Le 22/07/2022

Trail de Landudal: le bénévolat chevillé au corps

Quand on y pense bien, le bénévolat c'est anachronique : Dans un monde où règnent trop souvent l'égoisme, l'individualisme ou encore l'appât du gain, le bénévole nage à contre courant. Rendez-vous compte : Il donne gratuitement de son temps et de sa personne sans rien attendre en retour.  Faut-il être fou ? Qu'est-ce qui peut bien le motiver ? Qu'a-t-il à y gagner ? Pour en savoir plus, je suis allé rencontrer quelques-uns d'entre eux sur le trail Kalonad. Pourquoi Landudal ? Peut-être parce que dans les petits villages, on a plus qu'ailleurs le sens de la solidarité chevillé au corps. Mais aussi et surtout  parce que depuis 2005, sous la direction de l'organisateur Youenn Nédélec, tous les fonds récoltés lors de l'inscription au trail, sont reversés au Centre de rééducation de Kerpape. A Landudal, j'en étais convaincu, c'était pour moi la garantie d' une plongée aux sources du bénévolat. Je n'ai pas été déçu.

Légende: Aux commandes du Trail Kalonad de Landudal, Youenn Nedelec et une équipe de 135 bénévoles fait tout pour que ce 14 juillet, au matin, l'ensemble des coureurs prenne un maximum de plaisir sur les parcours proposés. Crédit photo: DR

Pourquoi et comment devient-on bénévole ?  C'est un trio bien connu dans le convivial milieu de la course à pied que j'ai d'abord sollicité : Jacques Corré, l'ex prof de sport du Likes, encadré par deux Monique, sa conjointe et Monique Le Cleach, passée experte dans tout ce qui touche à la restauration bénévole (Tout en causant, elle dégustait d'ailleurs goulûment un croissant). "Ce qu'on a à y gagner a plaisanté Jacques. Rien ! Pas même la reconnaissance. Au mois de mai dernier, j'étais préposé à la circulation sur la course ''Elle et Lui'', je me suis fait engueuler par à peu près tous les automobilistes..."

Pas de quoi décourager le solide gaillard. "Plus sérieusement, je suis tombé dedans grâce à mon métier de prof de sport et également en suivant les enfants dans leurs activités." Les deux Monique ont acquiescé. "Quand on a baigné dedans, ça devient comme une évidence. On aime à se retrouver. On crée beaucoup de liens et on continue d'avoir une vie sociale quand on arrive à l'âge de la retraite." 

Autre incontournable bénévole, Carole Briand, l'Atsem de Landrévarzec originaire de Kerlaz, la coordinatrice du téléthon à Edern, confirme. "Donner un coup de main, rencontrer les gens, c'est vraiment tout ce que j'aime. Il faut dire que j'ai le sens du contact, ce qui facilite les choses. Ce matin, à l'accueil, il y a même un coureur qui m'a dit que mon sourire avait illuminé sa journée..."

Et quand on est tombé dans la marmite du bénévolat, on aime à transmettre. Ce que m'a encore confié  Carole. "J'apprends à mes enfants à suivre mon exemple. Et ils aiment ça. Par exemple, mon garçon de 12 ans, Luka ouvre ce matin sur son VTT l'une des courses pédestres du jour." Yves Grill, l'une des chevilles ouvrières de la manifestation partage également cet amour du bénévolat avec son fils. Plus précisément, pour quelles fonctions ?  "La palette est large. Aujourd'hui par exemple, je suis l'homme à tout faire, je veille à ce que tout se passe bien, je suis responsable du balisage. Les missions que je préfère ? Toutes et aucune. En amont, le débroussaillage par exemple, cela ne me déplaît pas. Le plus compliqué ? Sans doute tout ce qui relève de la gestion administrative."

Tandis que nous discutions, s'activaient les quelque 135 bénévoles concernés par l'événement. Landudal serait donc épargné par la crise du bénévolat ? "Ici, aucun problème à recruter ! Il y a sans doute plus de solidarité dans les petits bourgs. Nos bénévoles viennent de partout, du club de VTT de Landudal, du Cyclo Club de Briec, des Galouperien de Briec... Ils viennent aussi des petites assos de la commune. Ce sont encore des amis...", m'a indiqué celui qui est à l'origine de ce formidable élan de solidarité, Youenn Nédélec.
Il faut dire qu'à Landudal, on roule pour la bonne cause. "Tous les bénéfices sont redistribués à Kerpape. Cela représente depuis 2005 plus de 50 000 euros qui servent à l'achat de différents handbikes. Du matériel adapté aux différentes pathologies qui va permettre aux personnes en situation de handicap de pratiquer un sport." Une idée à la fois simple et lumineuse comme on aimerait tant en voir fleurir davantage.

Rubrique Carte Blanche à Marc Férec

Mentions légales - Protection des données - CGU / CGV