L'US Concarneau est leader du national au taux de remplissage des stades
" Faire de Guy-Piriou une citadelle imprenable", le coach concarnois, Nicolas Cloarec mesure à plein l'importance d'être redoutable et redouté à domicile. Après trois matchs, le résultat est imparable. L'US Concarneau est sorti vainqueur de trois confrontations différentes: Sedan Ardennes, Paris FC et Marseille Consolat. En leitmotiv commun, un public concarnois, prêt à s'embraser à tout moment. Cette hyper-proximité avec les joueurs en fait un lieu atypique, à son charme certain. Ce stade à l'esprit anglais, construit sur une butte, ressent vraiment l'essence et la pureté du football. Une atmosphère autrefois humée qui a totalement disparu à haut-niveau avec l'élévation des normes et lois pour séparer (barricader) au plus loin les joueurs et leur public. Même les adversaires le reconnaissent et apprécient ce stade et contexte particulier. En zoomant sur la meilleure affluence de ses premières journées et la capacité totale des stades, l'US Concarneau est leader détaché du national avec 39% de remplissage (Paris FC, 2520 spectateurs sur une capacité totale à 6.500 spectateurs à Guy-Piriou). Seul Les Herbiers soutiennent la comparaison avec 31%. Des clubs comme le Pau FC (350 spectateurs face à Concarneau), le Paris FC ou Lyon Duchère présentent même des taux de remplissage faméliques, inférieur à 5%. La moyenne de ce championnat sur le taux de remplissage est très faible avec 12% de places occupées, les soirs de matchs.
Les joueurs concarnois sont portés par cette ambiance, les soirs de matchs à Guy-Piriou.
Une communion entre les joueurs et le public, comme ici près du Kop Allemand.
Concarneau leader en national sur le ratio spectateur/capacité du stade.
Guy-Piriou est devenu un stade qui compte dans le football amateur français, à la lumière des résultats de l'équipe fanion de l'US Concarneau. A la frontière entre ce monde professionnel et amateur, en national, l'US Concarneau arrive avec sa fraîcheur et sa simple joie de jouer au football entre copains, hérité d'un esprit amateur où le football est vu comme un plaisir avant une ligne sur le compte bancaire mensuel. Dépositaire de cet esprit, les Guillaume Jannez, Maxime Toupin, Jérémy Drouglazet, Ivan Seznec, Maël Illien...., les rois de Guy-Piriou, mais aussi toute l'équipe de dirigeants ou de bénévoles qui regroupent leur force pour faire de Concarneau et de son stade un immanquable de fin de semaine.
La potion magique de cet esprit débonnaire de l'endroit nourrit les joueurs. Dès que Concarneau passe devant à la marque, un véritable ouragan rugit sur les dix à quinze prochaines minutes. Sedan avait été débordé de tous les côtés, Marseille Consolat a perdu ses nerfs dans ce brouhaha sonore, avec des échauffourées après l'heure de jeu. " Sincèrement, on a ressenti beaucoup de pression dans ce stade. Après dans tous les stades du monde, il y'a des mots dépassant la pensée. Il y'a quelques personnes qui nous ont insultés, ce vendredi. J'ai eu droit à toute ma famille. Après, Concarneau reste une superbe ambiance. On sent de la ferveur. C'est un stade atypique car les supporters sont très proches. C'est un immense plaisir de jouer-là. Je préfère cent fois jouer à Concarneau qu'à Charléty où il n'y a personne au match du Paris FC. Je pense que cette équipe de Concarneau si elle arrive à surfer sur la forme actuelle, pourra poser des problèmes. Ca pourra être la surprise du national, comme nous l'avons été la saison dernière", remarquait Nicolas Unsaï, élu meilleur coach du national en 2015/2016 pour sa 4ème place finale avec Marseille Consolat.
Guy-Piriou est inconstestablement le 12ème homme de l'US Concarneau capable de donner un pourcentage de force supplémentaires à chaque joueur dans l'adversité. Mais le revers de la médaille est d'apprendre à canaliser ses émotions sans perdre le liant qui les unit avec leurs joueurs. Etre dans l'émotion positive et la volonté de porter son équipe tout en respectant l'adversaire. Si Concarneau arrive à trouver cette alchimie, Guy-Piriou sera ce lieu où le football trouvera toute sa noble base. Ce stade sera cité en exemple pour ses réceptions et sa ferveur. Les chiffres à l'appui, Concarneau est en passe de devenir la référence du national pour sa forte mobilisation, les soirs de matchs. Ca vibre, ça crie, ça supporte! Cette base est formidable. Il reste à maîtriser les débordements rendus possible avec la proximité avec la foule. Mais l'estime de ses adversaire est là. " Offensivement, Concarneau est fort avec beaucoup de vitesse sur les côtés et des joueurs de percussion. Franchement, il n'y a rien à dire. Beau match, très belle ambiance globale", reconnaît Nicolas Unsai.
Nicolas Cloarec, le coach concarnois, émet des ondes très positives de cette symbiose entre l'équipe et le public mais rappelle à tous ses devoirs de vigilence et son aptitude à se focaliser entièrement sur l'encouragement et le respect des adversaires.
" C'est une soirée très positive. Il y'a quelque chose qui se crée avec le public. Il faut aussi souligner qu'on a un match en sursis. Si les gens veulent revenir à Guy-Piriou, il faut tenir sa langue. Il y'a eu des comportements de provocations. Il faut être capable de se tenir car nous sommes sous la menace d'un match de suspension. Même si ça fait des années 7 ou 8 ans, on nous en a parlé récemment à la fédération. J'avais pronostiqué 2200 avec Jacques Piriou. 2260 spectateurs on n'est pas mal"
A peine arrivé en national, Concarneau a amarré sur ce championnat avec enthousiasme et sa passion. Ce qui transparait dans le public, transparait aussi dans le jeu de Concarneau, une légéreté et une force mêlées. Les spectateurs et joueurs s'y retrouvent complètement en prenant déjà date pour le prochain rendez-vous à domicile au moment de regagner ses pénates.
Christophe Marchand