Christophe Revel et Benoît Costil, unis ensemble pour remettre le Vannes OC sur les bons rails
A la double présidence du Vannes OC, deux gardiens de but qui ont gardé les buts à la Rabine, Christophe Revel (2004-2009) et Benoît Costil (2008/2009), au côté du trésorier, Jean-François Créach'cadec, ce trident forme aujourd'hui le nouveau socle du club vannetais dans le bureau. Ayant repris à la dernière intersaison un club en situation précaire, voir proche de l'écroulement, ils ont évidemment traversé des périodes de doute, allant de découvertes en découvertes. Sans en dire pudiquement trop, ils veulent maintenant assainir tout un club et redonner une vie purement amateure au club blanc et noir. Ca passe par des actions simples à mettre en place, destinées à que chacun se connaisse et se sente bien à l'intérieur du club. Quand des pros ramènent des amateurs à des priorités du monde amateur, ça fait étonnamment drôle mais aussi un discours rafraîchissant et optimiste sur la vraie richesse d'un club: les personnes qui le composent et le font bien vivre à l'intérieur. Une mission pourtant simple, tellement dans l'esprit associatif, que le VOC semblait avoir perdu, au fur et à mesure de sa déconnexion entre ce qu'il a été et ce qu'il n'était plus. Il fallait juste une reconnexion présente, un élément primordial pour le trio désormais à la tête du club, Christophe Revel ( ex-gardien au Vannes OC, Benoît Costil ( ex Stade Rennais, Girondins de Bordeaux, ex-International bleu au poste de gardien) et Jean-François Creachcadec ( ex-Stade Rennais FC).

Légende: Christophe Revel, président, et Benoît Costil, secrétaire a pris en main le club du Vannes OC, à l'intersaison avant pour ambition de redorer l'image du club. Mission réussie en tout point, ce samedi soir, à Ergué-Gabéric, côté sportif et extra-sportif.
" Nous savions depuis longtemps que le club allait mal. On avait déjà été sollicité dans le passé pour revenir et donner un coup de main, plus à niveau financier qu'opérationnel. Notre deal, c'était on revient mais dans l'opérationnel avec un rôle actif. Je revenais aussi dans la région, après avoir vadrouillé à Lille OSC, à l'Olympique Lyonnais, au Maroc. Benoît ( Costil) revenait aussi autour de Vannes. Le fait de se recentrer géographiquement, on se disait que c'était peut-être le bon moment. Je suis maintenant au Stade Brestois 29, ma famille est en Loire-Atlantique, Vannes, ça apparaissait le même axe", admet Christophe Revel, président du Vannes OC.
Avec cette prise en main en cette saison 2024/2025, l'organisation a été pensée pour qu'il y'ait toujours un responsable au club dans la semaine. Aux marges de manoeuvre étroite, le Vannes OC doit faire face à des décisions fortes pour retrouver plus de quiétude par la suite dans tous les domaines. Ce lissage se veut complet, avec des coups de rabot, des coups de blues temporaires, mais aussi des premières satisfactions émergeantes depuis le mois de novembre.
" Ma présence au Vannes OC? Quand Brest jouait la Champions League, j'y allais une fois par semaine. En mode normal, j'y vais deux soirs par semaine. On s'organise au niveau agenda. Benoît y va deux fois en journée, Jean-François (Creac'hcadec) y va aussi deux journées complètes. On s'est appuyé sur les forces vives au club, qui avait envie de venir dans le projet. On est en train de tout restructurer, de tout réorganiser au sein du Vannes OC, de bonnes personnes au bon endroit. Les six premiers mois, on ne le cache pas, c'était vraiment galère parce que nous avons découvert un club dans un pire état que celui qu'on nous avait décrit à notre prise de fonction. Dans tout, organisationnel, structurel, financier, c'était beaucoup plus inquiétant que ce qu'on nous avait laissé croire. Nous avons eu des coups de moins bien, des coups de blues, dans la saison. Le ménage a été fait, certaines personnes qui étaient parties, sont revenues, ça a remis de l'oxygène"
S'embarquant aussi dans une carrière inattendue de dirigeant de club, Benoît Costil découvre aussi ce monde amateur, lui qui a baigné pendant son adolescence et adulte dans le milieu professionnel. N'ayant pas encore un trait définitif sur sa carrière, son année à Vannes OC et ses années au Stade Rennais FC lui ont fait grandemment apprécier la région. Il y est resté, quittant ainsi ses racines basses-normandes à Caen, pour s'installer dans le Morbihan.
" Je n'avais vraiment pas en projet d'être dans le bureau d'un club de football. Ma carrière de football professionnelle, elle est incertaine en ce moment. Quand je suis rentré d'Italie ( Salernitana), je comptais poursuivre mais sur des clubs proche Bretagne. Ma famille est à Caen mais mes amis sont sur la Bretagne. Je voulais avoir un périmètre raisonnable pour voir ma famille sur les moments "off". Il n'y a pas eu cette possibilité-là sur le plan personnel. Il y'a ce projet avec le VOC avec Christophe Revel, je ne suis pas président. Je suis en phase d'apprentissage, j'apprends le fonctionnement d'un club. Tout n'est pas facile mais ça me permet de voir une autre facette du foot. En dehors du club, je fais beaucoup de sports, je me suis encore jusqu'à récemment pour éventuellement retourner en tant que gardien dans un club professionnel. J'avais quelque chose à la mi-février, une possibilité en Italie. A côté, je suis associé sur un projet ostréicole à Baden dans le Morbihan. Le reste, c'est en réflexion", précise Benoît Costil.
Septième en National 3, sur les bases du maintien sur sa vitrine sportive, le Vannes OC redore son image, et met en avant des éléments simples, une base de club purement amateur, qui part de l'épanouissement de chacun dans une structure.
" La dynamique qui revient, on le sent depuis le mois de Novembre. On amène surtout le côté social au club, la base c'est des gens qui viennent au club, doivent prendre du plaisir. Des gens qui ne sont pas contents, qui viennent pour râler ou contester quand ils arrivent au stade ou au club, ils rentrent chez eux. On a ouvert la porte aux parents, pour les faire venir, de les laisser s'investir auprès de leurs enfants. Il y'a de quoi faire un club familial, simple, comme ils en existent des centaines, mais qui n'existait plus au VOC. C'est un travail dans la durée, on est aussi dans un rôle d'assainissement de la situation financière, sportive, socialement un club plaisant pour nos jeunes"
Ayant joué en Ligue 2, disputant une finale de la coupe de la Ligue au Stade de France contre les Girondins de Bordeaux, 15 ans auparavant, le Vannes OC ne joue plus dans cette haute-cour sportive maintenant. Son quotidien a changé, encore fallait-il une redescente sur terre en interne. En amenant une nouvelle dynamique, les nouveaux dirigeants du Vannes OC entendent aussi miser sur une transparence complète sur leurs actions dans le club.
" Le VOC n'est plus un club professionnel, l'époque de National ou de la Ligue 2, elle est révolue. On est un club de National 3, retrogradé administrativement et qui doit se maintenir en National 3. Notre vérité, elle n'est pas ailleurs, mais ça n'empêche que même à ce niveau, on peut prendre du plaisir: on a organisé une soirée tartiflette, des soirées communes club en senior. On a ajouté de la transparence dans tout ce que nous mettons en place. Les comptes sont ouverts à tout le monde, tout ce qui rentre en rentrée financière, on n'a aucun mal à expliquer comment on l'utilise. Il n'y avait pas ça avant au club. Financièrement, notre objectif est de passer la DNCG, mi-mai, et qu'elle nous dise, OK, vous pouvez continuer. On a redeveloppé la partie commerciale, la partie évènementielle, le plaisir de se retrouver. On a aussi mis en place un contrôle de gestion strict. Avant, au Vannes OC, il n'y avait aucun suivi de gestion. Il y'a une redécouverte de tableaux excel basiques ( entrée/sortie d'argent), que même dans une famille classique, on fait pour tenir un budget mensuel. On a parfois des positions dures et exigeantes. Ca nous paraît essentiel"
Sur un mode de simple bénévole, maintenant rattaché à un club amateur, Benoît Costil est revenu dans un club qui lu ouvert la porte sur le monde professionnel, en lui donnant la chance en gardien numéro 1 en L2 (2008/2009). Complémentaire avec Christophe Revel, le Vannes OC retrouve aussi l'espoir de remettre la base sur les deux à trois ans à venir.
" J'ai des idées hors football, sans être sur le terrain. Je peux rejouer avec une préparation intense, mais à mon âge avancé dans le football, les clubs ne me prendront pas. Le VOC, on est bénévole à part entière. Nous ne touchons rien de notre investissement, c'est du temps et de l'argent. Ca prend du temps. C'est un ensemble de choses, ma présence à Vannes. C'est le club qui m'a donné l'opportunité de m'exprimer sur un terrain en Ligue 2. Je n'ai pas l'histoire de Christophe ( Revel) avec le club. Il a contribué aux montées de CFA jusqu'en Ligue 2. Je n'y suis resté qu'un an, mais c'est un club où j'allais régulièrement m'entraîner. Je suivais le club, c'est un club où j'ai évidemment de l'affection, mais comme j'en ai pour d'autres clubs où je suis passé"
S'étant même coupé un instant de tous les clubs de sa périphérie dans le recrutement des jeunes, sur les catégories post-école de football, le travail à faire paraît important mais l'énergie déployée est telle que le discours est maintenant de faire un club sain, simple et qui accueille bien et forme au mieux les jeunes dans leurs structures.
" Avec Ben ( Costil) et Jean-François ( ), on n'a aucun intérêt personnel. On revient exclusivement parce que nous sommes trois à très bien nous entendre. Nous avons cette envie commune de faire un club bien structuré, simple, qui accueille bien les jeunes du bassin vannetais, que les parents soient contents. On souhaite faire un club de football comme nous aimerions qu'il soit", conclut Christophe Revel.