Le 16/07/2024

Le Gabéricois, MATHIEU CHOALER A RELevé LE DEFI DES 100 KILOMETRES

100 kilomètres ! Pour le traileur chevronné, ce n'est jamais une simple formalité, pour le coureur lambda, c'est une distance qui donne le vertige ! Un sacré défi que le Gabéricois Mathieu Choaler s'est lancé à l'aube de la quarantaine sur le Raid de l'Ultra Marin. Un saut dans l'inconnu ? Pas tout à fait non plus puisque ce membre de l'Asso Quimper Footing Loisir - depuis maintenant 7/8 ans qu'il écume les trails de la région - a progressivement fait monter le curseur. Et l'Ultra Marin, il y avait déjà goûté à plusieurs reprises mais dans une version plus light : 56 kilomètres tout de même ! Mais 100 bornes, c'est encore une autre histoire. "A un moment, on a envie de se confronter à ses limites, d'aller voir jusqu'où on peut aller. Le moment me semblait bien choisi : à l'entraînement, je me sentais capable d'enchaîner les sorties plus longues", se souvient Mathieu. Le 28 juin dernier, c'est donc avec beaucoup d'envie et une pointe d'appréhension que le garçon prend le départ.

Crédit Photo DR

Légende: Monter  la barre des 100 km, c'est un peu comme passer la vitesse du son pour un Traileur, au-delà, l'inconnu, celui-ci est paru assimilable pour le Gabéricois, Mathieu Choaler, dans son défi de l'Ultra-Marin 2024. Crédit photos: DR

Tuons dans l'oeuf l'insoutenable suspens : Mathieu est allé au bout des 100 bornes ! Et dans le détail, il finit 637e sur 1237 en 15 heures, 43 minutes et 30 secondes. "Je remplis ainsi deux de mes principaux objectifs : D'abord terminer, ce qui constituait l'ambition prioritaire et dans une fourchette avoisinant les 15 heures. Autre motif de satisfaction : je finis intact physiquement. Mon genou me causait quelques soucis. Ce fut ma plus grande surprise : il a tenu le choc. Enfin, je pensais que la récupération pourrait être difficile. Il n'en a rien été. Je me suis accordé une pause de 10 jours après la course et j'ai repris tout doucement le chemin de l'entraînement en alternant vélo et course à pied." Une vraie promenade de santé, alors ? Ce n'est pas non plus ce que dit Mathieu...

Petit retour sur la course elle-même : "L'idée, c'était de m'économiser dès le départ, d'éviter surtout de partir trop vite, de bien gérer l'effort. Autre impératif : bien profiter de chacun des ravitaillements, se forcer à boire très régulièrement. Le défi sur une telle distance, il est d'ordre physique mais aussi et surtout mental. Et dans ce domaine, l'âge est plutôt un atout. On se connaît mieux à 40 ans qu'à 20 ans."

Fort de ces solides principes, Mathieu avale (ou digère ?) monts et vaux du Golfe du Morbihan. "A mesure que la course avançait, ma confiance augmentait !" Le fameux mur du 30e kilomètre pour les Marathoniens, c'est au... 75e que le Gabéricois va le connaître. "Après le ravito, ça s'est compliqué. Les conditions aussi se compliquaient. Il faisait nuit, il me fallait rester lucide. Heureusement, je pouvais compter sur le soutien sans faille de la famille et de Benoît."

Le Benoît en question est un ami de longue date (ils ont essuyé les mêmes bancs au Collège Max Jacob) qui ferait encore les beaux jours du club de foot de Plogastel Saint-Germain (tu confirmeras, Benoît?) et s'est mis en tête d'emmener son pote au bout du bout des 100 bornes. "Il ne court plus beaucoup mais il s'en est bien tiré ! On a fait un bout de chemin ensemble, entre le 80e et le 90e. J'étais dans ma bulle, on n'a pas beaucoup échangé mais moralement, ça m'a fait un bien fou", se rappelle Mathieu.

A ce stade, plus question de craquer. "Si mon genou m'avait lâché, je serais allé en marchant jusqu'à l'arrivée." Et en coupant la fameuse ligne, sur les coups de 4 heures du matin, juste le sentiment d'un accomplissement, du travail bien fait... Une juste récompense par rapport à tous les efforts consentis.

De quoi donner à Mathieu de la suite dans les idées ? "Joker ! je n'ai pas l'intention de remettre ça dans l'immédiat. Mon épouse et mes deux filles comprennent ma passion mais il y a des limites", se marre Mathieu. En attendant Le néo quadragénaire va pouvoir mettre à profit sa deuxième passion - la pêche en kayak - pour se ressourcer. Mais il m'étonnerait fort qu'il tarde à remettre le couvert : quand on a goûté à l'Ultra Trail, il paraît qu'on y revient sans cesse...

Rubrique Carte Blanche à Marc Férec

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