La première touche, dans n'importe quel sport collectif, est le révélateur de la qualité d'un joueur. Au football, elle se résume dans le contrôle en mode posé, ou une action accélérante en une touche. Jamais anodine, elle amène la légèreté ou la lourdeur à une équipe. Maxime Barthelmé la soigne, la bichonne cette première touche, comme son contrôle en hauteur en première mi-temps à Qimperlé, une extension qui lui a amène la balle au pied de sont autre jambe d'appui. Décalé pour la première fois de la saison sur son côté gauche, l'ancien joueur du FC Lorient garde sa soif intact du football, même remis dans le circuit amateur, en cette saison au FC Ploemeur (R2), un monde amateur qu'il avait quitté à ses débuts en professionnel, à 20 ans chez les Merlus. A Lorient, au Paris FC, à Châteauroux ou à Guingamp, ce gaucher a régalé le Moustoir, pendant des années, qui a toujours aimé ces profils hyper-techniques et altruistes sur un côté offensif. A 36 ans, il poursuit au FC Ploemeur, sa commune de résidence. Avec une équipe qui propose le plus beau jeu de sa poule B de R2, renforcé par l'apport à ses côtés d'un Guillaume Gégousse, sur un profil similaire, Maxime Barthelmé s'est fondu complètement dans la masse. Avec à la base, un amour pour le jeu, qui l'a fait connaître un parcours hors-normes par rapport au fait qu'il n'ait jamais réussi les tests d'entrée pour des centres de formation à l'adolescence.

Légende: A 36 ans, Maxime Barthelmé poursuit sa carrière, après 15 ans de football professionnel et près de 350 matchs au compteur, il a rejoint le FC Ploemeur en R2, en cette saison 2024/2025.
" J'habite Ploemeur. Je connaissais Guillaume Gégouse. Je voulais continuer le football. J'avais d'autres propositions en France mais ça consistait à refaire un déménagement, amener aussi ma famille et mes deux enfants, dans ce choix. A 36 ans, on réagit aussi différemment. J'avais envie de me poser et avoir cette envie de jouer au foot. Je ne voulais pas m'arrêter comme ça. Je découvre un autre niveau, mais je garde le lien avec la compétition", reprend Maxime Barthelmé.
Ayant grandi en région francilienne, il a trouvé son port d'attache avec la Bretagne. Au FC Lorient, il aura connu ses plus beaux moments et construit sa vie personnelle. A Ploemeur, il est revenu dans un football qu'il connaissait bien, et en apprécie les bons moments.
" Ploemeur, c'est l'endroit où je vis maintenant. Je suis de Paris, à la base, ma femme est de Lorient. Il y'a une qualité de vie en Bretagne exceptionnelle, quand tu as goûté à ça, il est impossible de revenir en arrière. Je continue à prendre du plaisir, à m'entretenir. Ploemeur a l'ambition de grimper sportivement en R1. Hormis le match à Quimperlé, où notre objectif est maintenant focalisé sur la montée de notre B, l'ensemble des matchs, je les ai joués au poste de numéro 10"
Excessif de football, poussant à l'obstination, ce caractère bien trempé a été une de sa force, de ne jamais renoncer malgré les nombreux refus sur sa période de formation, il y a crû, a su qu'un jour, une porte pourrait s'ouvrir. Et quand elle s'est ouverte, c'était impossible connaissant son parcours batailleur qu'elle se referme. Oui, il y'a une période d'adaptation, mais avec près de 350 matchs chez les Pros, dont un tiers en Ligue 1, son parcours sur ses 15 dernières années, a été une totale réussite.
" Passer du niveau professionnel au niveau R2, je ne ressens pas la frustration, parce que quand je sais d'où je viens. Je suis issu du monde amateur, j'ai signé en pro qu'à l'âge de 20 ans. Je n'ai fait aucun centre de formation dans ma jeunesse. Je jouais au Racing de Paris en CFA. J'ai fait des essais pourtant, mais je n'ai pas été pris. J'étais trop frêle à l'adolescence, ça a dû jouer. J'ai persévéré, rien lâché jusqu'en N2. A 14/15 ans, je n'étais pas prêt pour ce milieu pro, je ne réussissais pas les tests d'entrée. C'est rare de passer pro à 20 ans. Je suis passé de la N2 à la L1, du RC Paris à Lorient. Je suis passé par une étape de transition. J'ai aujourd'hui 110 matchs de Ligue 1. Oui, ça fait bizarre de passer de la Ligue 1 à un niveau région, rien que des terrains, les stades parfois, mais j'aime le foot. Je suis un gros passionné de foot. On est une équipe qui joue au ballon, si j'avais intégré une équipe qui ne joue que les ballons de la tête, oui, j'aurai arrêté ou changer de club"
Ne s'interdisant rien sur son avenir, ne l'ayant pas programmé encore sur sa post-reconversion, il apprécie simplement le moment de continuer à jouer au football, même en R2, le plaisir de jouer ne l'a jamais quitté. Comme un fil conducteur qui le menèra jusqu'au bout.
" Des souvenirs, oui, forcément. Mon premier match en Pro à Lorient face à l'Olympique Lyonnais, des belles victoires, dces parcours en coupe de France, coupe de la Ligue. J'ai une montée en Ligue 2, un trophée de meilleur passeur. Quand tu sais qu'à 20 ans, tu n'y étais pas et que tu le vis pendant 15 ans, j'ai conservé cette fraîcheur. Parfois, un jeune de 14/15 ans, qui fait 4/5 ans de centre, on leur dit à 20 ans de rentrer chez eux, alors que moi, j'ai eu ce parcours inversé. Je suis arrivé pas par hasard, mais j'ai eu une sacrée chance qui m'a fait vivre des choses incroyables. Fanchement, elle a été incroyable ma vie. C'est magnifique. C'est aussi pour ça que je continue, tant que le corps suit. Je ne voulais rien lâcher jusqu'au bout. J'aime trop le football, tous les entraîneurs ou joueurs que j'ai pu côtoyer, vous diront la même chose"