" C'est un garçon qui se donne tellement. Il croit que physiquement, il ne peut pas, et je le laisse tout le temps sur le terrain, parce que dans le dernier quart d'heure, les vingt dernières minutes, c'est le meilleur joueur du match à chaque fois", juge son entraîneur, Erwan Gourlaouen. Rares sont les joueurs qui fassent autant l'unanimité dans un club. A la question, quel joueur peut-on mettre en avant sur la première partie de saison du FC Rosporden, comme le dicton tous les chemins mènent à Rome, à Rosporden, tous les avis mènent à ce Tristan Le Masson. Malgré une " châtaigne", reçue sur le pied en première mi-temps, qui l'a fait boitillé jusqu'à la fin de la première mi-temps face à l'US Cléden-Poher, ce milieu relayeur court, toujours en mouvement, et se régénèreavec l'effort. Son activité est telle qu'il est aujourd'hui un rouage essentiel au FC Rosporden, en lutte avec son maintien en D1, poule F. A 20 ans, il dispose d'une grosse marge de progression, il apparait déjà comme un cadre de cette équipe. Au club depuis ses quatre ans, il a toujours évolué au club. Educateur sur la catégorie U10/U11, service civique au club sur la saison précédente, il a ce côté polyvalent qui le rend intéressant, se disant plus à l'aise sur un poste d'ailier, même si Erwan Gourlaouen, son coach, en a trop besoin sur ce poste de "box to box", d'une surface à l'autre, au coeur du jeu.

Légende: Tristan Le Masson, 20 ans, pur produit du FC Rosporden, est un profil de numéro 8, milieu relayeur, qui va aussi de son activité importante dans une rencontre.
Observer le FC Rosporden en position d'avant-dernier au classement fait forcément mal aux supporters locaux, en D1, poule F. Ayant fusionné en 1998, après avoir joué dans les deux camps en haut de la pyramide régionale, l'Etoile Sportive de Rosporden ou l'AS Rosporden, disposant de deux stades de ligue, la situation de Rosporden est presque un cas isolé, dans le Sud-Finistère, se partageant avec l'US Fouesnant ou l'US Crozon-Morgat. Celle d'une ville de près de 8.000 habitants, avec un passé prestigieux et une force sur son territoire, qui ne demande qu'à retrouver un début de flamme. Le potentiel est là, il y'a cet esprit club, des gens qui aiment profondémment leur club à l'intérieur. Ca passe par cette poule retour, qui doit redonner un espoir.
" Un match nul face à l'US Cléden-Poher n'arrangeait aucune des deux équipes, au départ de ce match. A 0-0, à la mi-temps, on s'est mis dedans. Notre but rapide nous débloque, on est mieux, on a le scénario pour nous, un carton rouge de leur côté, le deuxième but de suite après. On a lâché un peu en fin de match", retient Tristan Le Masson.
Enzo Le Floch, Louis Berthenet, Clément Le Tennier, Titouan Jouannet, Erwan Quiniou, toute cette génération de Rospordinois qui compose l'équipe première, est appelé à jouer serré sur cette poule retour. Club formateur des Thibault Sinquin, Pierre Jouan ou Gilles David, le FC Rosporden a forcément de la qualité dans sa formation. Il ne manque pas grand chose pour que ce club renaisse à l'ambition, mais ça passe par ce type de saison d'endurcissement d'un groupe. C'est aussi le charme de cette D1, qui fait que chaque match est une bataille. Dans les duels, dans l'engagement, ce niveau reste très formateur pour les jeunes joueurs, comme un juge de paix pour ceux qui aspirent à évoluer plus haut.
" Il faut continuer, on a Elliant et Trégunc C, qui vont être des matchs aussi importants. On est une belle équipe en soi, il y'a un manque d'effectif aux entraînements, nous avons des joueurs blessés. Notre groupe varie de matchs en matchs. A tous les matchs, je donne mon maximum, j'essaie d'aller à tous les entraînements, dès que je peux. L'an dernier, j'avais raté deux séances sur l'année complète, cette année, un peu plus avec mon travail en maçonnerie. J'ai envie de jouer, prendre du plaisir, être avec les copains et gagner"
Enraciné à Rosporden, et attaché au club, Tristan Le Masson, 20 ans, est l'avenir du club. Un vrai milieu de terrain, avec un volume de jeu très intéressant, il est un atout pour la tenue de son équipe.
" Quand je vais au travail ou chez des clients, on me parle souvent de la situation de l'équipe première. Dans mon entourage aussi, c'est le club de la ville. Ca fait mal parce que " Rospo" avant, c'était bien plus haut. Il y'a beaucoup de bénévoles au club, des spectateurs qui viennent aussi nous voir sur nos matchs. On se sent soutenus mais il faut savoir leur rendre ce qu'ils méritent. Face à Cléden-Poher, on a sorti un bon match, bonne ambiance sur le terrain. On a su être patient. On avait forcément peur de prendre ce premier but. Courir après le score, dans notre situation, ça n'aurait pas évident à gérer", renchérit-il.
Ce dimanche, le FC Rosporden se rendra chez leurs voisins des Melenicks Elliant pour un autre match à pression. Les Elliantais voudront profiter de cette remise à niveau pour reprendre de l'air, le FC Rosporden ira avec l'ambition de recoller avec les équipes juste au-dessus de la ligne de flottaison.
" Elliant, c'est un match à gagner. Tous les matchs sont dans cette catégorie quand on se retrouve dans notre situation au classement. Ca dépend aussi de notre comportement, être dans le même état d'esprit pour gagner les matchs. Comme aujourd'hui, face à Cléden-Poher, on a montré une envie collective de gagner cette rencontre. Dans notre situation, on n'est pas là pour jouer, on doit être sur le terrain pour gagner des matchs. Maintenant, ce qu'il faut, c'est rester en D1. Si nous tombons en D2, avec une B en D3, ça ne sera pas bon. Le maintien passe d'abord par l'envie. La D1, ça ne se joue qu'à l'envie. Ceux qui démontrent le plus d'envie sur le terrain, sont souvent les équipes qui repartent avec la victoire, à notre niveau de jeu. On n'a parfois pas la chance. C'est à nous d'aller chercher notre maintien, personne ne va nous l'offrir sur un plateau", conclut-il