Maxime Toupin: " Etre champion d'Automne, ce n'est pas loin de l'exceptionnel!"
Pur concarnois, ayant usé ses premiers crampons à l'âge de 6 ans au club de l'Hermine, Maxime Toupin, 28 ans, profite à fond de ces années exceptionnelles vécues par l'US Concarneau. De la CFA 2 au titre symbolique de champion d'Automne, en passant par un quart de finale de la coupe de France, il est le latéral inamovible droit ou gauche, fidèle à son numéro 2 ou 3, sur les dernières années. Techniquement, très propre dans ses gestes et ses interventions, il parle du premier bilan de partie de saison, les émotions vécues en tant que pur concarnois et les espérances pour la deuxième partie de saison. Pour la première fois depuis quatre ans, les joueurs et le staff ont bénéficié d'une pleine coupure de 10 jours pendant les fêtes de Noël. Avant de repartir pour un nouveau marathon de cinq mois jusqu'à la fin mai, et de réattaquer à Louis Dugauguez, ce vendredi, à Sedan, l'US Concarneau est fin prête pour ces prochains combats.
Maxime (à droite) avec son frère Clément, joueur à l'US Trégunc et Christian, son père
Champion de CFA, après sa victoire survenue le 2 juin face à Trélissac (5-1), l'US Concarneau n'a pas raté ses retrouvailles avec le troisième niveau français. Au terme d'une poule aller mené densément, avec 9 victoires, 4 matchs nuls et défaites, les Concarnois possèdent trois points d'avance sur le tandem Quevilly Rouen et Boulogne/Mer. Avant de réenchaîner à Sedan, ce vendredi, Maxime Toupin revient sur cette première phase aller. " Champion d'Automne, on ne s'attendait pas être là. Les vacances sont tombés à pic. Ca tirait un peu. Les 10 jours ont fait vraiment du bien. Les déplacements, le rythme des équipes qui sont plus élevés. Automatiquement, nous devons aussi élever notre niveau. C'est plus haut que la CFA. C'est vrai que pour nos déplacements, nous sommes mis dans les meileurs dispositions en train, avion ou en bus. Il y'a des kilomètres en plus. Sur les six premiers mois, être champion d'Automne, ce n'est pas loin de l'exceptionnel, surtout par rapport à nos statuts. 80% de l'effectif travaille à côté du football. Si on nous avait dit que nous serions champion d'Automne à notre premier jour de reprise de juillet, personne ne l'aurait crû".
Le secret de la réussite réside en cette union sacrée en match, symbole de la garantie d'une bonne ambiance dans le groupe. Malgré les niveaux grimpés et la notoriété accrue, l'US Concarneau veille à ce que les regards convergent tous sur le moment présent, en ayant en tête toutes les échéances à venir. " On cumule le tout. On garde cette superbe ambiance, cet esprit de copains. La mayonnaise a pris de suite entre anciens et nouveaux. Les résultats ont suivi et continuent à se suivre. C'est vraiment top! Pourvu que ça dure. Si le championnat s'arrête ce soir, nous sommes en ligue 2. Ca nous fait tous rêver! Maintenant, il reste six mois, toutes les équipes qui nous affronteront n'auront qu'une envie, être encore plus motivé pour battre le leader. On se doit se préparer à ce nouveau contexte qui ne sera pas facile. Six mois où on va repartir au combat. Pour l'instant, on tient la marée et c'est super! Maintenant, on en reparlera dans trois à quatre mois pour faire un autre point. On s'est ressourcé en famille, on a profité de ces quelques jours. Pour les gars qui viennent de plus loin, ça faisait aussi beaucoup de bien cette coupure"
Avec plus de 2.000 spectateurs, à Guy Piriou, la seconde meilleure affluence de National, l'US Concarneau ne laisse pas insensible son public, qui se reconnait pleinement dans son équipe et ses valeurs dégégées. D'ailleurs, les joueurs sont de plus en plus sollicités à l'extérieur, comme le rappelle Maxime Toupin. " L'engouement est ressenti. Au travail, dans nos jours de repos, nous sommes de plus en plus reconnus dans la rue. On nous parle beaucoup de football. Les gens nous connaissent, de notre part, on ne peut pas connaître toutes les personnes qui nous disent bonjour mais on sent qu'elles nous veulent du bien. Ca fait plaisir! Les gens ont hâte de revenir au match, le week-end, ça leur donne envie. Pour eux, c'est un peu un match de coupe de France tous les week-ends. Ca nous encourage, automatiquement, on a envie de leur rendre ce qu'ils nous apportent".
Pour une majorité de ces joueurs, barrée à l'adolescence par les centres professionnels, ce revirement de situation n'est pas pris comme une revanche, mais comme un plaisir de vivre ces moments privilégiés dans une pleine force de l'âge pour un footballeur entre 26 et 32 ans. Maxime Toupin, mis à l'écart par le FC Lorient, à 18 ans, le prend dans ce sens. "La plupart d'entre nous sommes passés par un centre de formation à l'adolescence et nous avons presque tous échoué. La case où nous devions passer professionnel à 17/18/19 ans n'a pas été franchie. Maintenant, on se retrouve aux portes de ce milieu. Mais avec la maturité qu'on n'avait pas à cette époque-là. Aujourd'hui, on l'a. C'est une récompense pour les joueurs qui ont échoué à passer plus tôt à ce niveau au-dessus. Il ne va pas s'arrêter. Ce n'est pas un aboutissement. La preuve, aujourd'hui, nous sommes premier. On en reparle dans quelques mois mais finir dans les six premiers du National à la fin de la saison, personnellement, je signe de suite"
Partie encore pour réaliser une grande saison, à leur échelle, l'US Concarneau reste les pieds sur terres et sait pertinnement pour l'avoir vécu en CFA presque toute la saison, que cette position enviée de leader sera épiée et contestée par toutes les autres formations du groupe. La force des Uscistes réside dans cette fraîcheur et maturité qui leur font relativiser le contexte de ce niveau, tout en restant extrêmement compétiteur quand la séance d'entraînement ou les matchs commencent.
Christophe Marchand