A défaut de céder, Landrévarzec a fini par gagner le derby face à Edern
La victoire est revenue à l'équipe la plus mature et disciplinée tactiquement, dans le derby glazik, en D2, poule I. A force de gâcher d'une manière inexpliquée des faces à faces à deux contre un, où parfois il était plus dur de tirer au-dessus que dedans, Edern s'est mis en mode cigale, pensant vainement que le temps ferait son oeuvre dans la partie. Les Jaune et Noir misaient sur l'aptitude de son trident créatif, les frères Monté, Baptiste et Florian et Thierry Pennarun, mais aussi du très incisif et prometteur, Ethan Taddei, pour faire plier une très solide formation de Landrévarzec, qui n'a pas fait de fautes. Les locaux ont feint de plier pour porter l'à-coup avec un coup-franc direct de Douglas Duigou, qui l'a finement joué. Ayant plus faim sur les coups de pieds arrêté, le stoppeur Gaétan Monfort et Yves Sougal Osman se battaient même pour prolonger dans le but ce caviar du Landudalais (27'). Le premier effleura la balle, suffisamment pour gêner la visibilité de Benjamin Platat, le portier d'Edernois ( qui a passé une deuxième période très confortable). Mené à la mi-temps, Edern n'a pas eu l'essence dans son réservoir pour proposer autre chose, pour sortir les Landrévarzécois de leur plan minitieux. Même réduit à dix, pour une intervention plus maladroite que méchante d'Yves Osman Sougal (82'), Landrévarzec était en béton armé, ce dimanche, avec un Florian Le Page, rassurant dans les buts, même si le dernier lob astucieux de Florian Monté fit monter d'une dizaine, les pulsations cardiaques des (nombreux) supporters d'Edern Sports (1-0).
Légende: Landrévarzec démarre sa poule retour par une victoire dans le derby glazik face à Edern Sports.
Fini l'image d'Epinal, une équipe d'Edern Sports, au tempérament fougueux (re)connu, avec les Tony Le Page, les frères Moïco, Tonio, Jérémy ou Dominique, Xavier Darcillon, l'artiste balle au pied, Hervé Jézéquel, ou le finisseur, Julien Morvan, ce caractère a même été plus perçu à vrai dire à Landrévarzec sur ce derby qu'Edern.
Prenant la suite, en cours de saison dernière, en octobre/novembre 2023, Jérémy Moïco, à son image sur le terrain, veut une équipe qui joue, qui ne refuse pas la possession. Son trident au milieu de terrain, avec l'élégance du gaucher, Thierry Pennarun et des jumeaux Monté ( même s'il y'a cinq ans d'écart) et l'ailier, Ethan Taddei, qui amène un tranchant à l'équipe, Edern est une équipe agréable à voir jouer. Tellement agréable que le nouveau système défensif landrévarzécois, testé pour ce derby, a été mis à mal dès le début de match, à 3 centraux et deux pistons.
Au premier service, Thierry Pennarun, qui veut tellement la donner et faire jouer les autres, qu'il en oublie parfois de jouer ces situations extrêmement favorables pour lui-même, qui décala parfaitement Ethan Taddéi, dévissant sa frappe (9'), ou encore altruiste pour la glisser à Florian Monté, qui cadrait, mais le mur Le Page cimentait et enduisait son premier niveau, dans ce derby (16'). Landrévarzec avait subi, mais à la manière d'un boxeur sonné mais pas KO, donnait cette impression de pouvoir faire mal à la défense visiteuse.
Ayant quitté les Cosmos de Penhars en football corpo, François Le Treut prouvait qu'il n'avait rien perdu de sa technique lêchée, Yves Osman Sougal, une vraie sentinelle celui-là, armait sans cadrer (18'). Benjamin Platat gagnait son premier vrai duel de cette partie face à l'attaquant Abdou Mbae (22').
Dans un rapport de force où Landrévarzec avait plus de taille qu'Edern, aux gabarits plus légers, les coups de pied arrêté étaient un argument de plus pour les locaux. Le meneur de jeu, Douglas Duigou l'avait bien remarqué. Son coup-franc, mi-direct, mi-relais avec ses partenaires, surprenait l'équipe adverse. Comme des morts de faim, Monfort et Osman Sougal voulaient l'accompagner pour offrir à ce tir encore plus de vitesse finale. Gaétan Monfort la touchait et trompait Benjamin Platat (1-0, 27').
Edern était maintenant face à ses responsabilités d'efficacité dans ce match, mais telle la litanie de ce début de match, Edern gâchait trop et n'avait pas d'éxécuteur final, dans ce derby. Adrien Daoulas, face au gardien, donnait encore cette impression que le ballon leur brûlait les pieds devant la cage adverse. Servi par Ethan Taddei, il retenait sa frappe, elle passait au-dessus. 3 grosses situations face à une demi adverse, Edern était mené inexpliquablement à la mi-temps face à Landrévarzec, réaliste.
Alors que les arguments créatifs d'Edern devaient logiquement avoir gain de cause, à l'usure des minutes, Landrévarzec avait appris de ses erreurs de la première mi-temps et se montrait bien plus saignant au marquage de leurs adversaires. Gagnant la bataille du milieu, avec Yves Osman Sougal, qui rayonne sur une large zone, et en impose, Douglas Duigou, aussi batailleur au pressing que créateur, pouvant compter sur les jambes de Florian Pouliquen, pour s'extraire de la vigilence adverse, Landrévarzec amenait finalement Edern, dans son jeu, dans son piège et dans son rythme. Très hâché cette seconde mi-temps, cette seconde mi-temps n'avait pas la saveur de sa devancière.
On s'ennuyait presque, Edern n'arrivait pas à changer ses rapports, ni donner de la vitesse au jeu, qui en fait sa force. Hormis le rush des dernières minutes, avec Dylan Le Gallais, qui fit passer un vent glacial à Lanndrévarzec, avec une reprise de volée, au ras du poteau (87') et Florian Monté (90'), au lob finissant sur la base supérieure du filet, Edern était trop rentré dans le jeu de son adversaire, cherchant même long ses solutions, alors qu'il n'avait pas les armes pour répondre.
Landrévarzec était récompensé de son match d'équipe, solide et mature. Edern avait fait valoir des promesses inexploitées aujourd'hui mais qui donne envie de revoir cette équipe dans quelques mois.