Ca faisait longtemps que Quimperlé n'avait joué à pareil niveau. En se ressourçant sur des joueurs quimperlois et sur son proche bassin historique, le Stade Quimperlois (R3) est dans le vrai. En match avancé du 4ème tour de la coupe de France, les joueurs de Fred Pennec et Ludovic Tenière furent les premiers du Finistère-Sud à se jeter dans le bain du 4ème tour. Pas une destination exotique, mais le tirage leur avait offert un vrai derby, direction la première sortie de la RN165, passé le panneau Morbihan, à Guidel. Sur une formation de même valeur, évoluant dans le même championnat, les visiteurs ont été cliniques dans le déroulement de ce 4ème tour. Menant 0-3, à la pause, le Stade Quimperlois a mis le 4ème, juste après l'heure de jeu, pour passer une dernière demi-heure confortable, qui entend aussi tout l'épaisseur de cette équipe, qui en a sous la pédale, et qui met une vraie intensité et agressivité à ces matchs (0-4). Tout ce qu'ils avaient manqué à Quimperlé, sur les dernières années, est en train de renaître et cette nouvelle génération est en train de faire naître de belles promesses. Même si en championat, Quimperlé reste bloqué à un point, en R3, poule K, cette équipe a tout pour prendre son envol sur sa prochaine série de matchs, et déjà amorcer son décollage face à l'US Trégunc B, sur ce prochain dimanche.
Frédéric Pennec ( coach du Stade Quimperlois): " On marque très vite dans ce match à Guidel, avec un peu de réussite, parce que nous ouvrons le score sur notre première occasion. Après, on produit un premier quart d'heure très compliqué parce que tactiquement, on veut chasser alors que cette équipe de Guidel, il faut laisser les défenseurs ressortir et les contrer à l'intérieur, pour pouvoir se projeter ensuite vers l'avant.
Au bout de 20 minutes, j'ai rééquilibré mes attaquants, pour soulager les milieux, qui ont ensuite pu être plus agressif sur le porteur de balle adverse. Dans ce match, c'est ce premier quart d'heure que nous ne maîtrisons pas. Tactiquement, les joueurs n'ont pas écouté les consignes de départ, on a tout remis à plat au bout du premier quart d'heure. Et même si nous menions, nous n'étions pas dans ce qui avait été demandé au départ du match.
Nous sommes allés presser, alors qu'il ne fallait surtout pas le faire. Guidel est une équipe qui joue au ballon et qui a de vraies qualités. Il a fallu se fâcher, je suis obligé d'interpeller Max ( Rouzic) pour qu'il recule et qu'il fasse reculer les deux 9 ( Quentin Saget et Léo Quéginer). Et une fois que nous avons eu ce bloc médian bas compact, on savait qu'on allait récupérer les ballons, et avoir ce jeu en profondeur qui nous allait bien, ce soir.
On avait travaillé particulièrement cet aspect-là, sur notre dernière séance d'entraînement et nous ne l'avons pas bien fait en départ de match. Ce qui nous a perturbé au départ, c'est que nous n'avions pas le ballon, quand en championnat, nous sommes habitués à l'avoir. Une fois que nous sommes adaptés, on a repris confiance dans notre jeu et on a fait mal. C'est ça qui me plaît, parce que ces matchs, avant, on les aurait perdus parce que on se serait entêtés dans notre bras de fer de la possession.
Ils sont ensembles, les mecs. Ca se voit! Ils ne savent pas encore qui peuvent jouer autrement, on a travaillé beaucoup sur les sorties de balles en zone basse et ce jeu de possession.
Le premier quart d'heure, ils étaient perdus. J'ai Moubi, mon 4 ( Moubi Mandhu) qui me fait une très grosse première mi-temps. Il gagne tous ses duels, il nous fait une passe décisive, Mathieu ( Mahé) à ses côtés, qui est calme et qui amène la fluidité de derrière. L'associaion Rouzic/Le Fur au milieu de terrain? Ah, c'est deux-là, il faut qu'ils travaillent, ils ont un très fort potentiel, c'est pour ça qu'il faut être dans l'exigence avec eux, mais ils nous ont rendu une copie très intéressante encore sur ce match à Guidel.
Après, il ne faut pas se mentir, le duo Quentin et Léo ( Saget et Queguiner), ils ont fait un gros travail de sape, dans un rôle qui j'en conviens, n'était pas facile pour eux. Ils ont été énormes, les pistons, Maël et Louis ( Beulz et Queguiner) ont avalé leur couloir. Et notre gardien, Romain ( Pennec) qui nous amène un vrai soulagement par ses prises de balle. C'est un groupe hyper-jeune, mais ils ont besoin de ces matchs pour grandir, pour passer des palliers.
On est maintenant dans les 60 clubs en Bretagne, restant sur cette coupe de France. Le football, c'est une répétition de l'exigeance, chaque match est compliqué. En championnat, il faut qu'on capitalise parce qu'on est dans le vrai. Face à Guidel, dans un contexte où il allait avoir du monde au stade, je les attendais sur le caractère, parce que il faut en avoir nécessairement pour s'en tirer avec la qualification. Avant, on n'était que sur la vitesse qui induisait la précipitation. Le premier quart d'heure de la deuxième mi-temps, je voulais qu'on casse ce rythme. Maintenant , c'est une équipe qui se crée.
La coupe, c'est formidable! Pour les joueurs, les supporters, le club, c'est des moments à part, mais le championnat, on est frustrés sur ce départ. On aurait pu être à 6 points face à Saint-Evarzec et Fouesnant, et on se retrouve à 1 point. Notre parcours en coupe va automatiquement rendre méfiant nos adversaires, certains vont refuser le jeu, maintenant, il faut être encore plus juste, précis, pour contourner les blocs adverses.
Par exemple, le but que nous met Maël (Beulz), une frappe de loin à Guidel, c'est celui qui ne tente pas à Fouesnant. On doit frapper au but, même de loin, si on recherche sans arrêt, le beau geste, le beau but, le dernier décalage, ça ne marchera pas. Plus on ira vers là, plus on obligera aussi l'adversaire à sortir"