Le 24/10/2024

Thomas Bourghis, l'Armélois pur souche, jouera avec son club un 6ème tour de la coupe de France face à Dinan Léhon

Des restes du dernier 6ème tour, le Quimper Ergué-Armel FC n'en garde des souvenirs fragmentés et émiettés, en 2017/2018 à l'US Liffré. Une défaite amère face à un adversaire brétilien bien plus fort (4-0), vécue presque dans l'anonymat pour la plupart de ses rescapés, comme Julien Barré, Thibault Bescond ou Thomas Boughis ou l'entraîneur, Anthony Le Pape, déjà aux commandes de l'équipe, six ans avant. A nouveau au 6ème tour de la coupe de France, en 2023/2024, le Quimper Ergué-Armel FC n'est plus le même club qu'en 2017/2018 sur sa dernière tentative d'accès au 7ème tour de la coupe de France. Six ans avant, les Armélois n'avaient qu'une équipe et demie en football à 11, chez les jeunes, en cette saison, les U18 jouent en R1 ( le plus haut niveau régional), les U15 en font de même, et il n'y a plus de trous sur les générations. Finaliste de la dernière coupe de Bretagne ( une première pour ce club) en 2023/2024, en U17, cette équipe arméloise de Gabin Le Corre, Gauthier Donnart, Jonathan Canry avait même joué le plus beau jeu aperçu dans le Sud-Finistère ( même à un niveau senior), sur la dernière version. Des joueurs comme Théo Nicolas ou Théo Robert apparaissent déjà dans le onze de départ de l'équipe première senior en R2. A 33 ans, Thomas Bourghis, piston sur le côté droit, savoure son plaisir prolongé d'être un élément incontournable de ce groupe armélois. Salarié au club, éducateur chez les U14, ayant grandi à quelques mètres du stade dans son enfant, il jouera le plus gros match de sa carrière, ce dimanche, face à Dinan Léhon FC, sur ce 6ème tour de la coupe de France. " Je n'ai jamais affronté une équipe aussi forte sur le papier que Dinan Léhon. A 33 ans, c'est mon dernier parcours en coupe", confirme-il.

Légende: A 33 ans, Thomas Bourghis vivra un deuxième tour de la coupe de France, battu dans l'anonymat à Liffré (4-0), il jouera cette fois en pleine lumière, un passage au 7ème tour, à Ergué-Armel face à Dinan Léhon. Crédit photos: Pascal Priol

Joueur, formateur, arpentant la Bretagne de long en large, de ses 5 à 33 ans, Thomas Bourghis est un passionné de football et de sports, lui qui dès l'adolescence, a toujours voulu en faire son métier. " Dès le collège, je savais ce que je voulais faire plus tard. Avoir un métier en lien avec le sport".

A 33 ans, ses week-ends sont bien remplis. Le samedi avec les U15 R1, et le dimanche avec les seniors. " Il y'a un phénomène d'usure. Elle n'est pas physique, mais elle est mentale. Entraîner demande une énergie folle. Sur ce premier mois, en septembre, j'ai enchaîné le samedi des déplacements, au Stade Rennais, Auray, Landerneau, et bientôt à Pluvigner. Le lendemain, on est encore dans le match de la veille, qu'il faut réenchaîner sur le match senior. Face à Pont l'Abbé, j'ai même demandé au coach de sortir parce que j'étais "cramé" mentalement de mon week-end. Avec l'âge, je m'écoute aussi un peu plus, et suis plus dans le dialogue avec l'entraîneur. J'aurai toujours le plaisir du jeu, ça m'apporte un grand plaisir, c'est mon échappatoire de la semaine, être avec les copains sur le terrain".

Latéral moderne, maintenant requalifié par le terme de piston dans un 3-5-2 à la sauce arméloise, Thomas Bourghis, 33 ans, est un joueur que tout apprenti footballeur doit voir. Par la qualité de ses déplacements ( son but face au Quimper Kerfeunteun FC au 3ème tour, être utile pour le collectif dans ses choix de course), ses centres extrêmement réfléchis aussi qui sont toujours un régal à la Willy Sagnol, il est un chaînon indispensable au QEAFC.

" Avec Romain Salm, Thibault Bescond, Julien Barré, on est sur nos dernières années. Oui, il y'a des moments, où je me dis, que c'est la dernière. Le " J'arrête" n'est pas loin, mais il y'a cette vie de groupe, qui fait que j'ai très dur de décrocher. Depuis deux ans, on a vécu plein de souvenirs, on a eu plein de moments marquants. Le meilleur? Plus que l'accession en R2, qui était presque perçue comme une obligation pour nous, le match de Quessoy en quart de finale de la coupe de Bretagne (3-2), disputé un samedi soir. Des joueurs comme Alex Bosser avaient arrêté, suite à notre accession en R2, mais il est revenu sur sa décision à la mi-septembre, parce qu'il avait un vide, le dimanche. Il y'a une peur de l'arrêt de sa carrière amateure? Oui, je la redoute parce que ça signifie ne plus être avec les copains,  ne plus partager les mêmes émotions. Comme je suis éducateur, j'ai aussi le bonheur de jouer avec les joueurs que j'ai formé: Théo Nicolas, Théo Robert, je les ai eus en U14, Corentin Babas, je l'encadrais à l'école de football. ".

Dernier club de la 3ème ville de Bretagne, à être à ce 6ème tour de la coupe de France, le Quimper Ergué-Armel a la sensation aussi de passer des étapes importantes, tout en sachant la fragilité de cette force apparente.

" Le regard a changé sur le club de l'extérieur. Il n'y a pas de problème de comportement au club. On est dans l'entraide permanente, on se soutient. Nos matchs sont le reflet de ce qui se passe dans le groupe. On est soudé, on veut gagner en équipe. Le club, aujourd'hui, c'est 460 licencié(e)s, on est à notre maximum. Nous avons du refuser 50 à 60 enfants, à la reprise de saison. Notre terrain synthéituqe nous a apporté une bouffée d'air, mais il nous manque un deuxième terrain éclairé pour pouvoir doubler certaines séances en nocturne. Nous n'avons pas de buvette en dur sur le terrain principal, ni de toilettes avec l'effondrement d'une partie du toit en juin. Les seules toilettes disponibles sont près des vestiaires, mais il faut monter tout un escalier pour y parvenir. Même pour les U15 en R1, on s'entraîne sur un quart de terrain sur une séance. Le club a acheté sur ses fonds propres, une tonnelle et des tables, que nous avons reçues en début de mois, pour mettre une buvette extérieur sur nos matchs du dimanche. Pour l'équipe U15 en féminine, on aimerait aussi la développer, mais nous sommes bloqués sur nos structures".

Pour soutenir cette croissance et cet engouement ( " Par rapport à il y'a six ans, l'engouement autour du club n'a rien à voir. On est habitué maintenant à jouer devant du monde tous nos matchs en senior"), le Quimper Ergué-Armel FC possède une jeune génération en or qui fera parler et déferlera en senior: Théo Robert, Jules Querne, Théo Nicolas, Lukas Canry, Thibault Derrien, Carlos Bunga, Hugo Marache ( de retour de quatre ans au Stade Brestois 29). Ce club peut encore gravir une marche sportivement, mais comme partout, si les structures ne suivent pas, ça sera difficile de maintenir un niveau sur un cycle long. A 72 heures de vivre un grand moment face à Dinan Léhon, les Armélois ne voudront pas reproduire le même style de match que l'an dernier face à Milizac, dernier gros calibre affronté en coupe de France (0-3, 3ème tour de la coupe de France 2022/2023).

" On ira avec nos certitudes, notre façon de jouer. On ne l'abordera pas comme face à Milizac. Quoique il arrive, notre coupe de France est réussie. Le retour d'Anthony Le Pape du Stade Brestois a amené un vrai projet de jeu, qui fait qu'on ne s'adapte pas au jeu de notre adversaire, on reste focalisé sur notre jeu. L'équipe n'a jamais fait un 7ème tour de la coupe de France, ça sera très dur, mais on donnera tout sur le terrain. On espère être soutenu le plus possible, le public sera très important dans notre match. Il faudra aller le chercher, nous avons hâte d'y être, de vivre à fond ce moment. Pour moi, le plaisir commence dès l'échauffement, quand on voit le stade se remplir petit à petit, l'entrée des joueurs aussi, c'est un moment magique avec la musique. Après, dans le match, on ne voit rien de ce qui se passe à l'extérieur, on est entièrement focalisé sur le fait de faire les efforts ensemble", conclut Thomas Bourghis.

 

Mentions légales - Protection des données - CGU / CGV