Le 19/11/2024

Florian Le Breton, la charpente de Ruffiac-Malestroit

De la D2 à une L2, des matchs en deuxième division de district face à Quelneuc, Guillac, Montertelot ou Carentoir B, en 2023/2024 avec la réserve de l'USSAC Saint-Abraham La Chapelle Caro à un match face au 2ème de Ligue 2 ( avec un objectif d'une remontée immédiate en Ligue 1), le FC Lorient, Florian Le Breton, 29 ans, a bluffé les 2.500 spectateurs du stade Patrick Caillaud, à Ploërmel, ce samedi après-midi, en s'interposant à de nombreuses reprises aux attaquants du FC Lorient (L2). Pour beaucoup dans la note finale allégée (0-2), il a sorti un grand match, étant même surligné par le meneur de jeu adverse, Pablo Pagis. " Leur gardien a été très bon sur sa ligne". Vivant un rêve éveillé, comme l'ensemble de ses partenaires, ce 16 novembre 2024 restera gravé à vie. Transfuge de l'intersaison, Ruffiac-Malestroit a eu le nez creux en allant chercher ce gardien qui n'était même pas le titulaire de la première de l'USSAC Saint-Abraham ( "Il y'avait un très bon gardien en A dans ce club, je ne jouais que les matchs de coupe, avec la première", avoue-il modestement). Ce samedi après-midi, comme face à Auray, Combourg, ou l'AS Pluvigner, décisif sur les séances de tirs au but, Florian Le Breton a été la charpente métallique de son équipe, qui a garanti la solidité permanente de l'édifice. Cette équipe de Ruffiac-Malestroit n'était pas au 7ème tour par hasard, il y'avait là toutes les vertus du football amateur et d'une équipe tirant dans le même sens.

Légende: A 29 ans, Florian Le Breton a été l'auteur d'une prestation de gala face au FC Lorient, dans les buts de Ruffiac-Malestroit (R2), devant 2.500 spectateurs, au stade Patrick Caillaud de Ploërmel.

" Nous avions pour consigne de les attendre, de faire un bloc bas et de placer un contre si l'opportunité se présentait. Dans l'ensemble, on peut être fier de notre match. Ca a été cohérent. Le bloc bas, nous n'étions pas habtiués en championnat hormis notre dernier match face à la TA Rennes (B). On essaie d'aller chercher un peu plus haut en règle générale. On savait très bien, dans l'axe avec des joueurs comme Pagis ou Soumano, ça pouvait combiner vite. Dans le football amateur, à notre niveau, avoir la chance de jouer contre une équipe de Ligue 2, c'est clairement le match d'une vie. A titre personnel, je pensais vivre mon plus grand moment de footballeur, en jouant l'an dernier, avec l'USSAC Saint-Abraham face à l'US Saint-Malo (N2) au 4ème tour de la coupe de France, je pensais que j'avais atteint mon maximum", précise Florian Le Breton, gardien de Ruffiac-Malestroit.

Vivant la vie d'un footballeur professionnel sur une journée, avec un réveil musculaire, un déjeuner au restaurant, et surtout face un match face à 2.500 spectateurs, Ruffiac-Malestroit ne voulait pas se trouer pour sa sortie. Ca imprégnait tous les discours des joueurs, entraîneur et dirigeants compris, et ce club né d'une fusion en 2014 entre le club de Malestroit et celui de Ruffiac, a même été au-delà des espérances sur l'image affichée sur le terrain, avec une solidarité sans faille du début à la fin.

" Pour un footballeur amateur, nous avons eu les étoiles plein les yeux. Déjà venir en bus, au stade, ça nous sort complètement de notre univers, dès que tu mets un pied sur la pelouse, à l'échauffement, tu prends conscience du côté hors-norme de la journée. Le matin, on s'est donné rendez-vous dès 8h30 du matin. Nous sommes allés dans une entreprise de sport/santé/forme pour le réveil musculaire, marche avant le match, mangé à l'hippodrome de Ploërmel. On est une bande de potes, cette aventure, elle est celle d'une vie, on va s'en souvenir toute notre vie"

Transfuge d'un club de district, l'USSAC Saint-Abraham (1er en D1, poule E, 6 matchs, 6 victoires), Florian Le Breton, 29 ans, ne regrette nullement son choix, celui qui avait déjà été tentant à la précédente intersaison. Dans l'emballement autour de ce match de gala, face au FC Lorient, il aura au moins réalisé six gros arrêts pour maintenir son équipe le plus possible au contact des Merlus.

" Ce n'est que ma première saison à Ruffiac-Malestroit. Mon arrêt le plus dur face à Lorient? Celui sur Pablo Pagis, quand il arrive face à moi avec le but ouvert pour lui, j'en ai un autre aussi en début de deuxième que je dévie sur le poteau. C'est quasiment à bout portant, je tends la main pour boucher l'espace entre le but et le poteau et heureusement, le joueur lorientais la met au sol. Depuis que j'ai commencé le football, oui, c'est le meilleur moment. Le match a aussi déclenché un suivi de la part de beaucoup de médias, vous allez écrire, prendre des photos, des vidéos de ce match, nous avons les avoir et les conserver. J'ai déjà des piles de photos, ce match va en rajouter encore. Je n'ai pas arrêté de la semaine d'avoir des messages. L'arrêt qui suit l'action de Pagis? J'ai fait un arrêt, franchement, je ne m'en souviens même pas, ça allait tellement vite"

Après avoir encaissé un 7/9 sur les trois premières journées en R2, poule F ( Le Rheu 3-3, Chartres de Bretagne 1-0 et Ploërmel B 2-4), Ruffiac-Malestroit voudra retrouver cet élan face à Bruz FC, ce dimanche, dans son stade de Ruffiac, pour la 7ème journée de championnat. Monté en R2 en 2022/2023, d'une manière inattendue en tant que 3ème de sa poule de R3, la montée en R2 n'avait pas été anticipée. Se maintenant sur sa première année, et prenant l'épaisseur de cette division exigente sur ce début encourageant de deuxième saison, Ruffiac-Malestroit se sera fait un nom dans toute la Bretagne, avec ce parcours historique en coupe de France, ponctué par un feu d'artifice final face au FC Lorient (0-2, L2). 

" On est sur deux revers en championnat, Guipry Messac et la TA Rennes B. Mais la coupe peut être une explication. Par exemple, face à Guipry, on était cinq joueurs sous le coup d'une suspension pour Lorient, en cas d'un carton jaune supplémentaire. Pour un joueur professionnel, ça lui est égal de rater un match face à un club amateur, mais à l'inverse, tu n'as pas envie de tout gâcher, et on a levé le pied insconsciemment. Face à la TA Rennes, on a été surclassé sur leur terrain synthétique. Face à Bruz, dimanche, il faut absolument mettre la marche en avant, et passer. On a la chance d'avoir super bien commencé notre championnat, il faut continuer à se donner de l'air parce que ça se resserre. L'Ille et Vilaine, c'est un niveau super dur, c'est aussi pour ça qu'on joue au football, pour avoir des défis de jouer face à plus fort que soi. Ce qui va me rester de ce parcours de coupe de France, plus que les matchs, c'est l'ambiance à la fin de nos matchs. La cohésion qu'on a eu avec les supporters, et avec les autres joueurs de l'équipe B et C. Tous ces gens qui sont venus à Combourg, faire 1h20 de route pour nous voir jouer et nous encourager à passer au 6ème tour. Ils sont venus et ont mis la folie dans le stade. La communion avec les supporters, ça a été tellement extraordinaire à vivre. On l'aura fait au moins une fois", conclut-il.

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