Créee en 1942, mise en sommeil en 2001 faute de joueurs, la Joyeuse Sportive de Peumerit est renée de ses cendres dès l'intersaion 2004. Dix ans d'une lutte permanente pour tenir le cap pour une commune de 850 habitants, sans école de football, qui se bat pour convaincre les jeunes de Peumerit et des alentours de s'inscrire au club. Avec une vingtaine de licenciés, le club présidé par Stéphane Caradec veut faire progresser le nombre de licenciés pour faire une seconde équipe. Le club Bigouden est à l'image de ces "petits" clubs qui font face à une complexité de plus en plus grande, et doivent s'adapter à une mise en conformité avec un règlement fédéral difficile, voir impossible à tenir pour leur niveau.
Les joueurs-pionniers de la renaissance de 2005 de la JS Peumerit
Les pionniers contre la relève: match inter-joueurs en 2009
Le club de Peumerit est reparti en D3 suite à une dérogation cette saison
Maël Le Brun, Gwenaël Le Loch, Julien Lagadic, Jean-Marc Yannick, Stéphane Caradec, ces cinq jeunes joueurs de la commune en 2005 sont un symbole de l'aventure du club sur les dix dernières années. Ils ont vécu les joies de deux montées succesives lors de la recréation du club de 2005 à 2007, de la D4 à la D2, au moment noir de 2009 à 2011 avec un retour à la case D4. Le chassé-croisé se poursuivit pour un nouveau retour en D2 avec à l'intersaison, sans une dérogation du district, une relégation en D4. " Nous avons failli arrêter à l'intersaison. Il faut en vouloir pour tenir et maintenir un club. Le football en dix ans a changé. Il devient difficile de trouver des joueurs. Les jeunes sont moins acharnés que nous ne l'étions auparavant. On aimait le football, c'était souvent notre seul sport pratiqué en club depuis l'enfance. Aujourd'hui, un jeune a le choix des activités. C'est une génération qui n'a pas connu que le football en club. Elle a eu l'habitude de ne pas se fixer sur un sport et d'en essayer plusieurs. On doit composer. De toute manière, nous n'avons pas le choix", affirme le président-joueur de la Joyeuse, Stéphane Caradec.
Dans la difficulté, les arrivées à l'intersaison de Erwan Tanguy, Christophe Joncour, Samuel Godin, Patrick Marquez, Omar Briki, Florent Daniel ont donné du baume au coeur au bureau de Peumerit, qui veut fêter les 10 ans du club en fin de saison. " Nous avons 23 licenciés. Tout le monde ne joue pas le dimanche comme nous n'avons qu'une équipe. Nous mettons en commun nos moyens, comme des entraînements communs l'hiver avec les Marcassins de Tréogat. A notre niveau, nous devons impérativement créer une seconde équipe sinon nous risquons de briser cette spirale positive. Notre principal évènement est la soirée moules-frites en juin. Celle qui nous rapporte le plus pour notre fonctionnement annuel".
10 très belles années avec beaucoup de rencontres humaines
La JS Peumerit est en milieu de tableau en D3. Même s'il a arrêté le football, Maël Le Brun a beaucoup donné de son temps et de son énergie pour passer le cap des 10 ans. " Une très bonne expérience. Peumerit est une petite commune, un petit club. On ne survit que grâce à un état d'esprit hyper-solidaire. 10 très belles années avec beaucoup de rencontres humaines. Le football m'a beaucoup apporté personnellement. Des gens d'une grande qualité que je n'aurais pas rencontré si je n'avais pas fait de foot, à commencer par le parrain de ma fille". Pris par le manque d'arbitre et à terme par une sanction sur le nombre des mutés, Peumerit peut s'engouffrer dans une impasse. " Nous voulons augmenter le nombre de joueurs au club mais nous serons bloqués par le reglement du district si nous ne trouvons pas un arbitre. C'est le serpent qui se mord la queue. Nous sommes en complet décalage par rapport à la politique actuelle des instances du football. Les contraintes sont de plus en plus fortes". Dans cette incertitude, Peumerit se débat pour faire vivre le football dominical et donner une simple animation et occupation aux gens de la commune. Dans l'ombre avec courage, dignité et loyauté envers un club.
Christophe Marchand
