9 octobre 2016. La devise de Jacques Coeur, le grand argentier du royaume de France sous Charles VII (1422-1461) sied parfaitement à celle du Plonéouriste, Alexandre Vailant. Cette maxime résume l'état d'esprit du stoppeur des rouges et bleus ainsi que la situation du petit poucet du PFC face à l'ogre concarnois. Alexandre Vaillant, 28 ans, a le coeur accroché au blason du Plonéour FC. Aucune entaille au contrat de départ, 22 ans après la première de licence signée, Alex Vaillant reste toujours attaché à défendre du mieux possible les couleurs du club bigouden. Une fidélité récompensée, ce dimanche après-midi, par ce match de gala contre Concarneau au 5ème tour de la coupe de France. Après s'être testé sur le dernier entraînement, ce vendredi soir, Alex Vaillant ne voulait pas manquer ce rendez-vous. Le stoppeur serrera les dents pour résister aux rushs constants et incessants des Concarnois. En rêvant à chaque duel gagné sur le terrain du Pen Ar Prat Stadium.
Alex Vaillant, au combat et au duel face à l'avant-centre de l'ES Lampaul. Photo: Pascal Priol
Crédit photo Pascal Priol
La valeur d'un joueur amateur ne se résume pas comme celle d'un professionnel, dans un catalogue de statistiques et chiffres recueillis par le staff technique. Il est dans un aspect global, le match reste une part importante mais pas essentielle. Son apport dans la vie du club est un aspect hautement apprécié. Alex Vaillant, paysagiste de 28 ans, s'investit complètement à la vie du club lors des manifestations extérieures, vitales à la bonne humeur du PFC et aux finances bigoudènes. " C'est notre crêpier au Bigouden'Noz. Sur le terrain, c'est un joueur irréprochable, toujours dans un excellent état d'esprit. Ca sera le futur capitaine de cette équipe. Excepté Jonathan Canry, notre gardien qui a sorti une superbe saison, je considère qu'il a été notre meilleur joueur, le plus réglier, lors de la saison dernière", juge son coach, Julien Bonizec. Un compliment qu'il renvoie volontiers comme un geste naturel dans sa nature bienvaillante. " J'apprends énormément avec un joueur comme Julien Bonizec à mes côtés. Il rassure tout le groupe par ses qualités et son calme sur le terrain. Il nous rend meilleur".
Face à la référence du fotball breton amateur, Plonéour FC a gagné le droit de rêver à l'impossible. Déjà beaucoup dans une vie de footballeur amateur, les Bigoudens avancent à pas feutré face à l'ogre Thonier. " C'est le meilleur tirage que nous pouvions espérer. J'ai glissé en défense centrale avec la décision de notre ancien coach, Julien Le Caint, en 2010/2011. En jeunes, je jouais milieu de terrain. J'aime beaucoup ce poste en étant investi dans les duels mais je mets un point d'honneur à soigner mes relances".
Avec les frères Hascoët, Quentin et Nicolas, les latéraux de cette équipe, le Plonéour FC, aidé par l'expérience de Julien Bonizec et du gardien, Jonathan Canry, a gagné une solide réputation d'être bon dans l'art défensif. Une mentalité italienne, qui met en valeur les êtres les plus combatifs de cette équipe marquée par des joueurs du cru, comme Alex Vailant ou Vincent Stéphan. " J'espère de tout coeur être de ce match. Jai tout fait pour me remettre d'un point derrière la cuisse à Scaër. J'ai coupé tout de suite et mis un emplâtre américain pour chauffer constamment la partie douloureuse de la cuisse. On ne veut pas être ridicule en montrant notre valeur club. On s'est battu pour arriver à ce niveau. On espère montrer notre meilleur visage devant tant de spectateurs. Ca sera la fête du club, pour toutes ces personnes, éducateurs, jeunes, bénévoles. On représentera le club pour le mieux sur le terrain. Concarneau, on les suit à Guy-Piriou. Jouer face à eux, ça fait drôle. Il faudra être lucide dans nos décisions car on risque d'être mis sous pression constante. On ne peut pas lutter face à une équipe qui s'entraîne pratiquement tous les jours de la semaine", remarque Alex Vaillant.
Les prestations de ce stoppeur ne laissent pas insensibles les clubs bigoudens à proximité de niveau supérieur. Alex Vaillant a le coeur bien accroché à Plonéour mais n'exclut pas une expérience supérieure. " J'ai eu des propositions pour jouer au-dessus sans jamais franchir le pas. Je n'exclus pas car j'aimerais bien jouer à un niveau supérieur avant la fin de ma carrière. J'ai 28 ans, c'est le moment ou jamais. Je pense que j'aimerai me tester en R1/R2, niveau DSR. Le mieux serait d'y arriver avec Plonéour FC". Pas de doute avec ce joueur de devoir et chaleureux, sa dernière pensée reste constamment et décidément amarrée et ancrée vers les couleurs rouges et bleues du PFC.
Christophe Marchand