Louis Floch découvre un nouveau spo(r)t à Baye La Morena
A l'image de Johan Guyader, rien ne prédisposait Louis Floch, 26 ans, à enfiler short, protège-tibias et maillot, pour défendre les couleurs d'une équipe de football. Rien seulement l'amitié indélébile d'un groupe, forgée dix ans avant au lycée Kerneuzec, à Quimperlé. Mettant au placard provisoirement sa planche de surf, pour un sport qu'il a pratiqué à haut-niveau régional, quatre ans en sport études à la Torche en Bigoudénie, ou encore au club de l'ESB à Guidel, cet architecte à Naval Group, à Lorient, dessine maintenant les maquettes de ses futures attaques, sur son nouveau poste de latéral gauche, au nouveau club de Baye La Morena (D4). Il restera comme le premier passeur décisif de Baye La Morena, sur le premier match amical face au Trévoux (6-0), il a marqué ses deux premiers buts en championnat, ce dimanche face à l'EA Scaër C (8-2). Du surf au football, d'un sport purement individuel à une pratique collective, un nouveau tube pour lui, sous une forme différente, mais tout aussi enrichissante. Aussi intéressante sa vision sur ce football local, et toutes les émotions finalement découlant de ce nouveau sport.
Légende: A 26 ans, Louis Floch a joué les premiers matchs de football de sa carrière amateure, avec le nouveau club de Baye La Morena.
Comment faire une touche? Cette question, un senior ne se la pose même pas, c'est comme manger avec une fourchette et un couteau, il le fait machinalement, en ramassant son ballon. Mais pour Louis Floch, il s'agissait d'une complète découverte, tout comme cet univers d'un match de football.
" Le football, on est beaucoup plus dépendant des autres. Ce n'est pas toi qui décide de l'horaire d'aller faire du sport, comme je pouvais avoir cette liberté au surf. J'avais ce stress, au départ, cette peur de décevoir les autres. On m'a placé au poste de latéral ou ailier gauche car je suis gaucher. Les autres joueurs qui connaissaient très bien le football, nous ont mis de suite à l'aise. C'est totalement différent. Le surf, c'est un contact avec la nature, mais il y'a moins cet ancrage historique. Le surf ramène beaucoup moins de monde sur une compétition que le football. L'intérêt est largement moindre sur nos compétitions de surf. La pression, on en ressent une petite, quand même, de jouer devant autant de monde, 200 à 300 personnes, ça fait énorme pour nous", reconnait Louis Floch.
Après l'US Quimperlé, l'US Lennon, l'ES Redené, le FC Goyen sera la quatrième équipe à se mesurer à Baye La Morena, pour une rencontre historique entre ses deux équipes, au 4ème tour de la coupe de Bretagne, ce dimanche. Comme tous les autres joueurs, Louis Floch a vite pris les codes de ce football local. " On se prend évidemment au jeu, maintenant. On aimerait encore passer un tour, pour se mesurer à un gros. Qu'est ce qu'un gros? Un gros pour nous, signifie une équipe qui joue en R3. Ce match contre le FC Goyen, on espère que ça se passera bien. PIerre Yhuel et Maël Ikni nous ont avertis que c'était une belle équipe. Ils jouaient en FC Quimperlé, l'an dernier, et ils avaient été battus là-bas en coupe de France. Ca serait beau de passer encore face au FC Goyen".
Sa connaissance à haut-niveau du surf lui est aussi extrêmement utile pour une accélération de son apprentissage avec le football. " Il y'a des similitudes. Au niveau du cardio, car comme le surf, on est beaucoup sur du fractionné avec le football. 95% au surf, on est en train de ramer sur sa planche. On est beaucoup dans l'anticipation au surf, au football, aussi finalement. Quand la balle arrive dans ta zone, il faut être là, à la seconde précise pour intervenir. J'observe une vraie progression par rapport à mon premier match. Physiquement, surtout, mais dans la coordination, les gestes, j'observe beaucoup, placer son pied, les petits pas pour se positionner avant de frapper le ballon. La saison prochaine, on sera au top. Le pressing? On découvre, une équipe qui joue au-dessus aura tendance à jouer haut dans notre camp. On prend un grand plaisir à être ensemble. Je pense que notre aventure fait du bien à tout le monde, à ceux comme moi qui découvrent ce sport, et aussi à ceux qui l'ont pratiqué depuis tout petit. Ca nous ouvre complètement sur d'autres choses"
