20/02/2023

Ronan Simon, l'appel du Norseman

3% de chance d'être tiré au sort et il fallait que ça tombe sur moi! C'est un peu la première pensée pour l'ancien footballeur, Ronan Simon, suite à ce coup de massue de son inscription au Norseman, réputé pour être le plus dur triathlon au monde. Le problème est que Ronan Simon n'était pas triathlète pour un sou, qu'il n'en avait jamais fait ( hormis celui de Sizun), et qui le devient par l'exigence de cette course hors-normes. Il est passé d'une inscription, style main dans les poches, le 21 novembre, sur le site officiel de la course au plus grand défi de sa vie, le 5 août prochain, quand il va être lâché au milieu d'un lac, à 4h45 du matin, parmi 250 fauves, prêt à en découdre pour le Norseman 2023. Heureusement pour lui, Ronan Simon, par son parcours de sportif à haut niveau dans le football, jouant jusqu'en D4 au Stade Léonard Kreisker, garde férocement ce côté compétiteur, qui le pousse dans une exigence inconnue. " Même quand j'étais footballeur, je n'ai jamais touché à ces limites. Cette course est devenue une obsession au quotidien. Je m'y prépare, c'est super chronophage", raconte Ronan Simon, qui est devenu licencié au Triathlon Club Bigouden. A 56 ans, accompagné de sa femme, Estelle ( " Je la remercie parce que je ne l'aurais pas fait sans son soutien"), il avale les kilomètres, à la piscine Aquasud, 2,5 à 3 km à chaque séance, programme des séances de 3h30 sur des sorties vélo, et court 4/5 fois par semaine sur un home-trainer, 45 min/1 heure, pour des distances de 10/12 km.

Légende: Après huit mois de préparation intense, Ronan Simon s'attaquera au défi sportif d'une vie, le Norseman 2023, réputé pour être le triathlon le plus dur au monde. Un paradoxe pour quelqu'un qui n'en a jamais fait dans ces conditions extrêmes. Crédit photo: Ronan Simon

250 candidatures validées sur tirage au sort intégral pour 8.000 dossiers d'inscription, et dans ces 250 "chanceux", l'Ile-Tudyste, originaire de Landivisiau, Ronan Simon, qui s'élancera pour un parcours de fou furieux: 3,8 km en natation, 180 km de vélo, avec 3.500 m de denivelé, soit l'équivalent d'une grosse étape alpestre dans le tour de France, et un marathon de 42,195 km, où seuls les 160 premiers ( revêtissant un T-Shirt Noir, les Blacks Finishers) sont autorisés à poursuivre à son pied jusqu'au sommet de la Norvège, à 1.883 m d'altitude, avec une partie fortement accidentée. 

" Le sport a toujours été ma vie. Avec ce Norseman, mes semaines d'entraînements, c'est environ  12/13 h. J'ai parlé avec Bernard Saliou, qui l'a fait en 2014, il me disait qu'il avait adoré la préparation et détesté le jour J. C'est plein de richesse et d'expérience, je me suis beaucoup entouré également dans l'optique de la course. Des préparateurs physiques, comme Cyril Plouzennec ou Steven Le Pape, qui me préparent les séances, de Damien Zamuener, des Cycles Zam à Pont l'Abbé, de Xavier Dagorn, Romain Stéphan pour la partie athlétisme et cyclismes. J'ai renoué contact aussi avec plein de "potes" de foot, Marc Le Roux, kiné à Lesneven, qui exerce pour l'équipe Arkéa Samsic. Pour le volet financier, ça représente aussi un lourd investissement de 15.000 €, des personnes comme Anthony Le Bec ( Citroën Pont l'Abbé/Plonéour), Claude Arphexad, le directeur d'exploitation de l'aéroport Brest Bretagne, Alain Roué ( Car de l'Elorn).... me soutiennent dans cet engagement sportif. On voit derrière qu'il y'a aussi une grosse solidarité dans le milieu du football dont je suis originaire", souligne Ronan Simon.

Ayant entraîné l'AG Plouvorn, la Stella Maris Douarnenez, le FC Landerneau, le FC Pont l'Abbé... après avoir joueur à très bon niveau, au poste de numéro 10, Ronan Simon est face à son défi de sa vie, seul face à ses limites avec ce Norseman 2023. Ayant gagné au loto lors du tirage, il s'apprête à vivre une aventure unique et exceptionnelle dans ces 15 heures d'effort prolongé, le 5 août, à Eidfjord. Rappelant aussi l'essence du Norseman, à ses débuts en 2003, qui fit même dire à son directeur de course récemment, en parlant de Ronan Simon " Ca faisait longtemps qu'un non-triathlète de base avait participé au Norseman. Ca nous fait un bond appréciable en arrière". Ca veut tout dire de la rareté de ce moment, et de la hardiesse de Ronan Simon, qui s'attaque vraiment à un Everest du sport, avec ce Norseman.

Mentions légales - Protection des données - CGU / CGV