10 ans, 10 ans déjà, mais l'espace d'une soirée évidemment prolongée de ce 2 juin, le temps semblait s'être arrêté sur cette année 2013/2014, sorte de cataclysme local, où le FC Quimperlé a écrit sa plus belle page, dans un double registre, la coupe de France, avec un passage parmi les 64 dernières équipes de France ( sur 7.500 au départ), et une accession en DH, après une derrnière victoire à Plabennec. Cette équipe d'Eric Gaillard, Jacky Thiébault, André Julloux avait réussi quelque chose d'inouï, une saison exceptionnelle. Il y'a eu un Avant et un Après, mais ces 10 mois de vie commune ont marqué tous les joueurs à jamais, qui n'ont pas manqué pour la plupart, l'appel des retrouvailles. Du 2ème tour, entrée en lice face à l'AS Saint-Yvi (0-4) au marécage des 32ème finale, avec un terrain embourbé jusqu'au début du tibia ( encore en herbe à cette époque), face à l'AC Ajaccio ( Ligue 1), plongée dans les glorieuses heures du football du Sud-Finistère, marquées à jamais par deux aventures sportives hors du commun, sur la décennie 2010, celle de l'US Concarneau, quart de finaliste en 2014/2015 et un an avant du FC Quimperlé (DSE) en 32ème finale de la coupe de France.
Légende: Le temps a passé, 10 ans plus tard, les héros de 2013/2014 se sont retrouvés pour fêter ce souvenir impérissable de leur épopée en coupe de France poussée jusqu'en 32 ème finale. Crédit photo: Marine Cornec
Les souvenirs sont extrêmement vivaces mais pour le parcours complet, l'historien parle, en la personne de Kévin Le Goff, connaissant tous les temps de passage de ce fabuleux parcours en coupe de France, il revient match par match: 2ème: Saint-Yvi (0-4), Hermine Concarneau (1-5, 3ème), Rostrenen (1-4, 4ème), Stade Pontivyen (2-1), FC Ploërmel (2-0, 6ème), US Montagnarde (1-2, 7ème), Vignoc Hédé Guipel (0-3, ap, 8ème) et AC Ajaccio (1-2, 32ème finale). Et si Fabien Jaouanne avait mis la balle du 2-0, Ajaccio serait-il revenu? Cette question sera toujours irrésolvable, mais réuni 10 ans après, pour un match caritatif face à une sélection vétéran du Morbihan, évidemment remporté (3-0), les réglages se sont refait de suite sur le terrain.
Comme après le match, à la buvette, endroit incontournable, pour retrouver ses héros locaux, qui ont fait chavirer de bonheur toute une ville et en périphérie. Alain Pennec, maire de la ville sous cette mandature, eut même droit à sa boutade, le jour de Quimperlé - Ajaccio, devant son étonnement sur cette foule record, en ce premier dimanche de Janvier 2014, estimé à 4.100 personnes qui se sont massées au stade de Quimperlé. " Mais M. Le Maire, c'est comme ça tous les dimanches!".
Dix ans après, ils ont le sentment d'avoir vécu un moment historique, comme seul le football peut le faire vivre et connaître, à niveau amateur. " On s'est tous retrouvé, au bon endroit, au bon moment. Il y'avait déjà un groupe qui s'était construit avec Magueye Sow, les recrues se sont vite fondus dans le moule. On sentait qu'il y'avait quelque chose, je n'avais pas vécu cette sensation avant, ni après. Cette année 2013/2014 a été le sommet, il y'avait tout, une équipe qui jouait ensemble, elle partageait le moment. Ce qu'ils ont ressenti, est extrêmement rare dans une carrière", reconnait Eric Gaillard, l'entraîneur de cette équipe.
Fondé aussi sur le terrain, ou en dehors où ces intrépides quimperlois avaient établi leur quartier de la saison, à l'Original, bar frontière entre la haute et la basse ville. Le bar aujourd'hui n'existe plus, mais le patron avait dû faire le chiffre d'affaire de sa carrière, en cette année 2013/2014, avec toute la ville convergeant vers ce lieu pour célébrer les qualifications et la montée en DH.
Cette équipe, qui avait déferlé sur sa poule aller, avait presque un groupe type, De Quelen, Thomas, Le Callet, Le Borgne, Le Goff, Adjoev, Jaouanne, les Moëlanais, Marseul ( le double buteur à Vignoc, au 8ème tour) et Le Gall ( le coup-franc magnifique face à Ochoa), Briand, Jannez, les frères Beuzet, les frères Guillamot, Quentin et Timothé, Boulben, Pemptroad....
Et une équipe sûre de sa force, montrant sa pleine puissance à Mané Braz, au 7ème tour, face à l'US Montagnarde ( DH). " Ces moments resteront gravés toute ma vie. On était une très bonne équipe, il y'avait un super état d'esprit, ajouté à la qualité de chacun, on a vécu une année exceptionnelle", se rembobine Fabien Jannez.
Jusqu'à aller en 32ème finale, battant le record du club, poussé au 8ème tour, quand Pascal Plouzennec gardait encore les buts du FCQ. Pour ceux restés, comme le président, Gwenaël Pothier, toujours dans ses fonctions 11 ans après, cette année a été super dense, a filé à une vitesse incroyable. " Avant d'être de très bons joueurs, on a eu affaire à des très belles personnes. On avait passé une année folle, tout le monde met en avant le parcours de coupe, mais ce qui ont fait les mois après Janvier, est aussi à souligner. Il y'a eu un creux après notre parcours, mais tout le monde s'est remobilisé pour aller chercher le tire de champion de DSE à Plabennec (B), sur la dernière journée".
Cette parenthèse enchantée de quelques mois, cette année 2013/2014, aura été exceptionnelle pour le football quimperlois. Les Marine Cornec, au micro, les Mathieu Rouzic, dans le kop, les Thibaud Rivier, Gaël Rousselot, Franck Thoer, Julien Cagnec, tous parti de cette meute orange, toutes les compagnes des joueurs à l'époque, les soirées à l'Original, les rendez-vous hebdomadaires, à l'osthéopathe de Bannalec, Claude Le Gall pour remettre tout le monde d'équerre sur le prochain match, c'était tout ça, le FC Quimperlé.
Et bien plus encore, avec l'escalope de Maxime Sébilleau ( alors étudiant à Saint-Nazaire), brandie et tounoyant sur une table des vestiaires, à Mané Braz, les supporters qui envahissaient le terrain à Vignoc, alors que l'arbitre ne sifflait qu'un coup-franc à la dernière minute des prolongations.
Rien que de l'écrire, on voudrait tous revenir 10 ans en arrière pour revivre une telle folie communicative et une bonhommie simple, où dans le bus du retour de Vignoc, un enfant de 7 ans, Nathan, à l'école de football, conversait avec Louis ( Lili), fidèle supporter de 75 ans, du match pendant les 3 heures du retour. Et oui, en cette 2013/2014, le bonheur sportif, il était à Quimperlé.