La métaphore de la muraille signifie une ligne de quatre joueurs postés plus ou moins sur une ligne invisible déterminée par un défenseur axial. En football, les joueurs ayant le don de la percer par une accélération ou une passe dosée dans l'intervalle sont ceux qui crée la différence et l'impact au milieu de terrain. Steven Le Corre, 28 ans, répond à ce profil de joueur spécial pour une équipe parce qu'il garde toujours en éveil le jeu dans sa tête et connaît la position de l'adversaire et de ses attaquants sur ses prises balles. Son modèle de décalage en seconde mi-temps sur l'aile gauche, par un double-contact très rapide, en est le symbole d'un joueur réfléchi et accélérateur de rythme. La Plozévétienne doit beaucoup à ce joueur sur ces deux dernières saisons.
Le jardin préféré de Steven Le Corre: balle au pied et le jeu face à lui
Le triangle d'or de Plozévet est communément appelé Nicolas Magnaux, Pascal Piscitelli et Steven Le Corre. Reformaté en carré quand le jeune Marvin Quéré (actuellement blessé) est en pleine capacité de ses moyens. Meneur de jeu, Steven Le Corre occupe la place centrale du système offensif de Michel Mignon. Une pièce rapportée du Penn Ar Bed au puzzle en 2013/2014, la plus belle signature de ces dernières années au club rouge et noir. Cet habitant de Primelin est fait pour le football. Vision de jeu, capacité à donner et à marquer, replacement toujours impeccable dans sa zone: Steven Le Corre fait briller ce collectif de Plozévet. " Quand je jouais au Penn Ar bed, nous avions l'habitude d'affronter Plozévet. C'est un club que j'appréciais déjà avant de signer. Pascal Piscitelli m'a encouragé à les rejoindre. On est sur une phase ascendante. Nous avons eu la meilleure attaque du groupe l'année précédente mais également l'une des plus mauvaises défenses. Notre paradoxe se situait là. Si nous voulons aller plus haut dans ce championnat, on se doit de corriger le tir. Le fait de n'avoir pas concédé sur nos 180 dernières minutes est un signe de notre progression collective".
Plozévet? Une ambiance à part
Cette courroie de transmission préférentielle dans le jeu est souvent décisive, avec une mise en orbitre de ses compères Nicolas Magnaux ou Pascal Piscitelli. Une valse à trois temps qui donne le tournis à leurs adversaires, guère rassurés en affrontant ces terreurs de la ligue. " Nous avons un coup à jouer sans se prendre pour qui nous ne sommes pas. L'objectif est le maintien. Rien de plus pour l'instant. Quand il sera acquis, on pourra parler d'autre chose. Nous sommes plus solide que l'an dernier où nous étions en tant que promu dans un apprentissage de la DRH. On est costaud et serein. Gagner à Bénodet dans un contexte lourd est rassurant. A un moment, on ne pourra plus se cacher mais pour l'instant, on aime cette position d'outsider. Plozévet? Une ambiance à part". Que ce soit au Penn Ar Bed ou aux Paotred Dispount ("je serai resté à Lestonan mais avec mon travail, je ne pouvais plus. Là-bas, c'était le top au niveau sportif et humain"), Steven Le Corre a toujours privilégié un club où il se sentait bien sur et en dehors des terrains. Si à 28 ans, son ambition est réduite à un plan sportif, il ne se privera pas de tout donner pour que cette saison trouve une finalité heureuse. " J'ai construit, j'ai un travail fixe. Mes priorités sont maintenant ailleurs que dans le football. Je suis toujours les résultats de mon club formateur du Penn Ar Bed. ils sont troisièmes en D2. La remontée sera dure avec Landudec mais avec les jeunes, ils y arriveront".
Ce joueur précieux et rare distille et aère le jeu de Plozévet. Ce n'est certainement pas pour rien que Plozévet figure parmi les meilleures attaques de Bretagne de DRH. Avoir dans sa colonne vertébrale un joueur de la qualité de Steven Le Corre aide grandement à ce que la clairvoyance se fasse à l'entrée décisive des trente derniers mètres adverses.
Christophe Marchand