemment aussi. Après quand tu es dans le match, tu es dans le match. Dès fois, dans ce type de match, tu as des coups de bambous, tu lèves la tête et tu vois tout ce monde au stade, les U17, U15, tous les jeunes du club au stade, qui ne cessent de vous encourager, ça donne un deuxième souffle sur le terrain. Sur un match plus normal, je n'aurai fait que 45 minutes, et là, on a un quart d'heure de plus dans les jambes"
Né à Plaintel, formé à Plaintel, pour converger ensuite vers le club phare du département, l'En Avant de Guingamp en formation (-13, -14, -15 ans), Vincent Boishardy, 40 ans, a aussi joué en CFA, à l'AS Vitré pour se stabiliser à Plaintel, avec l'ascension folle des Plaintelais de la DRH à la DH de 2010 à 2013.
" J'ai connu les bonnes années à Plaintel. A 40 ans, tu commences à jouer avec les fils de mes coéquipiers de l'époque. Avant, je jouais avec leurs pères, maintenant, je joue avec leurs fils. Par exemple? David Epivent, j'ai joué avec David, en DH, maintenant, je joue avec son fils, Romain, le latéral gauche. Fred Gouedard, le 6, c'est son fils, Evan ( très bon joueur). C'est des bébés pour moi, j'avais 23 ans d'écart avec le plus jeune de mon équipe, sur le match de ce 5ème tour. La frontière, ça va, parce que ce ne sont que de bons petits jeunes. On a vraiment la chance à Plaintel, d'avoir des équipes de jeunes, qui commencent à monter. J'étais éducateur en jeunes, j'ai aussi mes petits-cousins ( Nino Martinet), qui jouent en U18 et qui vont arriver en senior"
Revenant aussi sur cette équipe concarnoise, qui même sans avoir fait un grand match, a affiché un sérieux à toute épreuve, il boucle presque la boucle sur cette saison, avec ce match référence à domicile, face aux siens sur ce dernier 5ème tour de la coupe de France.
" Concarneau, ce qui m'a impressionné, c'est leur attitude générale, la sérénité. Ils ne paniquent jamais, mais si dès fois, ils sont un peu en difficulté, ils relancent propre. Au-delà de la différence athlétique, physique, c'est le calme qui laisse transparaître sur le terrain. J'ai eu la chance de gagner une coupe Ange Lemée, une coupe de Bretagne contre la TA Rennes avec Plaintel. On avait joué aussi à Avranches (CFA 2) en coupe de France. Sportivement, avec la victoire en coupe de Bretagne, ce match face à Concarneau rstera comme le plus beau souvenir de ma carrière. Il me manquait juste ça, ce type de match à la maison face à un très gros. Maintenant, c'est bon, je peux arrêter ( rires)", conclut Vincent Boishardy.