Luigi Flochlay, le grand saut vers une première médaille nationale masculine pour la Quimpéroise
Est-on prédestiné à la naissance ? Ca aurait pu être un bon thème pour le bac de philo, avec cette double entrée possible entre un libre-arbitre ou un déterminisme. Dans le cas de Luigi Flochlay, la balance penche clairement entre les deux, sans trancher. Entre un Papa et une Maman, Anne-Lise Pouliquen ( ex-gymnaste de haut-niveau) et Carl Flochlay, éducateurs à la Quimpéroise, une grand-mère, Jeannette, qui est toujours présente au quotidien, à Penn Ar Stang, il y'avait forcément une part d'inné, encore fallait-il que le "rejeton" trouve son déclic et sa voie. Ca passait aussi par un libre-arbitre, comme sa volonté à l'adolescence de percer dans le volley-ball, où sa détente pouvait lui permettre à ce rêve, mais où la taille lui a amené une voie de raison. Suite à cette première impasse sportive, le retour à la Quimpéroise, à son gymnase de Pen Ar Stang, qui dans son cas, est presque vécu comme sa deuxième (grande) chambre de jeux, a eu un effet immédiat sur sa motivation ruisselant inévitablement sur sa progression. Tant est si bien que cette année 2025 a été sa révélation à haut-niveau national, avec une médaille de bronze, début mai, au championnat de France National A, à Oyonnax ( Ain), en saut de cheval. Le club avait formé aussi des gymnastes de l'élite, comme Hayden Le Corre, Franck Soulane, Tanguy Kirsh, les Crozonnais, Alan et François Moullec, qui avaient obtenu des médailles nationales, hors de leur club de départ, mais cette médaille nationale de bronze est une première pour la Quimpéroise, côté masculin, avec un gymnaste qui l'a acquise en étant licencié à la Quimpéroise. Forcément, la fierté rejaillaisait dans le club, et encore plus dans le coeur de ses parents et de sa grand-mère, qui ont du recevoir sur place quelques palpitations supplémentaires.

Légende: A 16 ans, Luigi Flochlay, 16 ans, est revenu bronzé des derniers championnats de France, début mai, à Oyonnax ( Ain).
Sur une base de 15 heures de gymnastique dans la semaine ( 5 séances de trois heures), Luigi Flochlay, 16 ans, a vécu une saison extraordinaire, ponctuée par une 3ème place historique à ces championnats de France d'Oyonnax. Concourrant avec des sportifs bien plus âgés, sur son concours, le benjamin quimpérois n'a eu aucun complexe sur les différents agrès, avec un passage dans les huit meilleurs français de National A, au saut de cheval.
Début mai, à Oyonnax, les trois sauts exécutés pour la quête à une médaille, l'ont été avec une recherche accrue de la difficulté. Malgré la satisfaction d'un podium national, il y'avait quelques regrets d'être passé à quelque chose d'encore plus grand. " Je fais une faute de pied sur un des sauts qui me coûte un meilleur résultat. Avec l'expérience, j'aurai peut-être fait différemment sur le dernier saut, en cherchant moins le risque", confie-il.
Sans être passé par des pôles, gardant sa fraîcheur intacte, il est arrivé au fruit de sa maturation. " Sur ces France élite, j'avais une chance de faire quelque chose. J'y pensais, c'était un objectif, sans savoir si ça pouvait être accessible. Revenir avec une médaille, on ressent beaucoup de choses. La plus forte émotion, c'est quand on est présenté les huit finalistes à la table des jurys. C'est avant que ça commence. J'ai une marge importante sur plusieurs agrès. Mes préférés depuis petit, c'est le saut et le sol. J'ai envie maintenant de progresser sur la barre fixe. C'est un agrès, où il ne faut pas renoncer, même après unee chute, il faut remonter directement sur la barre".
A travers cet exemple, la gymastique artistique apparaît aussi dans sa difficulté, sa complexité, qui reste à tendre vers une perfection sur les 90 secondes de mise en avant. Une chute, un écart de trajectoire peut mettre à mal plusieurs mois de dure pratique, à l'image de son championnat de Bretagne à Betton " Ma pire compétition de la saison". Ou inversement quelques semaines, après, à Parigné L'Evêque, où il finit champion de la zone Grand-Ouest.
Ca a fait à la fois la beauté et la cruauté de ce sport, où seuls les téméraires tracent au final, leur chemin. C'est le cas de Luigi Flochlay, qui a pris sa première licence à ses 3/4 ans, cette médaille de bronze couronne ce parcours, en lui ouvrant maintenant la porte à un rêve plus grand. " Je ne me fixe pas de barrière. Un pôle, oui j'aimerai bien".