Le 15/03/2021

SOUVENIRS & NOSTALGIE. Les sangliers de Tréogat

12 septembre 2015. A 24 heures d'un 3ème tour de coupe de France, les marcassins de Tréogat comptaient sur leurs joueurs d'expérience pour s'ouvrir la route du prochain tour. Quatorze ans après, les Bigoudens frappaient aux portes avec un tirage égalitaire face à Kerlaz (D2). Le match perdu en prolongations face au CEP Lorient (2-3, DSR, à Plonéour) de 2001/2002 est encore ancré dans les mémoires du club crée en 1947. Luc Gloaguen, Christophe Morzadec, Yann Garrec faisaient déjà partie de l'équipe. Leur fidélité à leur club de coeur a été exemplaire sur les 20 dernières années en senior. Ils joueront à fond leur dernière chance d'aller chercher les maillots symboliques pour tous réprensentants qualifiés au 4ème tour de la coupe de France. L'entraîneur-joueur, Vincent Daniel, a poussé jusqu'au 7ème tour avec le FC Rosporden en 2001/2002 face à Montauban de Bretagne (3-1, DSR). Il est à la conquête de son 4ème maillot de la coupe de France. " Je les ai portés sur les dernières séances d'entraînement pour donner envie à tout le monde de s'offrir ce plaisir unique pour tout joueur de notre niveau"

Tréogat est un club où la bienveillance est appréciée au plus haut titre. Ces clubs ne doivent pas disparaître de la carte du football car ils sont les garants d'un état d'esprit, défenseur des valeurs de ces petits clubs qui se débattent avec leur moyen tout en gardant une identité propre. Dans des moments de joie, une pensée est toujours gardée pour les anciens, comme David Le Bellec, parti sur Rennes, à la rentrée (" un gros coup de chapeau pour sa longévité au club) ou Stéphane Duvail, le gardien historique, qui se bat avec un grand courage, après un grave accident de la route. Dans le vestiaire, inscrit en toutes lettres les mots respect, solidarité, combativité et plaisir, résumé de la philosophie du club. Les gardiens du temple des marcassins, Luc Gloaguen et Yann Garrec forment à 40 ans et 36 ans, la charnière centrale indéboulonable de Tréogat. " Nous avons tout connu avec Tréogat. L'épopée en coupe de France en 2001/2002, avec les éliminations de l'ES Kerfeunteun (3-2), Plobannalec-Lesconil (3-2). On sortait d'une année invaincu en D2. Nous étions sur notre lancée. On se battait les uns pour les autres en étant très amis en dehors. Ou encore les années galères en 2007-2010. On ne compte plus les fois où nous avons joué blessé pour aider le club. Si ce n'était pour Tréogat, on ne l'aurait pas fait. Nous avons plus de plaisir sur la fin de notre carrière. Les jeunes nous font tenir"

Si nous en sommes encore là aujourd'hui après tant d'années en senior, on le doit à tous nos éducateurs

Parfait éducateur, Vincent Daniel, 37 ans, est à sa trosième saison à Tréogat. Originaire de Loctudy, après des années d'école de football, aux Melenicks Elliant, il rentre dans la lignée de cette fidélité pour un club: Rosporden, Plomelin, Tréogat, trois clubs pour 20 ans en senior. Tréogat correspond avec sa vision du football amateur. " Je recherchais un club famillial avec des valeurs. Je suis venu en premier assiter au repas des Gaulois. J'ai été impressionné par leur capacité de mobilisation. Pour une commune de 600 habitants, il y'avait une centaine de bénévoles à l'organisation. On repart avec six nouveaux jeunes sur la feuille de match cette saison. Des joueurs comme Christophe (Morzadec), Luc (Gloaguen) ou Yann (Garrec) sont absolument exemplaires. Pendant les entraînements, ils sont toujours devant. Ils montrent aux jeunes qu'on a rien sans rien".

Kerlaz est la prochaine étape de leur histoire. 90 ou 120 minutes qui complèteront l'histoire des marcassins. " Ca se jouera à la motivation, à notre capacité à remporter plus de duels", reprend Luc Gloaguen. " Que le meilleur gagne! On respecte beaucoup cette équipe. La seule chose sur laquelle j'axerai le discours d'avant-match est de sortir la tête haute de ce match, sans regret à la fin du match", " C'est notre dernière chance pour notre génération d'aller chercher les maillots. J'aurai déjà arrêté s'il y'avait eu un regroupement en senior avec un autre club", reprend Luc Gloaguen. La charnière centrale aura encore beaucoup de travail face à la paire redoutable de Kerlaz, Sylvain Kubler et Johan Marchadour. " On se connait tellement par coeur qu'on n'a pas besoin de se parler sur le terrain. C'est naturel", explique Yann Garrec. 

Encore sur les terrains entre 35 et 40 ans, les sangliers de Tréogat transmettent le flambeau aux jeunes. " Si nous en sommes encore là aujourd'hui après tant d'années en senior, on le doit à tous nos éducateurs. De mon premier à Elliant à l'école de football, M. Le Roy, à Thierry Railler, Pascal Razer, Christophe Le Goff, Pascal Jouan, Laurent Cloitre, ils m'ont fait passionnément aimer ce sport et ces valeurs. En donnant le goût du football, ils m'ont tous fait avancer dans la bonne direction", juge Vincent Daniel. Tréogat est à un tour des maillots du 4ème tour. Le terrain en passe d'être classé en catégorie 5, est prêt à accueillir l'équipe de Kerlaz pour un choc des petits de ce troisième tour de la coupe de France en Sud-Finistère.

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