Le 01/10/2021

Clarisse Le Bihan, la pétillante, traverse le temps

Rencontrer Clarisse Le Bihan en interview est toujours un moment sympa où le recul, la maturité et l’analyse se conjuguent toujours avec un brin d’humour. A l’heure où son équipe se déplace à Reims ce samedi (14h30),  nous avons donc pris un peu de hauteur justement pour évoquer ce match à travers l’évolution du football féminin hexagonal, au sein duquel Clarisse a entamé cet été sa 12 saison, à 27 ans seulement. Une sacrée performance qui fait d’elle la 2 joueuse la plus expérimentée de l’effectif montpelliérain avec 198 matchs disputés en D1 Arkema, juste derrière sa capitaine, Marion Torrent (234). « Je me souviens du premier comme si c’était hier, raconte Clarisse. C’était lors d’un match fou à Saint-Étienne. (défaite 4-5 avec son club d’alors, Saint-Brieuc, le 3 octobre 2009). Je n’avais pas encore 16 ans. C’était une autre époque. »

La première évolution du foot féminin est sans doute là car il parait plus difficile aujourd’hui de débuter en D1 aussi jeune. « Quand je suis arrivée à Saint-Brieuc, le but était que je joue avec les U 17, poursuit-elle. J’ai fait la préparation avec les seniors, je me suis bien intégrée et, finalement, j’ai fait la saison complète avec elles. Ça faisait quand même bizarre au départ car il y avait des femmes plus âgées, et, moi, je n’étais qu’une adolescente, encore très frêle. C’était un peu dur mais formateur. Ça paraît vraiment impossible de démarrer à 15 ans aujourd’hui. Les clubs sont beaucoup plus structurés et il y a beaucoup plus de joueuses aussi. Quand on est moins nombreuses comme lors de mes débuts, c’est par conséquent plus facile d’accéder à l’élite. »
 

Crédit photo MHSC   

L’entraîneure briochine de l’époque, Sonia Haziraj, n’a pas eu à regretter son choix. Après cette entrée en matière dans le Forez, Clarisse avait marqué son 1 but dans l’élite deux semaine plus tard contre Toulouse(4-5), d’une belle reprise de volée du pied droit. « J’étais à la fois très impressionnée de me retrouver là, et très fière aussi. Ça faisait bizarre, raconte-t-elle. En plus, j’avais la chance de jouer en attaque aux côtés d’Eugénie Le Sommer, que je regardais depuis les tribunes ou à la télé avec de grands yeux et beaucoup d’admiration, à peine quelques semaines plus tôt. Eugénie avait été désignée meilleure joueuse de D1 cette année-là et j’avais eu le privilège de vivre une saison entière à ses côtés. J’apprenais d’elle tous les jours. » Douze saisons et près de 200 matchs se sont écoulés depuis… un bail au cours duquel Clarisse Le Bihan a vu évoluer son sport de manière positive : « Quand je pense à ce qui a changé en 12 ans, je dirai la préparation physique et tactique et la structure des clubs, au niveau des staffs notamment. J’ai senti une grosse évolution dont le plus gros palier se situe à mon sens il y a 3 ou 4 ans, lorsque beaucoup de choses qui n’avaient cours qu’en professionnel chez les garçons, sont arrivées chez les filles. En résumé, à une certaine époque, on voyait vraiment ressortir les filles qui avaient du talent et, pour le reste c’était moyen partout. Aujourd’hui c’est différent car l’approche est plus globale, les clubs se structurent, forment et recrutent… et le niveau augmente et se resserre. Il y a vraiment eu une bascule à un moment donné. Depuis, je sens que le niveau augmente tous les ans. Ça donne envie de travailler encore plus, de progresser de voir comment on peut s’améliorer. »

Cette bascule correspond aussi, peu ou prou, à son arrivée au MHSC, durant l’été 2017 : « Montpellier fait aussi partie intégrante de cette évolution du football féminin français et je l’ai bien sentie en arrivant ici, que ce soit en terme de structure, de gestion du groupe, la qualité des joueuses, de préparation, Tout était vraiment au-dessus et c’est vraiment top de signer dans un club comme celui-ci, où je me suis très vite intégrée, ajoute-t-elle. Quand j’étais à Guingamp, j’allais en cours, et le soir aux entraînements je retrouvais des filles qui avaient travaillé la journée ou alors qui avaient fait leurs études dans la journée. C’est un tout autre chemin et c’est pour ça qu’en arrivant ici, je suis réellement devenue footballeuse à temps plein. C’était différent ».

En plus d’une décennie, la native de Quimperlé a donc presque vécu 2 époques… et, avec le niveau qui a augmenté, l’adversité s’est, dans le même temps, faite plus pressante : « L’autre très grand changement, c’est qu’aujourd’hui, il n’y a plus de match facile, assène-t-elle. A mes débuts, le championnat était à 2 voire 3 ou 4 vitesses. Aujourd’hui, il y a quand même différents niveaux mais c’est moins marqué qu’à une certaine époque et on n’est à l’abri de se prendre un but contre personne. »

LIRE LA TOTALITÉ DE L'INTERVIEW SUR LE SITE DU MHSC

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