L'Espoir Basket Quimper Cornouaille, c'est le phénix de la Halle des Sports
Ca tombe mal ! Au moment où l'EBQC s'apprête à fêter ses 20 ans, voilà le club sportivement relégué en Prénationale féminine. Le verdict n'est pas encore définitif. Pas impossible qu'un repêchage de dernière minute ne l'extirpe de ces eaux troubles. Des eaux pas si troubles que ça au fond ! Parce que la Prénat, ça reste le plus haut niveau régional et que les Quimpéroises y joueraient vraisemblablement le haut du tableau. Et puis rebondir et repartir sur des bases solides, le club sait faire. Bref en ce dimanche soir de descente, la légère nuance d'amertume a été rapidement balayée. Balayée symboliquement par le président Yannig Guéguen lui-même au moment où s'éteignaient les feux des projecteurs de la salle VIP. Oui, il y avait quelque chose de symbolique à le voir manier un ustensile qu'il manierait à la perfection selon ses proches.
Légende: Sportivement, l'Espoir Basket Quimper Cornouaille est relégué en Prénationale féminine, mais a tout pour regoûter prochainement à la National 3 féminine, niveau qu'elle a été capable d'amadouer sur les dernières saisons précédentes. Crédit photos: Daniel Saint-Orhant
Il y a des victoires au goût amer : dimanche, dans une Halle des sports pleine comme un oeuf, pas de démonstration de joie intempestive au coup de sifflet final ! Et pour cause... L'EBQC avait pourtant fait le boulot en maîtrisant une très (très) coriace formation ploufraganaise (58-45). Mais les Quimpéroises n'étaient plus maîtresses de leur destin. Et pour espérer échapper à la relégation, il fallait encore miser sur une hypothétique victoire de l'Etoile Saint-Laurent à l'Avenir de Rennes. Les Brestoises ont échoué d'un souffle (66-64). Bref, le maintien n'a tenu qu'à un fil mais l'objectivité oblige à dire que l'an dernier dans des conditions quasiment similaires, la roue avait tourné en faveur des Quimpéroises. Alors ...
Alors, il y aurait une certaine logique à la descente. Oui parce qu'on ne bataille pas impunément pour le maintien sans laisser des plumes (Sur 12 équipes engagées, il y en a tout de même 4 à descendre chaque année). Oui et... non parce qu'on pouvait attendre mieux de la saison. Les raisons de l'échec ? Un agrégat de facteurs : les difficultés d'adaptation d'Adama Diallo censée servir de providentiel point d'ancrage dans un secteur intérieur dépourvu de véritables spécialistes, l'absence pour blessure de la meneuse Manon Lombard, le retrait cojugué de Manon Le Ster et Justine Quémard, joueuses historiques difficiles à remplacer et relation de cause à effet la difficulté pour l'entraîneur Thibaud Quémard à compter sur un groupe stable... La saison de l'EBQC ne fut pas un long fleuve tranquille.
Mais les raisons d'espérer en un avenir souriant ne manquent pas. La première : le travail de formation entrepris par le club continue de porter ses fruits. Et si les joueuses les plus performantes sont (légitimement) tentées de s'exiler, elles reviennent volontiers au club : on pense par exemple à Loïs Ecolasse, marqueuse numéro un de l'équipe ou à la prometteuse Mailie Nicolas.
Et puis, du vivier de joueuses évoluant dans les catégories Jeune en région, le club peut espérer voir émerger la future Manon Le Ster. Autre élément significatif : l'équipe 2 du club menée par Thomas sort d'une saison remarquable en Région. Aux portes... de la Prénationale ! Dernier atout et non des moindres : le public de la Halle des sports qui répond toujours présent. Régulièrement 150 à 200 spectateurs qui apprécient les valeurs d'engagement et de combativité incarnées par le club. La conséquence forcément, c'est que les partenaires sont fidèles. On les engage à venir encore plus nombreux...
Aussi nombreux que les sympathisants qui s'attardent à la buvette les soirs d'après match histoire de le refaire, mais histoire surtout de se retrouver pour causer de tout et surtout de rien. Avec les dirigeants historiques, les Philippe et Yannig Guéguen, les Pierre Coat. Avec Fred Daniel, le nez plongé dans les stats, avec Madame Le Ster qu'on enquiquine à l'entrée parce qu'on n'a jamais de menue monnaie (que de gros billets !) avec tous ces précieux bénévoles. Avec le jeune Martin (il se reconnaîtra) qui donne foi en l'avenir de l'humanité et de l'EBQC. Allons ! Je m'arrête, je deviens dithyrambique (j'ai dû vérifier l'orthographe).
Rubrique Carte Blanche à Marc Férec