Arrivé tout recemment dans le groupe concarnois, Ali Keita, le latéral gauche, a réussi sa première, à Guy-Piriou, face à Lyon La Duchère, ce vendredi soir (0-0). Dans un style sobre et efficace, il a cherché surtout à fermer l'intérieur de son couloir gauche et à parfaire sa relation avec le défenseur central gauche, Romain Cabon. En attaque, la relance fut courte en cherchant à servir en priorité Ludovic Saline ou Guillaume Gégousse pour des relais courts et assurés. Après trois séances collectives avec l'US Concarneau, l'Ivoirien de 28 ans, donne un nouveau virage à sa carrière. Retour à la case national, après une demi-saison blanche au Stade Brestois, il se fond dans le groupe concarnois en espérant apporter son expérience de ce niveau. Pour le coach Nicolas Cloarec, qui a toujours affirmé et répété que la poule retour serait plus dure que celle aller, il est un élément supplémentaire de qualité, rôdé aux joutes du National, après des passages à Avranches ou Luçon.
Ali Keita, déjà à son aise sur le flanc gauche de la défense concarnoise.
Alors qu'il avait le choix de la destination à Noël, son téléphone portable rallumé à son retour de vacances en famille à Abidjan (Côte d'Ivoire) a fait part d'un intérêt marqué pour l'US Concarneau, sur sa messagerie vocale. Les Herbiers (National) et plusieurs clubs étrangers avaient tenté le même coup que l'US Concarneau. Sans doute la proximité avec Brest, un non-déménagement et un choix sportif cohérent ont pesé dans la balance. Les deux renforts hivernaux de l'US Concarneau, Zana Allée et Ali Keita indiquent la nouvelle épaisseur prise par le club, au terme d'une poule aller, avec des profils de joueurs, ayant l'expérience de l'étage supérieur, désireux de montrer leur qualité. " Le coach m'a fait confiance tout de suite et m'a permis d'avoir du temps de jeu. J'ai toujours joué latéral gauche. Je me suis concentré sur ma tâche défensive car ça faisait un moment que je n'avais pas joué. Mon dernier match officiel remontait à la saison dernière, au mois d'Avril. Sept à huit mois que je n'avais pas joué à ce niveau. Retrouver le rythme, c'est important face à une belle équipe. Le résultat est satisfaisant face à un concurrent direct à la montée. Il fallait faire le dos rond jusqu'au bout"
Au Stade Brestois, Ali Keita a disposé d'un bon temps de jeu sous l'ère de Alex Dupont, avant de perdre cette confiance avec le nouvel entraîneur, arrivé en juin, Jean-Marc Furlan, à ce poste de latéral gauche. " J'ai quand même fait 25 matchs en Ligue 2. Ca fait du bien de rejouer. Je n'ai aucun doute sur mes performances. Sur la fin, forcément, en plus d'être à 10, c'était très dur contre Lyon La Duchère. Physiquement, il fallait serrer les dents et être concentré. J'aurai une période d'adapatation. J'avais joué avec Romain Cabon à Avranches, tout comme Guillaume Gégousse à Compiègne. Ca va revenir. Je n'avais disputé que des matchs amicaux avec le Stade Brestois en juillet mais pas en compétition officielle en ligue 2"
Je viens à Concarneau avec un très bon état d'esprit
Pourtant, il n'affiche pas un vocabulaire revanchard, ni d'état d'âme envers son ancien club, en séparant bien l'affect de sa vie professionnelle. " Je viens à Concarneau avec un très bon état d'esprit. J'ai une très bonne image de ce club car j'en discutais souvent avec Bruno Grougi, le capitaine du Stade Brestois, qui m'en a dit du bien. William Sea que j'ai bien connu l'an passé, tous ces éléments ont favorisé ma venue. Il ne faut jamais regretter ces choix. Jean-Marc Furlan ne m'a pas fait confiance, à Brest. Je ne suis pas amer car c'est un bon coach et une bonne personne. C'est la vie! Je leur souhaite que du bonheur et de retrouver la ligue 1. Je suis resté à Brest car les dirigeants et le staff me disaient qu'ils comptaient sur moi. La raison pour laquelle je suis resté à Brest. Je ne suis pas quelqu'un de rancunier. J'essaie d'apporter le maximum".
En récupérant un joueur fiable en défense, et capable d'apporter une qualité, Concarneau enrichit son effectif de deux joueurs à la mentalité saine et à la valeur sportive certaine. Sans doute que la phrase la plus chargée de sens de Nicolas Cloarec, au sortir de Lyon La Duchère, était celle-ci. " Avec nos blessés (N'Simba, Jannez, Damessi, Idazza), nous n'aurions pas été en mesure d'aller chercher et tenir ce match nul si nous avions fait appel à quelques joueurs de la réserve". Elle mettait en lumière le jugement du départ, à savoir que la poule retour sera autrement plus difficile que l'aller. En soignant son effectif, Concarneau se donne l'opportunité de résister aux temps faibles comme face à Lyon Duchère et d'embellir ces temps forts avec la créativité de joueurs comme Zana Allée, dans les zones décisives de match.
Christophe Marchand