Draper d'un nouvel état d'esprit, le Quimper Kerfeunteun FC a dissipé ses interrogations existentielles pour dresser sa propre ligne de conduite en interne. " On n'a plus les moyens de payer les joueurs", avait précisé le président, Frédéric Patérour, en juin. Cette phrase lâchée comme un exutoire a sans doute libéré les dogmes jusque-là tenus dans une position clairsemée. Le projet est désormais unilatéral avec une confiance totale en la jeunesse, encadré par un ancien par ligne. La nomination de Julien Rozec, 24 ans (US Concarneau U19) advient comme un étaiement de ce nouveau mode de pensée.
Longtemps, le Quimper Kerfeunteun FC a semblé proche de l'indigestion, incapable de fédérer les énergies communes de deux clubs, aux antipodes sportifs, l'ES Kerfeunteun et le Quimper Cornouaille FC. La fusion du 27 mai 2011, s'est avérée être un lourd héritage dans la culture des deux entités, devenues soudainement une. Après une chute d'un étage en première, et deux en deux ans en B et C, le club phare Quimpérois veut se stabiliser avant de repartir de l'avant. Encore fallait-il faire le deuil des deux structures pour édicter une ligne claire, sur laquelle une marche en arrière et un regard dans le rétroviseur se révéleraient impossible.
La conférence de presse, décidée par le club, en juin, a permis de mieux cerner les aspirations et le futur de cette structure. En parlant sans détour et en n'obstruant aucun point, le président Frédéric Patérour et le responsable de la communication, Philippe Sizorn ont été jusqu'au bout de leurs idées en mettant en synergie leur propos aux actes sur le terrain. Une idée directrice et forte de leur action était de mettre en avant la formation et les jeunes pousses du club. Par souci budgétaire mais aussi d'un point de vue de la définition d'un nouvel ADN Club.
Les clés données à la jeunesse!
Si l'ES Kerfeunteun a été le meilleur club de formation des jeunes du Sud-Finistère dans les années 1990 et 2000, il a été le fruit d'un savoir-faire des éducateurs et de la confiance corrélée par les jeunes joueurs et parents. Quant au Quimper Cornouaille Football Club, feu stade Quimpérois, il a toujours véhiculé un attrait indéniable pour la compétition. Vue de l'extérieur, la politique interne du QKFC n'avait pas encore tranché dans le vif sur la stratégie à adopter. Personne ne voulait chagriner le "camp" d'en-face par des décision trop abruptes. " On n'a plus les moyens de payer les joueurs". La contrainte budgétaire a peut-être été, sans le savoir, la bouée de sauvetage du club. Dès les premiers mots échangés avec les joueurs, au début de la préparation physique, le " Ca a changé", " l'ambiance est top entre nous" a esquissé une nouvelle palette de couleurs d'un ton positif. Heureux simplement de taper dans le ballon, tous les week-ends.
Les premières victoires en matchs amicaux, la première victoire obtenue face à Plaintel, relégué de DH (1-0) en ouverture de championnat, la victoire en coupe de France au RC Porzay (D1, 1-11) ont conforté ce premier jugement initial. Quelque chose a réellement changé dans ce club. En quelques mois, la défiance a laissé place en une confiance réciproque. Le football n'est pas un monde de bisounours. Certes, mais il y'a tout de même des signes qui ne trompent pas. Comme lors des entraînements, retenir l'attention complète dans le discours ou lors des ateliers techniques ou physiques.
Les clés du bolide ont été données à la jeunesse. Celle-ci arrive avec son enthousiasme et la volonté de redonner à la ville un bon et beau club de football amateur. Cette fierté bien encadrée pourrait donner des résultats inespérés. Le redressement productif est un mot en vogue et dans l'air du temps. Le Quimper Kerfeunteun s'évertue à le conjuguer en mode présent et futur. Laissant au mode passé, sa tergiversation entre deux politiques différentes, issues des deux clubs. L'ES Kerfeunteun est mort! Le Quimper Cornouaille FC est mort! Vive le Quimper Kerfeunteun FC!
