Des pures créations de clubs dans les années 2010, dans le Sud-Finistère, se chiffrent au nombre de neuf. L'AC Carhaix, les diables du Juch, l'Espoir Clohars-Fouesnant, Scaër Coatloc'h, le Plouyé Magic United, l'US Quimper, ex Turcs de Quimper, l'International de Kermoysan, le FC Lestonan et le Standard de Plomelin (sans compter Dinéualt et Saint-Thurien, reparti après une mise en sommeil). Au bout de plusieurs saisons, le constat se révèle être le même. Les premières échelons s'avalent facilement, D4/D3. Ceux qui perdurent dans le temps sont les clubs qui ont franchi l'obstacle de la D2. L'AC Carhaix, l'Espoir Clohars-Fouesnant, l'US Quimper ont réussi, s'imposant dans le temps, une construction complète de formation depuis l'école de football. Le FC Lestonan, 2ème en 2014/2015 en D2, poule A, a échoué de peu. L'International de Kermoysan n'est pas parvenue non plus à rejoindre la D1. Ces deux derniers clubs aujourd'hui se sont disloqués. Les Gabéricois en 2016/2017 et les Quimpérois ou les Scaërois, au cours de cette dernière saison. Plouyé est encore dans l'enthousiasme de la création.
Le Stadard de Plomelin, après deux ans d'accession, arrive à son miroir de vérité, en D2. La division purgatoire où ce jeune club décidera de son virage décisif dans le temps. En attendant, cette équipe plomelinoise regorge de talents purs pour la D2. L'épine dorsale, composée du gardien, Antoine Lucas, des défenseurs, Robin Blaise, Pierre Coustans des milieux créateurs, Hugo Daéron (formé au FC Lorient), Tristan Jaouen, ou des attaquants Paul Le Roux et Simon Cossec, le plus âgé de l'équipe à 24 ans, n'a absolument rien à envier aux favoris de leur groupe en D2, le Quimper Kerfeunteun B, Plogonnec B, le Quimper Ergué-Armel B ou le Quimper Penhars FC.

Le Standard de Plomelin, revigorant par leur enthousiasme d'une simple aventure entre copains.
Pour une commune de moins de 5.000 habitants, Plomelin présente un cas unique dans le district du Finistère avec deux clubs sur sa commune de résidence, l'AS Plomelin à Pennanguer, et le Standard Plomelin à Kergoff. Deux ans après, le Standard de Plomelin a avalé les deux premières divisions. En D2, les Plomelinois découvrent un milieu rempli d'ambitieux sur leur chemin.
Parti sur une aventure entre copains, juste sortis de leur formation, ils ont crée leur club pour jouer entre eux et partager la même vision du football. Forcément, avec des joueurs passés par le Quimper Cornouaille, l'AS Plomelin, Gourlizon Sports ou le Quimper Ergué-Armel FC, leur valeur n'a pas fait long feu en D4 et D3. " Nous sommes tous de la même génération. On est beaucoup à avoir évolué sous les couleurs du Groupement jeunes Quimper Sud en jeunes. Personne ne nous croyait capable de monter notre club. On l'a fait. Nous ne le regrettons absolument pas. L'état d'esprit est toujours là. Nous avons grandi même si au départ, nous ne savions pas trop où nous allions. Nous n'avons pas l'ambition de monter en D1 car c'est encore trop prématuré. Nous n'avons pas d'équipe réserve, ni d'école de football", mentionne Antoine Lucas.
Les recrues de l'intersaison, au nombre de trois, ont tout du mercato ciblé et de qualité. En attirant un des meilleurs joueurs quimpérois de ses dernières années, l'Armélois, Tristan Jaouen, 21 ans, le Stadard de Plomelin a frappé un très beau coup. Avec Yohan Raguenes (AS Plomelin), dont le jeu à coup de montée et générosité, devrait bien aller à Josselin Quinvroc, pour les dédoublements, côté gauche. Ou Karim Haddu (US Quimper) qui rejoint aussi les bords de l'Odet. En départs, Mohamed Chilah a rejoint le Quimper Kerfeunteun FC et Youssouf Daoudi, l'US Quimper.
Comme toutes les jeunes équipes, le Standard de Plomelin marque leur différence. " Notre équipementier se nommera New Balance avec un maillot spécifique. On sera le seul club du Finistère à être équipé avec cette marque, comme Liverpool, Lille ou Porto. Nous sommes depuis nos débuts, par rapport à beaucoup de clubs, dans une complète auto-gestion. Il n'y a pas d'entraîneur, nous assurons aussi notre seul entraînement du vendredi", précise Antoine Lucas.
Deux ans après, les Plomelinois sont aussi conscients à terme des limites de cette méthode d'auto-gestion permanente et des freins pour le développement futur. " L'auto-gestion ne peut se gérer à long terme. Nous en parlons souvent entre nous. En match, ce n'est pas facile de faire les changements de joueurs nous-même. On aimerait trouver un entraîneur qui puisse nous conseiller et avoir ce regard extérieur sur notre jeu qui nous manque. On aimerait que nos conditions de jeu évoluent, à Kergoff. Nous n'avons même pas de bancs de remplacement à proposer pour les équipes, ni d'abri en cas de pluie aux spectateurs".
Avec une vingtaine de licenciés, le Standard Plomelin est arrivé à sa croisée des chemins. La valeur de son groupe pourrait même le porter plus haut, qu'ils ne l'espèrent au départ dans cette D2. Dans l'énergie de cette double montée consécutive, les Plomelinois peuvent croire en leurs chances car ils en ont tout autant que les meilleures équipes de cette poule costaude et ouverte en même temps. Avec tout l'avantage d'être une équipe première à la ligne d'arrivée.