En Bretagne, le football amateur est vécu intensément, telle une religion qui présente des milliers de fidèles et pratiquant(e)s, tous les dimanches autour des stades. A travers cette passion se cache l'essence même d'un mode de vie, qui fait que notre société est tournée vers l'autre et n'est pas repliée sur ces égos personnels. A travers son expérience d'un an à la fleur de genêt de Bannalec, le milieu offensif, Julien Ramyond, 23 ans, ayant grandi dans les Yvelines, nous fait part de son témoignage sur son expérience de footballeur du dimanche dans le Sud-Finistère, un an à Bannalec en complet décalage avec le foot amateur à Paris.
1- Comment avez-vous signé au club de Bannalec?
" Cela s'est fait au mois de juin 2012 où j'ai eu mes premiers contacts avec le club, plus précisément avec le président du club Bruno Robin. Sachant que mes potes Maxime Bougdal, Alan Cueff et Steven Robin (tous les trois ex US Trégunc) allaient signer à Bannalec. Le projet du club était très intéressant. J'avoue que Max Bougdal mon pote d'enfance, est celui qui m'a convaincu de signer à la Fleur.
Ma volonté de venir jouer au football en Bretagne ne datait pas d'hier. C'était le moment ou jamais pour venir. Avant de signer, on m'a proposé de faire un tournoi sixte afin de voir un peu le niveau que je savais déjà bon. On a alors fait un tournoi sixte à Inguiniel dans le Morbihan. Nous l'avons gagné en battant une belle équipe de Plouay actuellement en DRH, maintenant. Et à partir de là, j'ai donné mon accord en signant à la Fleur de Genêt de Bannalec, pour la saison 2012/2013".
2- Quel a été votre sentiment sur la dernière saison, ponctuée d'une montée en PH?
" Une saison 2012/2013 que je qualifierai d'assez exceptionnelle, pour le club et pour ma première année de football, en terre bretonne. J'ai joué tous les matchs de la saison, sauf un pour une expulsion contre le FC Pleuven en coupe ! Une montée en PH et une demi-finale de coupe. Une saison pleine et riche en émotions. Nous avons été réguliers tout au long de la saison, mis à part un petit passage à vide après la trêve hivernale du sûrement à la fatigue de la phase aller. Et ensuite, une grosse fin de 2ème partie de saison.
Quatre moments que je n'oublierai jamais durant ma saison à Bannalec, mon but contre Elliant qui est sûrement mon plus beau but depuis que je joue au foot (frappe en lucarne de 25mètres). Le week-end suivant, en coupe contre Quimper Penhars, le même but qui nous qualifie pour les 8ème de finale, et bien-sûr le dernier match de la saison, la finale pour savoir qui montera en PH contre Scaër car nous avons livré un gros match ! D'ailleurs petite pensée pour mon pote Alan Cueff pour son beau but de la tête et Mathieu Cadou auteur du 2ème but de la rencontre.
Mon match dans l'ensemble contre l'US Trégunc en Coupe de France était une belle satisfaction personnelle aussi. Cette année est bien plus compliquée, depuis mon retour sur Paris je vois cela à distance et suis ça par des discussions avec les copains. L'équipe est peut-être moins concernée que l'année dernière et les petits soucis en interne n'ont pas aidé les choses. Cependant, je pense que l'équipe est capable d'aller chercher le maintien avec les joueurs présents au club. Il y a un effectif de qualité et ça j'en suis sur. D'ailleurs d'après ce que j'entends Steven Robin réalise une belle saison et son repositionnement dans l'axe de la défense s'avère très positif. J'ai appris qu'il s'était blessé ce weekend contre Coray, j'espère pour Bannalec qu'il va revenir rapidement ! Rigueur, détermination et concentration sont les mots que je peux leur dire pour les derniers matchs à jouer cette saison. Je compte sur eux pour aller chercher le maintien afin de montrer que l'équipe n'est pas montée en PH par hasard l'année dernière"ien afin de montrer que l'équipe n'est pas montée en PH par hasard l'année dernière. "
3- Vous avez grandi sur Paris. Quel est votre regard sur le complet décalage entre le football amateur en Bretagne et sur Paris?
" Clairement le foot sur Paris m'a dégoûté ! C'est totalement différent. Il n'y a pas le même engouement. Pas la même passion. En Bretagne, les gens attendent qu'une chose. C'est le week-end pour les matchs de football ! Moi ce qui m'a plu en Bretagne, c'est que ça parle tout le temps football ! Tu parles de quelque chose qui n'a rien à voir et ça en vient toujours à parler foot, foot et foot. J'ai adoré mon année passé en terre bretonne.
Le football en Bretagne est incomparable à celui de Paris. Sur Paris, les gens ne sont pas motivés. Il n'y a pas de dirigeants, c'est la galère pour trouver des bénévoles ! Les gens ne s’intéressent pas au football comme en Bretagne. A Paris, tu es convoqué pour jouer ton match de foot, tu le fais et basta, tu rentres chez toi. Pour moi, ce n'est pas ça le football quand tu joues dans un club, il faut un minimum être concerné si tu veux réussir quelque chose.
En Bretagne, tu restes après ton match, pas tout le temps d'accord mais les gens y accordent beaucoup plus d'importance, c'est autre chose. Actuellement, je joue sur Paris dans le club de ma ville et s'il y a 5 personnes dans la tribune qui viennent regarder le match, c'est un miracle ! Quand je jouais à Bannalec, la tribune était bien garnie il y avait du monde c'est totalement différent, c'est une autre culture du foot selon moi. D'ailleurs la Bretagne est une vraie terre de fooball, ça c'est clair ! Mes belles années en région parisienne ont été dans le club de ma ville (débutant à première année de benjamin), pour ensuite filer au Paris-Saint-Germain où j'y ai effectué quatre belles années. Je suis content car cette année, un club breton de CFA, l'US Concarneau a sorti en Coupe de France un club de la région parisienne l'AS Poissy de CFA2. Cela montre que le niveau est quand même pas mal en Bretagne ! A Paris, on dit souvent que le niveau est plus faible en Bretagne, je ne suis pas d'accord, ça dépend des équipes. En tout cas, pour moi en terme de popularité le foot breton n'a rien à envier au foot sur Paris".
4- Sentez-vous un manque de ne pas pouvoir participer à l'aventure en PH cette année, comme vous êtes domiciliés sur Paris?
" Oui, c'est plus qu'un manque ! J'ai du partir et rentrer sur Paris pour des raisons personnelles et ça a été très dur. Mon adaptation à ma nouvelle vie bretonne s'est faite très rapidement. J'ai adoré mon expérience en Bretagne, mais elle n'est pas finie, j'ai encore des choses à montrer. D'ailleurs, je reviens souvent pour un week-end en Bretagne pour y voir mes amis et bien-sûr les matchs du dimanche. Je vais souvent voir jouer le FC Plouay. J'ai un bon pote qui y joue, J'espère d'ailleurs qu'ils vont se maintenir en DRH. Ce qui est rageant, c'est de ne pas pouvoir aider les copains.
Évidemment, ne pas pouvoir continuer l'aventure avec l'équipe avec qui tu as réalisé une belle saison précédente avec cette montée, c'est énervant. Je veux qu'ils se maintiennent pour confirmer et rendre la montée encore plus belle. Une relégation cette année ne serait pas une bonne chose pour le club de Bannalec, selon moi. Si descente il y avait, ça sera très dur d'y retourner dans ce championnat de PH. En tout cas, j'espère que mes potes feront le boulot jusqu'à la fin. Les comptes seront faits en fin de saison mais c'est maintenant qu'il faut prendre les points."
5- Attendez-vous avec impatience pour rejouer en Bretagne?
" Mon retour oui, je l'attends avec impatience ça c'est clair ! J'ai hâte de pourvoir rejouer au football en Bretagne mais ça ne sera pas sous les couleurs de la Fleur de Genêt. Je m'oriente plutôt vers des clubs morbihannais. Pourquoi ? Parce que mes origines sont morbihannaises, mais je ne ferme pas la porte aux clubs finistériens, jouer dans le Finistère m'a beaucoup plu. J'espère que ça sera pour septembre prochain, cela dépend si je trouve du travail ou alors une entreprise en alternance pour ma formation en Bretagne. Pourquoi pas signer dans un club avec mes copains Alan, Steven et Maxime, cela me plairait énormément aussi si un projet intéressant se présente. En tout cas, c'est clair dans ma tête, je veux retrouver les pelouses bretonnes !"