Le 07/02/2023

Herman Koré, la cure de jouvance quimpéroise

Ayant passé avec le Quimper Kerfeunteun FC, la barre des 20 buts, la saison passée ( 22 buts), en R2, poule A, co-meilleur buteur de la poule avec 8 buts, à égalité avec Romain Toanen ( GDR Guipavas), encore le meilleur buteur de l'US Concarneau ( 55 buts), meilleur buteur aussi à l'US Trégunc, pour la deuxième montée en N3, Herman Koré, 37 ans, a toujours beaucoup marqué. Là où il impose le respect, c'est dans la durée, à un poste où l'exposition aux variations de température est très élevée. Dans la lumière, dans l'ombre, suivant l'interrupteur du moment, il a su se " réinventer", à un âge où un joueur est plus épris de certitudes que d'incertitudes. Il a réussi à changer son jeu, son profil a évolué avec l'âge, mais sa motivation à rester en haut n'a pas bougé. Encore en mémoire, son match de coupe de France avec l'US Concarneau face à Niort, où il avait été à son pic de forme, se créant tout seul deux à trois face à face (1-0, 32ème finale), en 2014/2015. Huit ans après, au Quimper Kerfeunteun FC, ce n'est plus du tout le même joueur, à 37 ans, mais il reste ce compétiteur, ce flair du but, qui en fait une menace permanente et un avant-centre craint par toutes les équipes du groupe R1, groupe A, évoquant aussi une relation spéciale avec le Turinois, Giuseppe Modugno, le meneur de jeu du Quimper Kerfeunteun FC. Le club quimpérois ne s'était pas trompé en faisant tout pour sa venue, en 2020/2021. Monté l'an dernier, avec son atout numéro 1 offensif, le QKFC a pris pied en R1, grâce aussi à la montée en puissance de son buteur, à partir du mois de novembre.

Légende: Auteur de 8 buts en 12 matchs, en R1, poule A, Herman Koré, après une préparation tronquée, a retrouvé la bonne carburation sur cette fin de poule aller avec le Quimper Kerfeunteun FC. Crédit photos: Philippe Sizorn, QKFC

" Je suis bien physiquement. J'ai aussi avec Giuseppe Modugno et Mathieu Cariou, deux joueurs qui me font jouer, qui comprennent mes déplacements. En début de saison, c'était compliqué car je n'ai pas fait une bonne préparation. Franchement, je suis un compétiteur. Quand je joue, je joue pour gagner. Avec le président, je me donne toujours un challenge. J'ai dit à Yannick ( Crenn), cette année, en R1, je t'en mets 15. C'est sur ce chiffre que je suis basé en ce moment. Les 15, c'est le minimum pour moi. Il m'en manque 7", assure Herman Koré.

Plaçant la barre à 20 en R2, à 15 en R1, sur cette division, Herman Koré est sur ces temps de passage. Meilleur buteur de ce groupe de R1, poule A, il prouve aussi qu'à 37 ans, il conserve tout son leadership offensif. Guide pour les plus jeunes, qui apprennent à ses côtés, il impressionne également dans sa soif de rester à niveau, d'être toujours dans cette ébulliton devant le but. Comme si sa semaine dépendait de sa réussite ou non face au but, le dimanche. 

" Nous n'oublions pas que nous montons de division. Il y'a beaucoup de joueurs qui n'ont jamais joué à ce niveau. La R2 et la R1, ce n'est pas le même monde. Quand tu montes d'une division, il y'a des difficultés en plus. Ca a un peu surpris beaucoup de monde au club. Notre début de saison, on n'a pas eu de chance avec beaucoup de blessés et le départ d'Eric ( Gaillard), notre précédent entraîneur. Ca n'a rien à voir avec lui, mais il n'a jamais pu aligner deux fois la même équipe. Depuis un mois, tout le monde revient, rejoue, c'est plus facile"

A tous les niveaux, Herman Koré a marqué, il s'est adapté pour s'inscrire dans la durée, même en redescendant de niveau alors que l'attente était toujours forte sur lui, quelque soit le niveau de compétition. Accompagnant les jeunes vers ce tremplin sportif important pour le club du QKFC, il ne fait pas qu'accompagner, mais il reste le buteur patenté de cette équipe.

" Mon discours, il faut qu'il soit clair. J'étais parti pour arrêter quand on est monté en fin de saison dernière. Après, je ne peux m'arrêter sur une montée. Je voulais les accompagner dans la montée, Saïf ( Basli) donne un nouveau souffle aux jeunes. Je suis là pour donner le bon exemple sur le terrain. Herman, c'est un nom, à l'extérieur mais sur le terrain, il faut le montrer. C'est tout ça qu'il me donne encore envie aujourd'hui. Etre buteur, c'est en moi, toute ma vie, j'ai marqué des buts. Je sais que je ne vais pas avoir beaucoup d'actions pour être décisif. Le nom joue, les autres équipes préparent leur match en s'interrogeant sur comment défendre sur moi. Je n'ai plus les jambes de 20 ans, j'arrive à me démarquer parce que j'ai fait l'effort de changer mon jeu. Aujourd'hui, je suis beaucoup plus en remise qu'en puissance. Avant, je m'appuyais sur mon défenseur, pour le contourner et partir en vitesse pour dribbler. Maintenant, je fais plus participer les autres, et au moment où on ne m'attend pas, j'y vais. De me faire oublier et de surprendre. Je me focalise sur l'action que je vais avoir, il faut que je la mette"

Enfin intéressant aussi, sa conclusion avec une attention particulière à celui qui le met souvent sur orbite. Car pour qu'un buteur flambe, il faut la bonne passe, au bon timing, celle qui arrive à destination de ce que vous avez imaginé dans la tête pour finir l'action. Dès les premiers entraînements, la connexion a été immédiate sur une même sensibilité de jeu avec Giuseppe Modugno. Même s'il a côtoyé des grands joueurs, dans son parcours de haut-niveau, pour lui, Giuseppe Modugno n'a pas beaucoup d'équivalent, même à l'US Concarneau, dans le volet purement technique.

" J'ai un joueur dans l'équipe de Quimper, qui est exceptionnel, c'est Giuseppe ( Modugno). Giuseppe, par rapport aux joueurs que j'ai vu en National, c'est un autre style de jeu. C'est ce genre de joueurs qui me fait briller. Il comprend le foot. En Giuseppe, je retrouve un peu de " Gourm" ( Christophe Gourmelon, US Concarneau), mais techniquement, Giuseppe est au-dessus de Gourm. "Gourm"', c'est quelqu'un qui va garder le ballon, qui n'a pas besoin de déborder, et qui a une patte gauche, qui te télécommande la balle. Tu fais l'appel et il te la mettait où tu le voulais. Giuseppe, c'est un joueur, tu es en difficulté, tu lui donnes le ballon, et il va te le bonifier. Quand il ne joue pas, je sens une différence, il me manque quelqu'un sur le terrain, qui est essentiel pour moi. Je vais même raconter une anecdote, en R2, Giuseppe ne jouait pas, il n'était pas dans le groupe, il jouait en B en D1. A l'entraînement, quand le coach nous mettait ensemble, on avait cette connexion. Footballistiquement, on se comprenait. C'est moi qui ai exigé à ce que le coach le prenne avec nous, en première, parce que je lui ai dit, que ce joueur-là, il va nous faire marquer des buts. Il était négligé parce qu'il ne défendait pas ou trop peu, mais c'est un joueur qu'il faut laisser libre. Même au plus-haut niveau, il y'a des joueurs qui ne défendent pas, qui sont libres. Avec ce joueur, il y'a toujours quelque chose qui va arriver"

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