20 ans après sa première saison senior au Stade Plabennécois, en 2005/2006, Jérémy Pindivic, 38 ans, n'a pas pris une ride, garant d'une expérience à toute épreuve pour ce collectif plabennécois. Bluffant encore sur son match face aux Herbiers (N2), au 8ème tour de la coupe de France, où l'âge n'a pas de prise, comme si le temps se posait pour toujours, récompensé d'un but plein d'opportunisme en première mi-temps, Jérémy Pinvidic a été dans son champ d'action, celui de rassurer toute une équipe qui se sent meilleur par sa simple présence. L'âme d'un leader, le Guillaume Jannez du Nord-Finistère a toujours l'appétit, même après tant d'années à parcourir tous les terrains en Bretagne et en France précédemment. Se rappellant évidemment les souvenirs en National, les voyages en avion pour se rendre aux matchs, ou cette année, où malgré la rélégation en R1, il est resté, happé par une remontée immédiate en N3. Le capitaine plabennécois joue aujourd'hui avec plusieurs coéquipiers qui n'étaient même pas nés quand il a joué ses premiers matchs en équipe senior, à Kervéguen. Incarnant le club, avec un raccourci instantané de Plabennec, c'est Jérémy Pinvidic! Montant aussi le curseur et l'ambition pour tout un groupe " Plabennec en coupe de France, c'est a minima les 32ème finale, pour signifier un parcours réussi". Même en R1, sa pensée n'a pas bougé, l'épreuve fétiche a toujours son lustre pendu et éclairant en 32ème finale. Plab' y était en première mi-temps à ses 32èmefinale, ce samedi soir, face à 1.300 spectateurs avant que les Herbiers (N2) ne trouve l'interrupteur en 2ème mi-temps (1-2).
Légende: Jérémy Pinvidic, première année en senior à Plabennec, en 2005/2006, 20 ans après, il est toujours un rempart fixe au coeur de la défense blanche et rouge.
" On est resté sur quatre entraînements par semaine, même dans le courant de la saison". Même Jérémy Pinvidic? " Non, il fait 3 séances", avoue Yann Pennès, le coach plabennécois. Le respect part déjà de là, faire 3 séances et un match dans toute la Bretagne, à 38 ans, avec une vie de famille forcément prenante, ça s'appelle une adaptation permanente, au quotidien et une abnégation sans pareille à vouloir être compétitif, à un très bon niveau.
Les années passent, mais il reste, génération après génération, il fige les souvenirs du Stade Plabennécois dans le marbre. Dernier tenant de l'aventure National du club, il s'en rémémore les souvenirs, sortis de l'ordinaire d'un club, qui a monté le curseur avec une génération exceptionnelle, les Mottier, Richetin, Abiven Steven et Jean-Michel, Kerbrat, David, Créhin, Coat ... les aventures en coupe, les déplacements à l'autre bout de la France, des temps éloignés aujourd'hui de la R1 mais qui a semé l'ambition d'un club pour toujours.
" Je reviens à Plabennec quand le club monte en National. J'en garde des souvenirs géniaux. On partait en avion pour nos déplacements, mais on savait que tous les week-ends, on allait passer des superbes moments. On n'avait pas les enfants à l'époque, on était presque content de partir en France à l'autre bout de la France. On avait un match à faire, il y'avait du sérieux jusqu'au match, et après, c'était la fête, comme on ne rentrait que le lendemain du match. On allait à Marseille Consolat, à Moulins, à Gueugnon. On était heureux et pourtant, tout notre week-end était bouffé par le foot parce qu'on revenait à 14h/15h, le dimanche. La coupe de France? Evidemment, ça en fait parti. Quand on finit en 8ème finale contre Auxerre (0-4) en 2009/2010, je joue Nancy en 16ème finale (0-2, L1), mais pas Nice comme j'étais blessé. Auxerre, c'était pas le meilleur moment en coupe de France, on joue en milieu de semaine, dans un terrain enneigé. Il n'y avait pas grand monde au stade. Mes meilleurs souvenirs, ça reste les matchs à domicile, Lille par exemple, avec Idrissa Gueye, Balmont, Elana, Digne, Roux, au stade Le Blé (1-3)", se rémémore Jérémy Pinvidic, le capitaine du Stade Plabennécois

Avant de repartir, sur ce palpitant indescriptible qui revient comme par un enchantement tous les ans à l'Automne, espérant se prolonger ce filtre en hiver, Jérémy Pinvidic a vécu tellement d'ambiances différentes, tellement de moments spéciaux sortis du quotidien.
" La coupe de France, on a joué aussi Guingamp ou Grenoble, il n'y a même besoin d'un coach, ces matchs-là pour te motiver, tout le monde a le couteau entre les dents. C'est juste une sensation magnifique de voir un stade plein, prêt à vibrer. Il y'a un truc qui se dégage, que tu captes instantanément en tant que joueur. C'est inexplicable! Des matchs comme ça, j'ai toujours fait la part des choses, je n'y pense jamais dans la semaine. Les gens t'en parlent, mais ça ne change pas ton quotidien. Il y'a tellement de choses à penser dans une semaine que je n'ai pas envie de m'encombrer d'une de plus surtout quand elle n'est pas immédiate. Il ne faut pas changer ses habitudes. Au contraire, c'est ce que je disais aux jeunes avant ce 8ème tour face aux Herbiers, ce match, il ne faut pas le jouer avant dans la tête. Il ne faut pas s'énerver, c'est le collectif qui doit faire la différence. Il ne faut pas s'endormir la veille, en se disant je vais marquer un but, avec l'expérience, c'est le meilleur moyen de passer à côté. Aujourd'hui, on n'est pas passé à côté, mais on n'est pas passé quand même"

Même si Plab' est resté aux portes des 32ème finale face aux Herbiers, ce samedi soir, en livrant toujours un match de coupe face aux Herbiers, ce premier souvenir vécu pour certains joueurs du grand frisson, sera contaminant pour l'ensemble de leur carrière avec toujours une envie d'y revenir, à chauqe préparation d'avant-saison, il y'aura cette motivation et aspiration.
" Il y'en aura une autre, pour Plabennec, c'est sûr, pour moi, c'est moins sûr. Si le coach arrive à mettre tout en place, et à garder les bons jeunes, il y'a des joueurs de talent dans notre équipe, qui valent mieux que la R1. Il faut les retenir, et que Plab' retrouve un niveau National. C'est le syndrome aussi où les jeunes te prennent pour un vieux "con", mais ils savent au fond qu'on a raison. Je ne suis pas là pour leur faire la morale, je suis là pour partager de bons moments avec eux. On joue au foot pour prendre du plaisir pas pour aller courir. Ce n'est pas toujours simple quand on arrive dans ces périodes en Décembre/janvier/Février, c'est là que les championnats se perdent surtout. Après, ça se jouera ce championnat sur la constance, si nous voulons avoir des ambitions, on n'aura pas le choix. Plabennec en Ligue? Il fallait redescendre, à Saint-Renan, on a pris une bonne claque en entrée de saison (2-0). C'était un mal pour un bien, ce match parce qu'on était tombé sur une équipe à bloc bas, qui a défendu et qui a des valeurs de générosité et d'agressivité, qui nous avaient manqué. On pensait qu'en jouant notre jeu techniquement, que ça allait passer, mais pas du tout. Dès qu'il y'a des ingrédients qui ne sont pas là, on reste friable collectivement", constate avec toute son expérience, Jérémy Pinvidic.
