A un trimestre de leur transfert à Creac'h Gwen, les licencié(es) du RC Quimper voulaient avoir une explication franche avec la municipalité sur les conditions d'accès aux terrains et les créneaux alloués. Vifs, engagés, parfois à la limite du hors-jeu, les débats ont été enflammés et intenses. Les joutes verbales se sont succédées pour arriver à un point de consensus sur le bénéfice des deux terrains, pour les créneaux du samedi après-midi de 13h30 à 19h, à Creac'h Gwen. La réponse sera apportée, ce lundi soir, par Alain Guillou, l'adjoint aux sports de la ville de Quimper. Victime de son succès avec 350 licenciés, contre 210 en 2009, à la génèse du projet, le complexe d'un investissement total de 7,5 millions d'euros semble avoir été pensé avec une vision raccourcie et étriquée dès le départ. Les torts sont partagés dans les deux camps, la municipalité et le club du RC Quimper. Pour avancer dans un bon sens, les deux parties doivent faire une auto-crititique pour s'adapter à cette situation du moment. L'émotion, jamais éloignée du rugby, a également été un moteur de ce vendredi soir, avec le départ au poste de président de Jean-Philippe Felut, chaleureusement et vivement applaudi, par toute l'assemblée pour ces trois ans à la tête du club, de Patrick Guille, ex-président et secrétaire, et de certaines figures historiques du club. Vers 23h30, un nouveau bureau a été constitué avec à sa tête au poste de président, Patrick Donnart.
Jean-Philippe Felut (au premier plan), le président du RC Quimper et Patrick Guille passent la main.
Le nouveau bureau directeur du RC Quimper
Le RC Quimper, meilleure école de rugby du Finistère en 2014/2015
La cocotte portée, spécialité du pack Quimpérois, a fait front dans les deux premières heures de l'assemblée générale, en ce vendredi soir. Portée en point de fixation par Stéphane Morel, ces coéquipiers se sont chargés de faire passer les questions et remarques au bureau sortant et plus particulièrement à la municipalité en place, représentée par Alain Guillou, adjoint au maire en charge des pratiques sportives et François Almange, directeur des sports de la ville de Quimper. Les renvois effectués se sont portés sur deux thématiques régulières et constantes, les créneaux horaires d'utilisation et la fermeture du club-house. Si le second point a vite trouvé un accord sur une fermeture en soirée à 23h30, le premier point a donné lieu à un viril mais correct engagement des deux côtés. Le projet, sans doute, mal ficelé au départ en 2009 éclate aujourd'hui au grand jour avec un projet pensé trop petit pour donner une satisfaction entière aux protagonistes sportifs. Le tâtonnement est encore palpable et perceptible à quelques mois de la prise de fonction de l'outil de 7,5 millions d'euros par le club du RC Quimper, et des clubs de football comme le Quimper Italia Calcio. En cause, le second terrain, qui n'est pas encore sûr d'obtenir l'homologation de la fédération française de rugby pour les compétitions.
J'informerai de ma décision, ce lundi soir
Défini à sa base, en 2009, comme l'a rappelé Patrick Guille, avec un complexe de deux terrains, un de rugby éventuellement synthétique et un autre de football mutualisable avec une tribune 200 places, la structure décidée à Creach Gwen ne semble pas aujourd'hui répondre pleinement au besoin du club du RC Quimper et de certains de ses éducateurs. Le mois dernier a donné lieu à des soirées d'explications pour trouver une solution. De deux terrains à Coat-Ligavan, le RC Quimper passait à un terrain propre d'exploitation à Creach Gwen. Pas suffisant avec un effectif presque doublé en six ans (210 en 2009, 350 en 2015). Ce vendredi matin, en mairie, le RC Quimper bénéficiait de deux terrains, le mercredi après-midi, le dimanche, en cas de réception à domicile, le vendredi soir pour les entraînements et enfin le samedi matin. En soirée, le débat a fait rage pour retourner la situation du samedi matin au bénéfice de deux terrains, le samedi après-midi de 13h30 à 19h. " Je serai le seul décideur. Je ne peux pas prendre la décision maintenant. Je dois consulter en mairie, les responsables habilités à me donner la réponse. J'informerai de ma décision, ce lundi soir" , admet Alain Guillou, adjoint du maire en charge des pratiques sportives.
Patrick Donnart, nouveau président du RC Quimper
Passée ces deux heures d'entrée en mêlée, l'assemblée générale a suivi un cours plus tranquille avec les félicitations sportives pour l'école de rugby, championne du Finistère pour la troisième en cinq ans (2010, 2013, 2015) et finaliste en U10, U12, U14 en finale régionale. Troisième club formateur derrière le Rennes EC et Vannes, le RC Quimper s'est enorgueuilli à juste titre de sa qualification aux phases finales en U19 du championnat de France en Philiponneau, battu par La Roche/Yon. En cadet, l'entente Cornouaille (Pont l'Abbé, Quimper, Douarnenez) s'est qualifiée pour les championnats de France à 7 de Plouzané. Les féminines, 28 licenciées, ont joué la finale à 5 du championnat de France à Argelès Gazost. L'école de rugby a reçu le label de la fédération française du rugby, qui revalide pour quatre ans, la qualité de son accueil, de ses éducateurs et de ses infrastructures. " Présider, c'est gérer", a conclu Jean-Philippe Felut, qui après trois ans de présidence, passe la main. Regrettant la faible mobilisation de certains joueurs aux entraînements et le seul point pris en fédéral 3 face à Thouars (21-23), le RC Quimper redescend en honneur en 2015/2016 dans une poule 100% Bretonne. Le nouveau bureau s'est constitué en fin de soirée, avec Patrick Donnart, à sa tête au poste de président. Les nouveaux rentrants s'appellent Thierry Devaux, Pascal Escalière, Renan Gallardon, Pascale Lemaire et Claude Marseillou.
Christophe Marchand