A la garde républicaine depuis 14 ans, Lionel Milin, Armélois pur souche et ancien footballeur 10 ans à l'ASEA, a été retenu pour son arrangement de la chanson rendue célèbre par Alan Stivell, Tri Martolod. Il sort du rang pour exécuter seul à la bombarde cet air fameux, dans le protocolaire célébratif de la finale de la coupe de France, Guingamp - Rennes. " Une grosse émotion", partageait-il. Il sera soutenu par 78.000 supporters Bretons, massés dans le stade de France pour cette finale nationale aux allures régionales, dès ses premiers accords.

Jouer en soliste dans le stade de France est une performance généralement donnée aux stars nationales ou internationales reconnues. Le Quimpérois, Lionel Milin aura cette immense privilège de célébrer son arrangement de Tri Martolod, à la bombarde, au stade France. Ayant fait toute sa scolarité à Quimper, dans le quartier d'Ergué-Armel, à l'école Léon Blum, au collège La Tourelle, au lycée Thépot et à Chaptal, avant de monter dans la capitale, à 19 ans afin d'incorporer le corps prestigieux de la garde républicaine, il mesure sa chance d'être au coeur de cette finale 100% Bretonne. " C'est un pur bonheur! J'ai déjà joué une quinzaine de fois dans le Stade de France pour les hymnes nationaux, dans les rencontres de rugby des six nations ou de football avec l'équipe de France. Nous étions plus dans la répétition de notre quotidien. Nous sommes trois Bretons à la garde sur un effectif de 80 personnes, Nicolas Bécu de Roscoff et Nicolas Sagnier de Rennes. Notre état major a logiquement demandé aux Bretons de la garde de composer un arrangement pour Tri Martolod. J'ai travaillé comme un fou pour être dans les temps. Le temps de composition était très resserré car il fallait trouver quelque chose en deux jours. J'ai passé deux nuits blanches. Quand mon medley a été retenu, j'étais aux anges. La surprise a été grande quand ils m'ont proposé de le jouer seul à la bombarde".
" Une émotion encore plus grande"
Clarinettiste de formation, il s'est pris au challenge, malgré un déficit de formation à la bombarde, faute d'une expérience dans les bagadoù. " Je ne suis pas un spécialiste de la bombarde. Dans la vie, cette occasion ne se représentera pas tous les matins. Il fallait monter de suite dans le train pour ne pas rester à quai. Je ne suis pas Breton pour rien. L'instrument, je le connais, les notes et la sonorité, ça fait partie de mon métier. On me fait confiance. Tous mes camarades et l'état major me soutiennent. Notre colonel a adoré les répétitions effectuées dans la semaine. Nous sommes dans la pure création. Dès que je rentre dans le Stade de France, j'ai la chair de poule au moment des hymnes. Là, ça sera une émotion encore plus grande, en tant que Breton. Même si je suis sur Paris depuis une quinzaine d'année, je suis rattaché à la mer et au Sud-Finistère. Il y'a un côté magnétique qui fait qu'on y retourne toujours. J'ai l'habitude de surfer du côté de la baie d'Audierne dès que j'ai du temps libre. Je construis en ce moment, une maison à Plozévet".
Vers les 20h45, Lionel Milin aura le coeur qui battra à 1000 à l'heure. Comme les 4,3 millions de Bretons qui seront rivés devant leur écran de télévision, ou dans le stade de France, cette finale 100% Bretonne, deuxième du nom, depuis la création de la coupe de France en 1918, sera un moment fort et attendu de l'année 2014. Tout à son bonheur, il fera face à la tribune présidentielle au côté d'un flûtiste pour reprendre d'une façon originale l'air Tri Martolod. Plijadur a vo!