Le 18/12/2021

Tifenn Le Cloarec, la forteresse bigoudène

D'Ouest en Est, une traversée de la France, de Treffiagat à Achenheim Truchtersheim, en Alsace, Tifenn Le Cloarec, 20 ans, touche maintenant au deuxième niveau national, dans le handball. Une progression exemplaire pour une joueuse qui a découvert le handball, neuf années précédemment au HBC Bigouden, et qui a trouvé au poste de gardienne de but, une place préférentielle et clé pour une équipe. " Je suis allée dans les buts, plus par gentilesse, au départ, pour aider l'équipe, comme nous n'avons pas de gardienne sur un match. Il en fallait une sur ce match, je me suis proposée. Quand j'étais au HBC Bigouden, mon seul objectif était de jouer avec les copines: Enora Gouzien, Marine Bideau, Anna Bonaro....". De ce poste fortuit à son départ, à 11/12 ans, à une vie semi-professionnelle aujourd'hui, Tifenn Le Cloarec a parfaitement mené sa barque, obtenant un BTS d'optique, sur ses années en Alsace. Recherchant désormais un ancrage dans ses deux premiers niveaux professionnels français, en D1F et D2F, la Bigoudène a réussi le tour de force, en quelques années, de passer le cap pour se projeter aujourd'hui sur une carrière prolongée dans le handball professionnel.

Légende: En Alsace, à Achenheim Truchtersheim, en D2F, Tifenn Le Cloarec, originaire de Treffiagat, touche maintenant de près au très haut-niveau dans son sport.

La marge de progression de Tifenn Le Cloarec est évidente. Elle a atteint un haut-niveau très vite, avec un passage déterminant au Pôle espoir de Brest. " C'est là-bas que j'ai tout appris de mon poste de gardienne de but". Son année au Brest Bretagne Handball, en réserve en N1F, ajoutée à sa saison à Landi-Lampaul, elle a eu le courage de quitter le territoire breton pour aller chercher son destin dans ce sport. 

En Alsace, depuis trois ans, à Achenheim Truchtersheil Handball (D2F), le plus haut club alsacien féminin, Tifenn Le Cloarec y a trouvé toute sa place, même si elle se retrouve en fin de contrat, à l'issue de cette saison. " Il y'aura forcément un tournant important à la fin de cette saison, soit poursuivre en Alsace ou continuer ailleurs. Je ressors un peu frustrée de cette saison, car j'aimerais avoir plus de temps de jeu. Je n'ai commencé qu'un match, et fait un match, en coupe de France, près de Limoges. Sincèrement, je me trouve en vraie progression, cette année, j'ai ce sentiment, c'est pour ça aussi que c'est dur de ne pas gagner en temps de jeu. C'est frustrant, il faut être patiente et persévérer. Notre coach est très ouvert à la discussion, à ce sujet. Je suis plus décisive, quand j'entre en jeu, je me pose moins de questions aussi. A la fin de la saison, il y'aura une discussion franche à avoir avec les dirigeants. A notre niveau, ce n'est pas possible de concilier les études et le handball. C'est trop de travail, après mon diplôme en poche, je veux vraiment me consacrer à 100% au handball".

Le tout sans entraînement spécifique au poste de gardienne, dans son club, 5ème en D2F ( 4 victoires, deux défaites, cette saison), Tifenn Le Cloarec possède tout un avenir radieux devant elle, avec cette assurance de pouvoir progresser beaucoup, grâce à son envergure, sa rapidité et sa souplesse étonnantes.

" J'ai ce besoin de plus jouer, pour être sûr de ce que je vaux. Pour montrer aussi aux autres clubs, que j'ai le niveau pour la D2F, voir au-dessus dans un cycle moyen. Le poste de gardienne est de plus en plus valorisé et recherché. Il est beaucoup plus technique, avec l'analyse vidéo qui se met maintenant en place. Le haut-niveau, il faut vraiment avoir un caractère particulier. Ca passe par accepter les critiques, comprendre les choix de l'entraîneur. Dans son organisation, nous devons avoir une rigueur. Quand on étudie ou travaille à côté, nous devons organiser notre journée, pour être prête en soirée, pour l'entraînement. Mais c'est aussi un privilège, de partager avec du public, de retrouver ses amies, on retrouve cette vie de famille entre nous. On comprend plus facilement quand on est dedans"

Attachée profondément à son Pays Bigouden, Tifenn Le Cloarec parle aussi de son club de coeur, le HBC Bigouden. " Le HBC Bigouden, c'est clairement cet esprit de famille, convivial, très humain. Les garçons ont toujours encouragé les filles et vice-versa, dans les matchs. Les gens du club prennent toujours de mes nouvelles, me demandent sur les réseaux, comment ça va? Quand je joue à Rennes, j'ai toujours mes amies et ma famille, qui viennent me voir jouer. Le Pays Bigouden, ça me définit. Je ne suis pas une fille caractérielle, mais dans ma volonté, dans une forme de caractère, le Pays Bigouden représente ce que je suis, et ce que je fais"

A 20 ans, Tifenn Le Cloarec a accompli un sacré bout de chemin, et sera à une croisée des chemins, à la sortie de cette saison. En fin de contrat, elle devra faire le bon choix, gagner ce temps de jeu nécessaire pour mieux montrer ses qualités. Pleine de promesses, elle saura à coup sûr faire ce bon choix, pour poursuivre sa progression, et monter un cran dans le futur, pour se porter vers ce plus haut-niveau national. Au bout de la Bigoudénie, à Treffiagat Léchiagat, la satisfaction sera énorme, tout comme au HBC Bigouden, où sa réussite sera une récompense pour tous ses éducateurs et copines, qui l'ont aussi convaincu d'aller chercher le meilleur niveau possible.

En partenariat avec Leclerc Pont l'Abbé, cinquième et dernier volet de la série sur les Espoirs Bigouden:

1- Agathe Guillemot, la gazelle bigoudène
2- Laurie Le Henaff, la sprinteuse bigoudène des bassins
3- Guillaume Le Roux, le sens du but
4- Candyce Le Mao, la hargne bigoudène
5- Tifenn Le Cloarec, le fort bigouden

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