En vert et contre tous, littéralement malgré tous les obstacles, pourrait devenir la matrice du projet et la nouvelle devise du Quimper Ergué-Armel FC. Extrêmement fragilisé sur ses piliers avec la non-fusion du vendredi 6 juin avec le Quimper Penhars FC et la démission en bloc, à l'exception de Manu Coajou, des membres de son bureau, les Armélois sont repartis avec une nouvelle direction rajeunie. Encore dans un apprentissage des règles de fonctionnement, ils s'engagent avec enthousiasme pour un club, leur quartier et les jeunes. Marquée par le sang vert, cette découverte est embellie par le remarquable début de saison de l'équipe fanion, coachée par Sébastien Flaux.

Crée en 1942, le club Armélois a failli disparaître tout simplement à cette intersaison. Pendant quatre jours, du vendredi 6 au mardi 10 juin, la structure ne disposait plus de bureau, indispensable dans la vie de toute association. Les enfants d'Ergué-Armel, d'autrefois, devenus adultes aujourd'hui, se sont mobilisés pour prendre les commandes d'un club. Dans l'adversité, cet esprit a fait corps et façonne un effet boule de neige, sur les premières prestations de l'équipe senior. " Nous sommes une bande de potes, qui avons grandi ensemble. Il y'a un gros élan de solidarité entre nous. Nous découvrons la gestion d'un club de 269 licenciés, 150 gamins et d'une structure aussi complexe à gérer avec une école de football, des catégories jeunes de U13 au 19 avec le groupement Quimper Sud, et les seniors", remarque Lomig Duros.
Le fait de se lier tous ensemble a déclenché une solidarité de tous les instants, sur le terrain. Avec en lumière, l'exploit du 2nd tour de la coupe de France, avec l'élimination de Penmarc'h, une équipe de DRH aux pénaltys (1-1, 3-2, tab). " Nous avons reçu plein de messages de félicitations, après cette victoire. Ca faisait tellement longtemps que nous n'avions pas vécu une telle joie collective. C'est pour ces moments-là que nous avons repris le club. L'an passé, nous aurions perdu ce match. Cette année, un nouvel état d'esprit règne. Les jeunes nous apportent une forme d'insouciance et on se bat à chaque minute les uns pour les autres", souligne Julien Barré.
Avoir le sang vert
Sans hiérarchie de bureau, avec une discussion vive et passionnée sur la vie du club, les Armélois amènent un vent de fraîcheur, à cette entame de la saison. Elle sera à consolider cette flamme renaissante dans une reconstruction et un projet à moyen terme. " Nous avons demandé un an à tout le monde. On se donne cette durée pour réussir à créer un esprit. Après, nous ferons le bilan à l'issue de la saison", précise Thomas Diquelou.
Les jeunes, comme Tristan Jaouen, ont aussi hésité avant de poursuivre l'aventure en senior mais la fibre club a fait la différence, malgré les approches des autres clubs extérieurs. " J'ai grandi avec mon club. A 18 ans, j'ai décidé de rester un an pour vivre le début de cette nouvelle aventure. Pour l'instant, l'ambiance est au top entre nous".
Le coach, ancien de la maison, arrivé aux commandes, cette année, Sébastien Flaux, est à son bonheur de voir son groupe, évoluer dans ce premier mois de la saison. " Ergué-Armel a toujours été mon club de coeur. Nous avons fait une grosse préparation physique, qui a été suivie. Nous étions prêts à résister dans la prolongation face à Penmarc'h. Quand nous vivons un tel moment, nous n'avons qu'une envie, le lundi, se retrouver le mercredi soir pour l'entraînement. Les automastismes restent encore à peaufiner car cette équipe n'a pas joué ensemble très souvent".
Avec une reprise programmée en championnat D1C chez le promu, Névez, ce dimanche, les Armélois ont l'ambition de jouer le haut de tableau, selon les termes du président Kévin Le Brigant. Avec 35 joueurs en senior pour deux équipes, le Quimper Ergué-Armel devra être épargné par les blessures pour tenir le cap de la saison, après une vague de 20 départs, chez les seniors, à l'intersaison. " On croit en notre projet et nous le défendons. Il y'a un esprit libertaire à notre démarche, sans hiérarchie. Nous aimons plus que tout notre club", estime Romain Rocuet.
Avec la particularité d'être un des seuls clubs du Sud-Finistère à s'entraîner une grosse partie de l'année sur un stabilisé, les Armélois se soutiennent dans la difficulté, convaincus de l'avenir de leur club sur la durée, et porteurs d'un nouvel état d'esprit, qui fait de la camaderie et des moments simples et partagés une valeur non négociable. Quimper Ergué-Armel FC n'est pas mort, il respire encore d'une passion et d'une énergie. Vivement la suite....
Christophe Marchand