Tenant le défi de la R2, depuis son entrée en 2019/2020, l'ES Portsall Kersaint s'est toujours adapté au gré des marées régionales. Comptant sur un groupe de 20 joueurs sur l'équipe première, ce qui peut apparaître juste ailleurs, cet effectif fait la force de ce groupe qui se connaît par coeur, sait ses forces et atouts. Le maintien érigé en dogme, Portsall est une nouvelle fois dans les bons temps de passage. Avec la moitié du chemin effectué avec 13 points en 9 journées, ce total se veut être doublé sur l'amorce de la poule retour pour converger pour une nouvelle reconduction de son bail en R2. Sur la même commune que les Arzelliz de Ploudalmézeau, bloqués en D1, l'ES Portsall Kersaint est aujourd'hui le fer de lance de la commune en s'étant solidifié en R2. Le secret de la réussite réside en un groupe de joueurs hyper-solidaires, à la très large majorité issu de la commune. Le recrutement y est difficile, à plus d'une demi-heure de la métropole brestoise, mais ici, l'esprit n'est pas galvaudé et n'est pas un vain mot. Témoin de cet état d'esprit empreint de solidarité et de camaraderie, les frères Seulin, Romain, l'aîné de 28 ans, pur produit du club, et Baptiste, son petit-frère de 24 ans, témoignent de cet esprit ancré et d'un attachement viscéral à leur club.
Légende: Romain et Baptiste Seulin, témoin de cet esprit familial de l'ES Portsall Kersaint qui aime se mesurer au gros, dans cette poule A de R2, où ces crabes verts ont trouvé leur place depuis cinq saisons.
" Nous avions cette image d'être une équipe rude à jouer, avec de longs ballons et des duels. C'est moins vrai aujourd'hui parce qu'on veut dépasser ce cliché. On joue plus au foot. Nous avons appris à se mettre au niveau de la R2, qui chaque année, se densifie. Ca fait cinq ans que nous y évoluons. Quand nous avons été promus, on a senti la barre haute de suite. Nous avions un effectif limité, sans réel moyen. On a eu de la chance, avec la première année Covid, où nous nous maintenons ric-rac. On s'est mis au niveau, en y allant par pallier. Le club s'est structuré, on est maintenant bien mieux armé qu'au départ de l'aventure", enchaînent Romain et Baptiste Seulin.
Promu à ses 17 ans en équipe première, Romain Seulin a avancé avec l'âge, pour passer du poste de milieu de terrain couloir à celui d'avant-centre, en doublon avec Titouan Guenneguès. Le duo est encore à parfaire, trop similaire dans les courses mais Romain Seulin est extrêmement régulier autour des 10/15 en championnat par saison. Bloqué à 8 buts ( 4 en championnat) et un triplé en coupe contre Bohars, il devrait monter crescendo sur la poule retour. Son frère, Baptiste, forme la charnière centrale de l'équipe, avec Anthony Taloc. Après six années à Plouzané en ligue chez les jeunes, à partir des U13, l'appel de Portsall était inévitable.
" On sent vraiment proches avec des clubs comme Sizun Le Tréhou, qui comme nous l'étions cinq ans avant, découvre ce niveau de la R2. On aime ces clubs, où les joueurs restent partager à la fin des matchs. C'est le même ADN que nous. Portsall, c'est un club très famille, très cocon. Tout le monde se connaît. Au stade, tu as le grand-père, le neveu, le cousin, le filleul. Le matin des matchs, on est 25 au café, à Portsall. On se définit comme des petits au milieu des gros. Dans notre groupe, nous jouons face à des villes comme Quimper, Brest ou Morlaix. On est loin de tout ça. Portsall, comme Sizun, d'ailleurs, nous ne sommes pas du tout dans cette catégorie"
Petit mais costaud, Portsall est une équipe de caractère, très vif dans son jeu et prêt à punir tout moment de déconcentration adverse. Similaire à l'attitude des boxeurs, qui parfois ne s'embarrassent pas dans la construction du jeu, avec des ballons dans le dos des défenseurs, et une recherche du déséquilibre rapide, ce jeu vif et alerte est un ancrage fort. Tout comme celui de gagner un maximum de duels, et amener une présence dans le coeur du jeu.
" On nous dit souvent, si nous descendions, ça sera plus facile. Ca ne veut rien dire. Tant qu'on est en R2, autant y rester, la B est importante. Nous avons l'ambition de la faire grimper en D1. On a une bonne génération de jeunes qui arrivent en senior. Notre groupe de R2 est plus costaud que celui de l'an dernier. Avec Morlaix et Quimper, qui descendent de R1, ça s'est relevé. Et encore si nous restons, celui de l'an prochain, ça annonce du lourd si des gros clubs du Nord-Finistère tombent à leur tour. Notre maintien, comme chaque année, il passe par être costaud à domicile et prendre des points sur notre terrain. Il n'y a que le Quimper Kerfeunteun FC qui nous a battus chez nous, et encore on a joué à 10, et il y'avait une logique qu'on égalise à la fin. Les maintiens, pour un club de notre taille, ils se jouent à domicile. On tente de gratter 4/5 points à l'extérieur et si on gagne 7/11 à domicile, le maintien est dans la poche"
Dans les temps de passage, Portsall, avec son esprit hyper-familial, se soude dans la rudeté de ce championnat de R2. Leur écaille est maintenant solide, et à l'image ses joueurs, ces Vert ne lâcheront jamais sur le terrain. Et quand ils tiennent leur proie entre leurs pinces, ce n'est pas pour la relâcher immédiatement.