Le président du Quimper Italia, Michel Cioce, a fini très éprouvé sa dernière saison. Même l'ultime lourde défaite de son équipe première au CEP Lorient (7-0), en R2, lui a fait vivre un sentiment contradictoire par rapport à son habitude. " Je n'aime pas perdre. Les soirées du dimanche soir sont dures pour mes proches quand nous perdons. Ce dimanche, malgré la lourde défaite, à Lorient, j'étais souriant et vécu comme un soulagement cet arrêt de la saison". Redorer l'image d'un club écorné sera le letimotiv de ce nouveau cycle du Quimper Italia. Grandi très vite sur ses quatre dernières saisons, avec la digestion en accélérée de trois montées, Régis Corre, le nouveau entraîneur, a pour mission en relation avec son président, d'insuffler un état d'esprit différent.
Sébastien et Sylvain Ronvel, les deux frères réunis pour la première fois sous le même maillot
Les premières recrues du Quimper Italia donnent le signal de ce changement d'habitude. Ayant découvert le coaching de Régis Corre à l'US Quéméneven, et l'ayant suivi à Crozon-Morgat et à Saint-Evarzec, la signature du défenseur central ou latéral droit, Sylvain Ronvel, 25 ans, était attendue. " C'est un joueur sous-côté, qui vaut largement la ligue. Il a une explosivité et une vélocité dans les courses qui en font un très bon joueur de couloir", mentionne Régis Corre. En revanche, l'arrivée de son frère, Sébastien, 22 ans (US Concarneau), l'était moins avec un pedigree de formation à l'EA Guingamp de ses 14 à 18 ans suivi de trois ans à l'US Concarneau partagé entre la A et B. " Je n'ai pas aimé ma dernière saison à Concarneau. Passer des entraînements de la A aux matchs avec l'équipe C; sans forcément intégrer la réserve, ça ne m'a pas fait plaisir. On prend sur soi par rapport à ses partenaires mais dans ma tête, ma décision était prise avant la fin de la saison", explique Sébastien Ronvel.
" Nous ne retiendrons pas certains joueurs. On ne se battra pas pour garder tous nos joueurs", reprend Michel Cioce. Par le choix de Régis Corre, le président a voulu ce "condottiere" de ces propres mots, en italien, un décideur, qui applique ses choix sans être sous l'influence directe d'un groupe de joueurs. Pour sa première année, le Quimper Italia a obtenu un maintien apparemment en façade avec aisance. Pourtant, en interne, cette apparence est mise à défaut par une versatilité des joueurs aux entraînements avec peu de joueurs de la A aux séances. " Ca m'a aussi convaincu de signer. J'avais joué le match retour gagné par Quimper 1-2 face à l'US Concarneau C. J'avais trouvé à cette équipe un potentiel, avec de bons joueurs", relance Sébastien Ronvel.
Sylvain Ronvel donne une autre explication à cette double arrivée, plus un contexte famillial et identitaire. " Nous avons toujours voulu et sommes promis de jouer ensemble. Comme nous avons trois ans d'écart, nous n'avions jamais pu le faire en jeunes. Cette année nous semblait la bonne année pour le faire. Le Quimper Italia? De l'extérieur, on entend tellement de choses sur ce club. Dans un bon ou mauvais sens, je veux juste qu'on mette l'accent sur le football et qu'on trouve cette capacité de faire peur à l'adversaire en étant une bonne équipe de football. Nous sommes Quimpérois. Le fait de jouer pour une équipe de notre ville a aussi pesé dans notre choix. On est très sensible à réussir un parcours en coupe de France. Le club n'a jamais été plus haut que le 4ème tour. On doit se mettre en capacité de repousser ce record".
En voulant recruter huit à dix joueurs sur l'équipe première, autant sur l'équipe réserve, le Quimper Italia se trouve dans une position de force avec six mutés dans ces deux équipes. En règle avec l'arbitrage, la montée de la B en D1, coachée par Philippe Mangin, donne des leviers supplémentaires pour attirer des joueurs au profil homogène. Par ce premier recrutement, le Quimper Italia envoie un message de ce changement de direction en interne avec un recrutement axé sur des joueurs compétiteurs, avec une expérience, et qui accepte la concurrence et s'en serve pour devenir de meilleurs joueurs.