15 novembre 2015. Les joueurs à la barbe fleurie de Rostrenen ont stoppé leur fabuleuse aventure 2015/2016, ce samedi soir, à Carhaix, devant une foule estimée à 1300 spectateurs. Dans un stade Charles Pinson vibrant à l'unisson, les Costarmoricains tombent au 7ème tour de la coupe de France face au CPB Bréquigny (DH). Ayant réussi à mettre en place leur jeu atypique, fait de passes courtes dans de petits périmètres, les Rostrenois ont fait douter cette équipe Rennaise, physiquement supérieure et possédant en Zakaria Rachdi, un joueur de grand talent. Le rêve est passé mais Rostrenen a tout donné pour poursuivre encore quelques semaines supplémentaires ce flux d'énergie (0-3).
Rostrenen a tenu jusqu'à 20 minutes de la fin face au CPB Bréquigny.
Un moment de recueillement en passant aux victimes du drame survenu à Paris ce vendredi 13 novembre.
Glenn Dubois, le capitaine de Rostrenen FC
Rostrenen voulait réussir ce challenge. Les joueurs du Centre-Bretagne, portés par une foule bigarée et nombreuse, entendaient gommer les deux différences d'écart pour rentrer dans l'histoire du club en étant la première équipe à jouer un 8ème tour de la coupe de France. Tout portait à croire en l'impossible. Mais les adversaires du CPB Bréquigny ne l'entendaient pas de cette façon. Un 8ème tour, jamais vu pour club visiteur depuis la saison 1993/1994 leur tendait les bras. Il leur fallait faire preuve de consistance pour passer ce tour. D'entrée, ils testaient la solidité de la défense locale. David Perrot sauva sur sa ligne un bon déboulement de Julien Guillou (7'). Rachdi avait un geste de classe avec un lob frappé pur de 40 mètres, juste au-dessus de la cage de Guillaume Brigardis (9'). Nénamoins, le milieu joueur et technique de Rostrenen, à l'image de l'OGC Nice en, ligue 1, composé de David Perrot, Kévin Ouarné, Glenn Dubois et Léo Le Parse jouait juste et n'hésitait pas à multiplier les passes rapides. La tactique semblait tenir. Rostrenen rivalisait d'égal à égal en cette première mi-temps même si les Rennais paraissaient mieux armés physiquement et capable de faire la différence en percussion.
En maintenant le ryhthme à la seconde mi-temps, Rostrenen commençait à fatiguer. Le CPB Bréquigny misait sur des renversements de jeu pour chercher vite un déséquilibre. Kévin Nadjitam Padga joua alors les funambules sur son aile gauche. Alors que les défenseurs Rostrenois s'arrêtèrent un moment croyant la balle poussée trop loin, il continua son déboulé. Reprise juste à temps, un boulevard se créa enfin. Rachdi n'évait qu'à poser la balle dans les filets de Brigardis (0-1, 70'). Rostrenen, qui avait eu une balle d'ouverture, sans un sauvetage in-extremis repoussé sur la ligne à la 62', devait prendre des risques. " Le sentiment est mitigé. Nous avons tenté notre chance. Physiquement, nous avons été marqués de nos efforts. Ca se joue sur un détail sur ce premier but. La victoire est logique pour eux mais nous avons fait un beau parcours. Jouer devant autant de monde, un samedi soir, c'est juste génial", avoue le capitaine Glenn Dubois. Quant à l'entraîneur-joueur Rostrenois, Jimmy Lesniewski, il louait les qualités de son équipe. " Nous avions tellement envie de continuer cette aventure. Une DH, c'était jouable même si nous savions que c'était le niveau au-dessus. En face, c'était athlétique. Nous nous sommes vite aperçus de la différence. On fait une erreur d'inattention qu'on paie cash. Nous avons respecté notre identité de jeu qui est de ne pas faire n'importe quoi avec le ballon. On tient le choc même si nous ne procurons pas non plus d'occasions dans le jeu. Il n'en suffisait qu'une et ça pouvait être bon".Passant à deux avants-centres avec la rentrée de Cyril Le Fur, les Costarmoricains n'avaient plus le même gaz qu'en début de partie pour dédoubler les passes et provoquer les changements de rythme en un contre un. L'édifice cédait sur la fin. Rachdi et l'excellent Kévin Nadjitam Padga rajoutèrent deux nouveaux buts (0-3, 90'). La messe était dite. Le rêve était passé! Rostrenen s'est battu avec coeur et talent mais le CPB Bréquigny n'a pas faibli en 90 minutes, signant une qualification historique au 8ème tour de la coupe de France, 22 ans après. Pour l'entraîneur du CPB Bréquigny, Stéphane Le Moal, cette qualification est méritée. " Nous devons être patient et mettre du rythme. On pensait que cette équipe allait craquer à un moment donné. Défensivement, nous avons été costauds en concédant très peu de situations exploitables pour notre adversaire. Le premier but nous a libérés. Les espaces se sont alors ouverts".