La Plozévétienne ressort d'un club marquant de cette décennie 2010 dans le Sud-Finistère. En grimpant vers des sphères inconnues jusqu'à la DSR, pour ce club nonagénaire, les Bigoudens ont réussi à se maintenir et basculer en R2 en envoyant le club référence du FC Pont l'Abbé, au palmarès plus huppé en R3. Ce maintien homérique en 2016/2017 a été le point culminant d'une génération en or, parti du district jusqu'à un haut niveau régional: Nicolas Herry, Pascal Piscitelli, Frédéric Le Scaon, Steven Le Corre .... L'arrêt du coach douarneniste, Michel Mignon, a aussi été important dans cette dynamique globale. L'intersaison avec le départ de joueurs clés, Steven Le Corre (FC Penn Ar Bed, D2), Frédéric Le Scaon (Quimper Ergué-Armel FC, R3), l'arrêt de Nicolas Herry ou Michel Mignon, a cassé un ressort. " Nous n'avons pas seulement perdu des joueurs mais aussi des copains pour nous les plus anciens. Notre grande force avait été de trouver un groupe. Au FOLCLO, dans la dernière journée de l'an dernier, avec un maintien arraché par ce dernier succès 1-3, nous avions ce sentiment unique de n'avoir jamais été aussi fort. Il y'a comme un sentiment d'inachevé et d'incompréhension alors que nous étions prêts pour faire les plus beaux exploits du club", ressent encore avec amertume le gardien, Eric Raphalen.
Nathan Plouhinec et Thomas Baron, le futur du club en action
Le Capiste, Dylan Chavry, champion de France jeune en haltérophilie, aussi à l'aise avec le ballon.
Cette saison 2017/2018 se scelle par une rélégation en R3 et une place de lanterne rouge, marqué par un faible rendement offensif, avec moins d'un but par match (18 buts en 21 journées). Yohan Bocher, le nouvel entraîneur de la Plozévet, avec Kévin Marle, a repris une équipe en reconstruction avec l'influx de nouveaux jeunes du clubs. Avec des bonnes surprises comme Erwan Boineau, au poste de latéral droit (Plonéour FC, R3), la paire centrale et complémentaire, Thomas Baron et Ilan Bernard, la grinta des frères Strullu, Gauthier et Tanguy, l'éclosion d'un pur talent, Marvin Quéré en meneur de jeu, ou le jeune Nathan Plouhinec, sur son côté offensif droit. " Nous ne sommes pas loin de nos adversaires. Par contre, nous n'avions pas de marge dans un sens comme dans l'autre. Notre défaite face à l'Hermine de Concarneau en coupe de France (3ème tour, 1-0) a été un coup d'arrêt. La victoire difficile au TGV en coupe de Bretagne nous a laissé à penser que nous n'arrivions pas à avoir une domination sur des équipes en-dessous (0-2). Nous redescendons d'un cran mais nous serons méfiant l'an prochain. On pourra s'appuyer sur deux années à un niveau supérieur", admet Yohan Bocher.
A ses côtés, Nicolas Magnaux, l'avant-centre, en équipe première depuis ses 16 ans, reste le pilier de cette équipe avec Eric Raphalen. " Nous avons joué notre premier match en senior à la Ploz' à un match d'écart en D1", explique Eric Raphalen. " Il y'a forcément une déception de descendre. Nous avions adopté une façon de jouer très défensive. On a atteint une forme de limite. Jouer un cran en-dessous sera significatif d'un retour de plaisir. Ca sera un élément primordial pour aller chercher un bon rebond en R3. Le match marquant de toute notre génération restera pour moi le match retour face à Pont l'Abbé FC. Nous avons joué face à des équipes que nous regardions toujours de bas en haut, dans la peau du petit. Ce jour-là, on les a battus à la régulière en étant simplement meilleur (3-0). Le dernier match face au FOLCLO Lorient m'a donné plus d'émotions que nos montées. Intérieurement, je ressentais quelque chose de très fort même", souligne Nicolas Magnaux.
Le président, Paul Cornec, embraie dans la même lignée que son staff et joueurs. " Nous souhaitons retrouver du jeu et convaincre d'autres joueurs du secteur de nous rejoindre. Nous avons une pépinière de jeunes du club qui arrivent en senior. On ne devrait pas avoir de départs en première. Il faudra chercher à compléter l'effectif première et jouer les premiers rôles en équipe réserve. Tout cela, en retrouvant notre joie de jouer".
En repartant sur les mêmes bases, avec un an de plus, hormis sans doute Titouan Flochlay (raisons professionnelles), la Ploz' se forge un esprit de reconquête. " Il y'aura des places à prendre pour des joueurs de l'extérieur qui auront envie d'essayer d'aller en ligue. On s'est endurci cette année. Il faut recréer une dynamique avec ce groupe. Certes, il a souffert mais il a le talent et bien que jeune, possède déjà beaucoup d'expérience", soutient Eric Raphalen. Avec le même duo en 2018/2019, à la tête de l'équipe première, Yohan Bocher et Kévin Marle, les Plozévétiens veulent rebondir sur un niveau R3, en se servant de l'apprentissage parfois dans la douleur et enrichissant passé un ou deux crans au-dessus.