Qu'est-ce que la course à pied a changé à votre vie ? Qui de mieux placée que Béatrice Osty, la talentueuse demi-fondeuse du Quimper Athlé, pour répondre à la question posée sur la ligne d'arrivée des Foulées de Plomeur à quelques participant(e)s ? Après s'être prêtée au jeu en direct de Plomeur, la championne finistérienne a pris la plume pour me répondre. Sans prétendre donner de leçon. Et la réponse vaut le détour. Une vraie dissert en bonne et due forme. Au détour d'une phrase ou d'un commentaire, dans le rapport à la course à pied, chacun(e) pourrait bien s'y reconnaître.

Légende : Bétarice Osty, le sport, une seconde nature pour la coureuse du Quimper Athlétisme, qui en décrit ici avec aisance, tous les bienfaits personnels. Crédit Photo : DR
Extraits choisis.
"Ce que m'a apporté la course à pied ? Au début et encore aujourd'hui, la course, c'est un exutoire par rapport à tous les à-côtés. Ensuite elle m'a donné une meilleure connaissance de mon corps, ce qui m'a permis d'approfondir mes connaissances en nutrition. Le corps a ses limites et ça ne sert à rien de charger en séances un corps fatigué/carencé (ce qui est vite le cas quand tu dépasses 5 h par semaine notamment avec des séances intenses.
- Une gestion du stress qui sert forcément dans le monde de tous les jours (face à la maladie, aux contraintes familiales et professionnelles). J'ai toujours eu une grande résilience (une des qualités majeures en course et en sport à mon sens) mais le sport a encore accru cette faculté : toujours se relever et se projeter dans l'avenir sans s'arrêter aux échecs.
Enfin, la course apporte bien entendu un lien social (multigérationnel) et une complicité familiale quand je dois coacher mes enfants et qu'ils veulent venir avec moi faire leur footing. Une ouverture d'esprit également à la condition de ne pas voir la course comme une finalité mais comme un art de vivre (je profite des déplacements haut niveau pour voyager désormais que mes vies professionnelles et familiales sont bien avancées). Le sport permet aussi de manger en se faisant plaisir, sans culpabiliser.
La course, c'est aussi beaucoup de sacrifices. Rigueur d'entraînement, pas de soirées festives comme on veut, on est toujours à 200 à l'heure et on n'a plus le temps de prendre le temps de vivre avec ses proches : c'est bien là le plus dur !!! Je passe mon temps à faire et défaire mes sacs de sport pour les déplacements/entraînements et mes journées sont (trop) planifiées.
Mais je n'oublie pas que le sport et la course à pied, pour mon genou abîmé en 2001 après un accident de ski, c'est aussi un moyen de rééducation. J'ai conscience que parvenir à maintenir une masse musculaire pour se préserver quand on avance en âge est le plus gros défi et pas que pour les sportifs. Alors tant que je peux, je ne lâche rien..."
RUBRIQUE CARTE BLANCHE A MARC FEREC