Thomas Bourghis et Steven Guilloux, les pistons du Quimper Ergué-Armel FC
Ce Quimper Ergué-Armel FC, version 2022/2023 d'Anthony Le Pape, présente une forme moderne d'expression sur le terrain. Derrière cette invincibilité arméloise, un mimétisme fort avec l'US Concarneau. Avec un style de jeu, qui parie sur un déséquilibre haut sur le terrain par la valeur des joueurs de couloirs. A la manière d'Alec Georgen ou de Maxime Etuin ( quand il joue latéral gauche), qui sont en réalité, bien plus que des défenseurs latéraux, des joueurs dominant techniquement et clairvoyant dans la passe, Thomas Bourghis et Steven Guilloux sont des frères jumeaux sur le terrain, l'un à gauche, l'un à droite, dans un rôle capital pour le jeu du Quimper Ergué-Armel FC. Positionné en milieu de terrain, au pressing ou à la tenue de balle, il donne un éclatement au jeu armélois, et aussi un surnombre dans la surface. A 32 et 27 ans, ils arrivent au pic de leur carrière, se rédéfinissant pour Thomas Bourghis, dans un rôle qui lui va parfaitement, et en se révélant pour Steven Guilloux, meilleur buteur de l'équipe ( 6ème du championnat M de R3), qui aime par ses appels plongeants, apportait le déséquilibre chez l'adversaire. Cette forme de jeu à 3 défenseurs, à la possession, amène une largeur au jeu du QEAFC, en ouvrant le couloir complètement à ces pistons, pour donner une densité supérieure de joueurs dans les 25 derniers mètres. La similarité avec Concarneau dans ce domaine saute aux yeux, car cette forme de jeu demande des automatismes, de l'intensité également pour ces "pistons" de tenir une cadence d'appels, et une force dans la surface de réparation. Le modèle fut le premier but face à l'US Quessoy, en coupe de Bretagne. Persuadé que Julien Barré n'a pas vu l'appel plongeant de Steven Guilloux, il l'a mise enveloppé au second poteau machinalement, son seul souci, à la frappe, était d'envoyer le ballon dans le dos des défenseurs adverses, ou sur le 3ème but, Thomas Bourghis, après son appel et crochet, s'ouvre un centre. Et il a trois choix face à lui, en retrait pour Bastien Robin, aux 20 mètres pour Pierre Onofré, ou le centre dosé par Kamal Chakiri ( milieu de terrain), il a choisi la 3ème option, et pourtant c'était techniquement la plus difficile et risqué à tenter.
Légende: Thomas Bourghis et Steven Guilloux, avec leur positionnement particulier sur le terrain, amènent le déséquilibre et l'intensité nécessaires à ce jeu énergivore armélois.
On n'est pas invaincu pour rien! Sept mois que le Quimper Ergué-Armel FC affiche une solidité à toute épreuve, une constance qui fait que cette équipe s'adapte à tous ses adversaires, même ceux supérieurs, comme l'Etoile Saint-Laurent Lambézellec (R2), l'US Quessoy (R1) ou l'US Trégunc (R1), en coupe de Bretagne.
Le retour d'Anthony Le Pape, aux commandes de l'équipe première, après un passage de quatre ans au Stade Brestois 29, en éducateur jeunes, a amené une forme de modernité au jeu armélois, d'une recherche d'un déséquilibre élaboré, avec des joueurs qui adhèrent complètement et ont une foi énorme en leur entraîneur.
Eléments clés de ce disposition, le terminologie moderne également du football, les pistons, les premiers dans l'histoire ( sans les nommer de cette façon) furent l'Italien, Giacinto Faccheti ( Inter Milan) ou Carlos Alberto ( le capitaine du Brésil à la coupe du monde 1970, dernier buteur face à l'Italie en finale), également l'Ajax Amsterdam de Rinus Michels (1965-1971), qui a beaucoup fait pour ce jeu vers l'avant et la prise de risque assumée des défenseurs.
Le Quimper Ergué-Armel est dans cet état d'esprit similaire, ce qui donne son jeu rythmé, varié, intense, sans réelle pause, ni ronflonage au milieu de terrain. " On est très calme, dans notre jeu. On est mature, on sait ce qu'on veut et ce qu'on ne veut pas. Ca aurait été frustrant de prendre une valise face à Quessoy. Alors que tout le club avait fait plein de choses. On a vécu un match exceptionnel, avec de l'ambiance, des gens qui venaient de tous les clubs voisins. A 0-2, beaucoup nous voyait perdre, mais notre force est notre calme. On s'entend tous bien, ça fait la force du groupe", expliquent Thomas Bourghis et Steven Guilloux.
" Chacun a son rôle sur le terrain, sait ce qu'il doit apporter. En championnat, notre dernière défaite remonte face au FC Landerneau B, en avril 2022. Notre dernière défaite, c'était en septembre, face à Guipavas (R1), mais nous les avons joués trop tôt dans la saison. Le système, ça peut être un 3-5-2 mais il est extrêmement modulable. On s'adapte en fonction des équipes adverses. Ca demande beaucoup d'énergie, notre jeu. A la fin du match contre Quessoy, je pouvais encore attaquer mais plus défendre. On ne triche pas. Dès qu'un joueur ressent un coup de moins bien, on change pour maintenir ce rythme. Il y'a vraiment du monde aux entraînements", poursuivent-ils
Dans une saison, où le Quimper Ergué-Armel FC a imposé sa marque de fabrique, les Armélois arrivent au pic de leur saison avec un gros dernier mois, à disputer, à l'image de l'US Montagnarde, oscillant entre tout gagner et tout perdre, ce qui en fait aussi la beauté de ce challenge, qui marquera le groupe à tous jamais.
" Tout le monde fait des efforts, on nous met peut-être en avant, mais il ne faut pas oublier quand on grimpe, les six font les efforts derrière pour nous couvrir. Moi, j'ai Thib ( Bescont) qui me dit, va-y, n'y va pas. C'est aussi beaucoup de la confiance entre nous, on se parle sur le terrain. L'an dernier, nous étions dans un groupe Finistère-Nord, en R3, c'était des bonnes équipes, mais il n'y a pas le même engouement, que cette année dans une poule avec le Sud-Finistère. On a vraiment un groupe qui nous pousse dans nos limites, Plogonnec, les Paotred Dispount B, le Quimper Kerfeunteun FC B, Plozévet ( qu'on met à même niveau), il y'avait cinq grosses équipes dans notre groupe. Ca nous aide dans notre parcours en coupe, parce qu'on n'est jamais déconcentré dans notre saison. On ne peut pas lâcher avec ce type d'adversaire en championnat. On n'a pas un week-end libre depuis plusieurs mois. On est sur la brèche. Le trou, on l'a eu en février, physiquement, c'était compliqué"
" Notre avantage est aussi d'avoir un gros groupe. Quand on voit la B tenir tête à l'AS Brestoise (R2), on prend conscience de notre valeur de groupe en senior. La plus belle saison de notre carrière? Pour l'instant, rien n'est fait. On est vraiment concentré sur le prochain match. Au final, on peut perdre en demi de la coupe de Bretagne et finir 3ème du championnat. On espère faire la même chose que l'US Montagnarde, l'an dernier ( montée en N3 et victoire en coupe de Bretagne). Notre rôle est de bien se situer sur le terrain, on a des joueurs de ballon devant. Tout le monde est important, si nous n'avons pas les ballons, on ne peut rien faire. C'est exigent, il faut boucher 40 mètres en cinq secondes, c'est du volume, de la répétition, et aussi en sens inverse. On est dans le bon âge aussi. C'est un poste qui demande de l'expérience. Notre force, elle est aussi en dehors, tout le monde est heureux de se retrouver, le vendredi, il y'a toujours un apéro après l'entraînement, chacun amène à manger, c'est une famille qui se retrouve, c'est pour ça qu'en match, on fait les efforts les uns pour les autres. Ce qu'on est en dehors, on l'exprime de la même façon sur le terrain", concluent Steven Guilloux et Thomas Bourghis.