A six matchs de la ligne finale, l'US Concarneau (CFA) part avec une haie et demie d'avance sur la ligne de départ. 23 ans après avoir quitté le troisième niveau national (D3), à la saison 1992/1993, les Thoniers entrevoient à la lumière du périscope, cette surface du football de haut-niveau. Avec cette bande d'irréductibles nommée Maxime Toupin, Christophe Gourmelon, Ivan Seznec, Guillaume Jannez, la génération Nicolas Claorec, restée fidèle dans cette aventure des sept dernières années. La montée en national est un objectif à court terme. Les challengers, Saint-Malo et Bergerac s'activent pour allonger leur foulée pour ajuster au poteau les Thoniers. " Le coeur chaud et la tête froide", Concarneau est à peu de matchs de réussir une sacrée performance pour le Sud-Finistère.
Après trois parcours historiques en coupe de France, l'US Concarneau a acquis une expérience du détail par ces duels avec des clubs professionnels. Ils ont réussi à les faire tomber comme Dijon ou Niort, voir trembler comme l'EA Guingamp en insufflant une énergie telle à leur match qu'elle a fait vaciller leurs adversaires pourtant chevronné à de telles joutes d'intensité. Le problème dans le sport reste de conserver ce niveau d'agressivité et d'intensité générale sur pratiquement 11 mois. Le championnat CFA n'est pas amicale avec un footballeur amateur, qui doit dépasser ces résistances physiques et mentales, pour chercher un grand résultat. La force de Concarneau est reconnue, mais elle s'épuise à travers les mois de printemps. Par cette avance et solidité défensive reconnue par les entraîneurs adverses, Concarneau peut se permettre de contrôler ses temps faibles, tout en cherchant des temps forts d'une période déterminée par mi-temps. Tenir un rythme fort de 90 minutes est devenu une illusion à ce timing de la saison mais les Uscistes peuvent très bien le faire sur des laps de matchs. " On continue à travailler pour finir le travail. Il faut aller au bout de ses objectifs. Le calendrier et l'état de forme de nos adversaires nous intéressent peu. Nous devons penser à nous. Sur les derniers matchs, le dernier mois et demi, nous avons gâché beaucoup de choses. Nous sommes dans la gestion d'un temps plus faible sur un plan comptable. La défaite de Viry-Châtillon ressemble à une faute majeure, qu'on ne peut absolument pas reproduire. On est placé devant nos responsabilités", prévient Nicolas Cloarec.
Ce n'est pas dans les discours qu'on grimpe mais dans les actions sur le terrain
Placer devant les responsabilités est un cap que les Concarnois voudront assumer et franchir. Ce samedi soir, devant Fontenay-Le-Conte, les Thoniers veulent retrouver du gaz dans une attaque qui marque le pas. Bonifier le bon résultat de Vitré (0-0) conjugué à une défaite de Saint-Malo à Bergerac (1-0) sera un leitmotiv constant. " Du moment où nous assumons ce que nous voulons faire. L'ambition est de jouer à l'échelon supérieur en 2016/2017. Les joueurs ont cette capacité à aller au bout. Il faut prouver, montrer cette envie sur le terrain. Ce n'est pas dans les discours qu'on grimpe mais dans les actions sur le terrain. La peur ne fait pas partie d'un état d'esprit de conquête. Une montée, ça s'apprécie, ça anime, et ça donne des forces supplémentaires", avoue le coach Concarnois, Nicolas Cloarec. Si la pression semble reposer sur Concarneau, dans son état présent de chassé, il se pourrait qu'elle se retourne très vite sur les chasseurs, Bergerac, et Saint-Malo, qui seront dans la nécessité de vaincre pour espérer. Les cartes en main, l'US Concarneau doit lâcher les chevaux. Arrivera ce qu'il arrivera mais ces trois derniers matchs de la saison à Guy-Piriou doivent être une célébration d'un état d'esprit et d'une volonté. Peu importe le résultat final si la production est exempte de ces reproches. Toute montée est difficile, comme sublimée. Concarneau a tout fait pour arriver là. C'est le fruit de plusieurs années de travail et de persistance aux entraînements, dans l'ombre et parfois la boue hivernale. L'heure de la récolte a sonné. Elle dure deux mois pour ramasser un maximum de points dans cette quête absolue de national.
