Antoine Fins (ex-joueur de l'US Concarneau et US Montagnarde), témoin privilégié de cet inédit US Montagnarde - FC Tours

Légende: Ex-joueur à l'US Concarneau et l'US Montagnarde, Antoine Fins connaît très bien le Tours FC, en renaissance à niveau R1. Aujourd'hui, Antoine Fins est le président de l'autre club de Tours, le Ouest Tourangeau 37 qui évolue en National 3. Crédit photo: DR

Antoine, tu as opéré au FC Tours, que penses-tu de ce club ?

" J’y ai passé peu de temps finalement. Une saison et demie à la fin des années 70 en tant que jeune espoir qui à ce moment-là privilégie ses études au détriment d’une hypothétique carrière de footballeur. J’y suis revenu dans la catégorie vétérans au début des années 2000, avant d’en devenir un partenaire sponsor au temps de Ligue 2 !.Le Tours FC est né en 1993 après le dépôt de bilan du FC Tours et s’est reconstruit jusqu’à revenir en ligue 2. Des hauts et beaucoup de bas, depuis 2018 de relégations sportives en sanctions administratives le club n’a cessé de dégringoler au point de se retrouver en R1 cette saison !Pour en arriver là et même s’il ne m’appartient pas de juger, il y a forcément un nombreconséquent d’erreurs commises tout au long de ces années par les décideurs successifs et ily en a eu !

Localement ça reste un club dont le pouvoir d’attractivité est encore et toujours important?

C’est un club historique de la région qui a vu passer de grands joueurs tels que Delio Onnis et Rabah Madjer pour les plus anciens mais aussi Patrick Vieira, Olivier Giroud, Laurent Koscielny, Andy Delort, rien que ça…

Avant de venir à l’US Montagnarde tu es passé par l’US Concarneau où tu as côtoyé ce grand Monsieur qu’était Daniel Guillou ?

" Ce sont cinq saisons faites de souvenirs impérissables tant sur le plan professionnel que familial. Vraiment une belle période. Sur le pan foot, j’ai eu la chance de pouvoir entraîner l’équipe B en DSR (R2 aujourd’hui), les U19 et même un court intérim en cours de saison avec la N2 en attendant le nouveau coach. Des matchs mémorables, des stades sympas mais surtout le plaisir d’avoir croisé des passionnés. A commencer par Jacques Piriou qui pour l’anecdote me disais ‘ Tu verras Antoine, un jour le Stade Quimpérouis sera loin derrière l’USC ‘ Visionnaire, passionné et surtout très engagé Jacques. Et puis il y avait Daniel Guillou, esthète du jeu, mentor pour qui voulait bien écouter, chantre d’un football fait de beau jeu, de ballon qui doit vite circuler et de joueurs en mouvement. J’ai forcément beaucoup appris avec lui et il m’a accompagné par ses conseils, même après l’USC

Que gardes-tu de ton court passage à l’US Montagnarde ?

Il est des endroits faits de simplicité et d’authenticité qui vous marquent, peu importe la durée du séjour. Le passage aurait dû être bien plus long mais parfois les planètes ne s’alignent pas et là sur le plan professionnel il a fallu changer de cap. Malgré ça, je garde de magnifiques souvenirs du Mané, d’excellents joueurs tels que Christophe Stéphant, Sébatien Morvant, Romuald Le Maguer, Jean-Marc Le Gal, Michel Laurent, Jean-Marie Inquel et bien d’autres, sans oublier les gardiens du temple qu’étaient Christophe Tison et Patrice Pourrère.J’ai une affection particulière pour ses historiques et charismatiques dirigeants de l’époque, en particulier Lionel Le Gal (quel plaisir de voir Kevin actuellement Président !) mais aussi Albert Giovanelli jamais avare de conseils et d’encouragements avec bien sûr Yannick Ménandais et l’ensemble des bénévoles.Les parcours exceptionnels en coupe de France ne sont pas le fruit du hasard et les nombreux exploits au fil du temps traduisent les valeurs et l’identité forte de ce club.J’espère sincèrement que la Montagnarde retrouvera bientôt les joutes Nationales. Ce club le mérite.

Antoine tu as une particularité lors que tu étais entraîneur d’un club de D 2 de district vous aviez réussi l’exploit de sortir une équipe de R1?

-Ah oui, quelle aventure ! 6 tours de Coupe de France avec un club de D2 de district, et que des victoires face à des clubs hiérarchiquement supérieurs, ce n’est pas banal en effet. Qui plus avec le club où j’ai signé ma première licence ! Comme toujours, pour réussir ce type de parcours où tu es systématiquement le petit, il faut pouvoir réunir les bons ingrédients : cohésion, discipline, confiance, le tout agrémenté d’un peu de réussite et bien entendu de l’envie et beaucoup de talent chez les joueurs. Et il y en avait, c’était un super groupe de copains avec un chef de meute inspiré. Pour la petite histoire, la saison suivante nous avons presque récidivé en allant chercher les maillots au 4 ème tour. Pas mal pour une D2 en effet.

Revenant à la rencontre de samedi,comment se situe le Tours Football Club actuellement ?

Administrativement, les choses semblent se stabiliser avec un nouveau président qui a repris la SASP et mis en place une organisation qui s’avère efficiente. Sportivement le descente R1, rétrogradation administrative, car le club avait fini 3éme en N3, semble bien digérée après un départ laborieux en raison d’une préparation tardive. L’arrivée de Brian Bergougnoux et la constitution d’un staff de haut niveau prouve que le club est ambitieux et ne va pas trainer à ce niveau. Clairement c’est actuellement une fausse R1 et je pense que cet effectif jouerait le haut de tableau en N3.C’est donc un joli défi qui attend l’US Montagnarde qui devra se comporter en challenger,décomplexé mais conscient de la difficulté. Et qui sait, la magie du Mané Braz pourrait opérer à nouveau. Ce stade en a vu d’autres…

Propos recueillis par Yannick Moulard