Ayant fêté ses 28 ans, en milieu de semaine, Corentin Jacob apporte au même titre que son frère, Thomas, Jeoffrey Segalen, le portier ( excellent aux Paotred Dispount), Manu Salaun, Joffrey Lidouren (Plougonvelin) ou Killian Uguen ( Saint-Renan), la touche et caution locale à ce collectif de la Saint-Pierre Milizac, qui une fois de plus, est très bien parti pour se garer dans les premières places, en bout de ligne, au terminus des 26 différentes étapes de National 3, poule C. La reprise du programme a le mérite d'entrer de suite dans le vif du sujet, ce samedi, en fin d'après-midi, avec le derby du Nord-Finistère, face à Plabennec. Aux antipodes au classement, entre une équipe rutilante de Milizac, 2ème au classement, à deux points du leader, l'EA Guingamp B et une autre de Plabennec, lanterne rouge, l'urgence sera plus de mise à Plabennec pour enquiller des points, mais il n'y aura pas de cadeaux de la part de ces Milizacois, qui ont aussi cette nécessité à faire tourner le compteur point. Remis au milieu de terrain, en pointe basse, sur ce mois de décembre, Corentin Jacob revoit inlassablement ce sempiternel schéma, à cheval entre le poste de défenseur central et celui de milieu récupérateur. Cette polyvalence qui l'a servi à ses débuts mais finalement aussi desservi dans une durée plus allongée.
Légende: Quart de finaliste et demi-finaliste de la coupe Gambardella avec le Stade Brestois 29, Corentin Jacob a arrêté sa carrière professionnelle à 25 ans, pour rejoindre son premier club, la Saint-Pierre de Milizac, à la trajectoire continuellement ascendante sur ses dernières années. Crédit photos: Pascal Priol
Dix ans auparavant, Corentin Jacob, 28 ans, côtoyait au gré de sa vingtaine de sélections jeunes en équipe de France, classe 1997, les Ousmane Dembelé, Marcus Thuram, Jean-Kévin Augustin, en U16, U17, U18. " Le plus impressionnant était Ousmane Dembelé, mais le plus préparé mentalement pour ce haut-niveau, était Marcus Thuram. On sentait qu'il avait les codes du monde professionnel quand il n'était encore qu'adolescent".
Au Stade Brestois 29, sur sa formation, il a été mis sur le devant de la scène, par son statut d'international jeune. Une catégorie à part de future étoile que n'avait pas ses coéquipiers de sa catégorie, au Stade Brestois 29, comme Gauthier Larsonneur ( AS Saint-Etienne, L1) ou même Robin Le Normand, titré avec l'Espagne au dernier championnat d'Europe 2024 ( Atletico Madrid), voir Brendan Chardonnet, sur une catégorie d'âge au-dessus. " Je leur ai donné peut-être une envie de voir plus haut, de savoir que c'était possible et accessible. Ca leur a donné de la motivation".
Malgré un contrat professionnel de trois ans au Stade Brestois en début de carrière, et des prêts à Rodez, Tours FC, Lyon La Duchère, Bastia Borgo, et une dernière année à l'US Concarneau, Corentin Jacob a décidé à 25 ans, d'arrêter sa carrière de joueur professionnel, pour revenir à Milizac, le club de départ. Sans regret, ni amertume. " Je suis très bien dans ma vie d'aujourd'hui. J'ai trouvé un très bon équilibre, entre ma vie professionnelle ( se reconvertissant avec succès dans le secteur immobilier), ma vie personnelle et sportive car Milizac me permettait de garder un bon niveau", concède-il.
Sur sa vie d'avant, et son parcours professionnel, il lui en reste évidemment des bons moments. " Je joue mon premier match en professionnel à Le Blé face au Havre AC en L2. Alex Dupont, qui était mon premier entraîneur au Stade Brestois 29, n'hésitait pas à faire confiance aux jeunes, la seconde année. Tu t'y mets à y croire de plus en plus. Jean-Marc Furlan reprend ensuite. C'était l'année où j'ai le plus appris au niveau football, mais aussi l'année où j'ai le moins joué. L'US Concarneau? Des supers souvenirs, j'aurai pu y rester, on me proposait de le faire, mais j'avais envie de me projeter sur autre chose. J'ai adoré mon année dans le Sud-Finistère".
Avec le recul, et à 28 ans, la question de son positionnement sur le terrain, à l'aise sur deux postes clés d'une équipe, milieu défensif et défenseur central, n'a jamais été réglée, et encore aujourd'hui.
" Ca a été l'éternel problème de ma carrière. Je n'ai jamais été stable. Si je m'étais fixé au poste de défenseur central, j'aurai eu une bien meilleure carrière professionnelle. J'en suis certain aujourd'hui. Je ne regrette rien, j'ai avancé en tant que personne. Le sport est une excellente école de la vie. Quand je suis revenu à Milizac, à 25 ans, je me suis posé, et entamé une reconversion. Je suivais leur parcours d'année en année. Une montée en N2? Si ça se fait, ça doit se faire en bonne intelligence. Finalement, le fait qu'elle ne soit pas arrivée dès notre première année de N3, a été une bonne chose, car il faut être prêt si l'opportunité se présente. On ne s'interdira rien en tout cas. L'exemple de Locminé ou Dinan Léhon, avec qui nous avions bataillé pour l'accession, nous montre le chemin à suivre. Un exemple à suivre? A mon avis, celui de l'US Concarneau, j'y ai découvert un club très sain. Pour Milizac, c'est un super exemple. Concarneau, c'est un club qui n'avait pas beaucoup de moyens, à la base, mais qui avait un gros tissu de bénévoles, des gens très impliqués au club, à commencer par le président. Il y'a des similitudes avec notre club. On peut se régaler en football en jouant avec ses moyens".
Ayant trouvé sa voie professionnelle, Corentin Jacob aimerait la trouver sur le terrain et casser une étiquette de 2 en 1. Sa préférence, elle est claire, elle va pour une stabilité dans l'axe de la défense, mais pour son entraîneur, Yohann Boulic, c'est aussi un sacré atout, cette polyvalence d'être très bon à deux/trois postes sur le terrain.
L'acceptation y est aussi plus facile dans ce club de Milizac, qui lui est très cher, avec ses petits-frères, qui y jouent, Thomas et Titouan ( qui n'est plus gardien et joue au poste de latéral gauche) avec la réserve en R2, un père, Michel, qui a été capitaine de l'équipe en DSE, et un grand-père, Michel, qui fut aussi joueur, et entraîneur à Saint-Laurent. Le football, c'est vraiment une affaire de famille chez les Jacob, avec l'envie d'installer ce club de Milizac, leur seconde famille, encore plus haut sportivement.
Samedi 11 janvier, à 17h
Stade Pen Ar Guéar, Match National 3
SP MIlizac - Stade Plabennécois