Le 15/06/2021

Yvon Le Roux: " L'équipe de France a toujours été une période heureuse" (2/6)

A l'image de Stéphane Guivarch, buteur face à l'Afrique du Sud, à Lens, en octobre 1997, sur sa première sélection (2-1),  Yvon Le Roux a connu cette même ivresse pour sa première cape internationale, face à la Yougoslavie, en Avril 1983 (4-0). Encore en DH, à l'AG Plouvorn, en 1975/1976, démarrant en équipe première léonarde, à 15 ans et demi (comme Loulou Floch), il a vécu le meilleur du football français des années 80, un âge d'or d'un football romantique, avec en point d'orgue, l'Euro 1984 remporté face à l'Espagne (2-0). Signe du destin, Yvon Le Roux est foncièrement attaché au Finistère, son département de naissance. Le Nord pour ses racines à Plouvorn, le Sud maintenant avec son installation à Quimper. 29, ce numéro qui l'a accompagné jusqu'à sa dernière sélection, la 29ème à 29 ans contre la Yougoslavie. Comme 29, l'âge qui l'a contraint à arrêter prématurément le football, en 1989. De Plouvorn, à Brest, Nantes, Monaco, Marseille, Paris Saint-Germain, sa carrière professionnelle aura été riche. Avec l'équipe de France, tout au sommet.

L'Euro 1984 aboutira à la formidable conclusion de la génération Michel Hidalgo, le sélectionneur des Bleus (1976-1984), qui partira le lendemain de ce chef d'oeuvre collectif. Yvon Le Roux fut avec Patrick Battiston, Jean-François Domergue, Maxime Bossis, au coeur de la défense des Bleus. Blessé sur le match d'ouverture face au Danemark de Sepp Piontek, par un tacle glissé d'Allan Simonsen, rejouant en demi-finale face au Portugal (3-2, ap) et face à l'Espagne en finale (2-0). " Sur la finale, je me fais expulser à la 85ème minute sur un deuxième carton jaune. La faute est sur l'Espagnol, Carrasco. Il pousse la balle juste avant mon intervention. Heureusement, Bruno (Bellone) nous libère dans les arrêts de jeu".

Ce premier trophée majeur du football français est à l'origine de cette génération en or: Giresse, Platini, Bossis, Rocheteau, Tigana, Bats, Amoros... " L'équipe de France a toujours été une période heureuse, avec Michel Hidalgo, qui était notre papa. Ce qui m'a marqué, a été sa gentillesse, à toute épreuve, même avec la plus forte pression. Son élégance aussi. Nous avions l'équipe pour aller au bout en 1986, au Mexique, avec Henri Michel. Nous avions le même groupe qu'à l'Euro, et en plus, Yannick Stopyra, qui avait été énorme sur notre coupe du Monde, au côté de Dominique Rocheteau. Nous étions une équipe de copains. Rien qu'un exemple, en un mois et demi de vie de groupe, pour la coupe du Monde 1986, il n'y a pas eu une seule engueulade entre nous. C'est extrêmement rare, dans ce haut-niveau. On était heureux de voir, se revoir à chaque match. Dans le bus, j'étais assis à côté de Maxime Bossis, que j'ai remplacé au FC Nantes, quand il est parti au Matra Racing. Je me rappelle encore de notre soirée, après la victoire contre le Brésil, en quart de finale. Nous n'arrêtions pas de chanter et de fêter la victoire. Nos sorties à cheval, ou assister à une corrida à Guadalajara. Tous ces souvenirs restent liés entre nous. A jamais. J'en ai encore des regrets, car nous avions l'équipe pour remporter la coupe du monde. Face à la RFA (Allemagne de l'Ouest, en demi-finale, on rate notre match. Beaucoup de joueurs étaient fatigués, en face, il y'avait une forme de rouleau-compresseur. Si Michel (Platini) avait été à 100%, comme à l'Euro, nous aurions remporter la coupe du monde".

De cette parenthèse enchantée, Yvon Le Roux a aussi été gagné par ce football des années 80, qui a connu sa métamorophose, avec la rivalité Bordeaux/Marseille. " Brest a été le point de départ. Le football va vachement vite. Je démarre, à 17 ans, face à Châteauroux, au poste de numéro 6. Je profite d'une blessure pour glisser et me fixer en numéro 4. Après, nous montons en D1 face à Lens, et je ne sors plus de l'équipe. Après Monaco, Nantes, et Marseille. En 1987, je rejoins l'Olympique Marseille pour les premières années de Bernard Tapie. Après deux saisons et une demi-finale de coupe des coupes, Bernard Tapie me propose un an de contrat supplémentaire, en ne sachant pas que le Paris SG me proposait quatre ans de contrat. Avec l'arrivée de Carlos Mozer (Benfica Lisbonne), en plus de Karl-Heinz Förster, je comprends que le vent change de direction. Et je signe à Paris, où je suis contraint pour un problème au genou d'arrêter ma carrière. J'aurai sûrement continuer à Paris. Il y'avait moins de pression qu'à Marseille, avec un super président, Francis Borelli, qui était amoureux de ses joueurs. Le Paris SG était une famille, avec les Jeannol, Bibard... Tous les matins, Safet Susic venait me chercher à l'hôtel, pour aller à l'entraînement".

Ses 12 ans, à haut-niveau, malgré une fin raccourcie, Yvon Le Roux n'a pas vu le temps passer. " J'ai rencontré les bonnes personnes au bon moment. Le football tient sur ce brin de chance, entre faire une carrière ou pas. Il faut aussi reconnaître les personnes qui te feront avancer dans le bon sens. Il y'a aussi une part instinctive dans ses choix. Le Stade Brestois, c'est chez moi, c'est mon club. Je ne suis pas forcément bien dans ce football d'aujourd'hui. Mais je me sens bien au Stade Brestois. Je trouve en Gérard/Denis Le Saint, ce même caractère et cette simplicité, qui fait qu'on se sent bien de suite. Le Stade Brestois a encore conservé ses valeurs familliales. Maintenant, ma vie est aussi sur Quimper, une ville qui m'a toujours plû".

Sponsorisé par le groupe Trécobat, constructeur en maisons individuelles, ce deuxième volet de la série des Capés du Finistère ( + 10 sélections) avec Yvon Le Roux. 
1- Loulou Floch (1970-1973): le voltigeur léonard
 

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