Le 29/09/2018

Le Sud-Finistère commence à percevoir les fruits du travail de l'US Concarneau

Le départ de ce mercato 2018/2019 dans le Sud-Finistère a donné une tendance lourde pour bien des clubs du 29 Sud. Dès les premières annonces rendues officielles, les regards convergeaient beaucoup sur Concarneau. A la fin des mutations, le dimanche 15 juillet, l'US Concarneau avait perdu 42 joueurs seniors, soit plus de 10 départs dans chaque équipe (A en National, B en N3/R1, C en R2 et D en D1). Il a même fallu activer les réseaux de Sylvain Alloueteau et Grégory Le Naour pour passer de 9 joueurs seniors restant en équipe D pour présenter une équipe complète au lancement du championnat. Revers de la médaille, du travail de fond concarnois, référence en matière de formation, les clubs du Sud-Finistère se sont concentrés en priorité vers le club thonier, pour renforcer en qualité leur équipe.

Romain Rocuet et Thomas Diquelou, président et co-président du QEAFC

Pierre Le Reste (Paotred Dispount, R1), Quentin Bodivit (ES Plogonnec), Dylan Choppin (Elliant), les cinq départs de joueurs de l'USC (B) à Trégunc, Corentin Podeur (Amicale Ergué-Gabéric, R3) sont des exemples parmi les 42 départs de l'US Concarneau dans cette intersaison. Le parcours de l'équipe U19 de la coupe Gambardella, sorti en quart de finale dans les arrêts de jeu, l'ESTAC Troyes, futur vainqueur (1-2), a encore plus montré au grand jour la qualité de la formation concarnoise. Un travail démarré en 2004/2005 par Guillaume Mulak et son équipe de formateurs à l'US Concarneau. 14 ans après, le Sud-Finistère bénéficie enfin de cette dynamique d'ensemble pour se projeter vers le haut. 

L'US Trégunc a été le premier club, à sa périphérie, à en profiter pour faire grimper son équipe première de la D1 à la DH (une année). Le constat est relévé avec justesse par le président du Quimper Ergué-Armel, Romain Rocuet, 29 ans, dont le club armélois est passé par l'US Concarneau pour deux mutations de l'intersaison, le retour de son avant-centre formé à Jean Brélivet, Romain Salm et l'arrière latéral, Francisco Pinto. " Nous avions un retard par rapport au Nord-Finistère. Jusqu'en R3, nous pouvons rivaliser. Par contre, la fracture est nette entre le 29 Nord et 29 Sud en R2. Le Nord-Finistère possède un championnat à 12 équipes en R2, le Sud-Finistère est obligé de compléter avec le Morbihan. Nous avons joué Milizac en coupe de France. C'est clairement un autre monde pour nous. Le Sud-Finistère commence seulement à percevoir les fruits de l'US Concarneau", explique Romain Rocuet, le président du QEAFC.

Ses propos marquent une nouveauté dans une vue globale pour comprendre l'effondrement du Sud-Finistère dans l'échiquier du football en Bretagne. Dans les années 70, 80, 90, des clubs comme le Stade Quimpérois, l'US Pont l'Abbé, la Stella Maris de Douarnenez, les DC Carhaix, l'US Concarneau, les CS Penmarc'h, l'AS Plouhinec, le FC Quimperlé et même les Glaziks de Coray, deux ans en DH, tissaient la toile de ce haut-niveau sudiste. L'effondrement de l'ancien club phare du Sud-Finistère, le Stade Quimpérois, fut redoutable. Un affaissement par le bas, qui n'a pris fin avec le retour de l'US Concarneau au troisième niveau national.

" Le Sud-Finistère a raté clairement un wagon. Quand j'étais étudiant en Ile et Vilaine, beaucoup de clubs d'Ile et Vilaine bénéficiaient de la locomotive du Stade Rennais. Quand Concarneau et le Quimper Cornouaille FC furent en CFA 2, le niveau était encore trop bas pour tirer tous les autres vers le haut. Le fait que Concarneau soit monté en National et fasse un gros travail sur les jeunes dans le 29 Sud, aide les clubs. Un club comme les Paotred Dispount, avec Jean-François Lagadec, en président, s'est aussi donné les moyens. L'US Trégunc est porté vers le haut aussi", admet Romain Rocuet.

La dynamique de l'US Concarneau entraîne une hausse du niveau général dans le Sud-Finistère, frappant sur ses dernières années. Le 3ème tour de la coupe de France en a été une preuve avec plus de victoires du Sud-Finistère sur des clubs du Nord-Finistère que l'inverse. Sans doute que quelques années en arrière, le constat aura penché vers l'autre sens. Il reste encore à accompagner ce regain dans le temps mais la marche a bien reprise sa poussée vers l'avant dans le Sud-Finistère.

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